SKI ACROBATIQUE. La dernière saison de la coupe du monde de ski acrobatique a permis à Elliot Vaillancourt de dévoiler son talent à la planète entière. Adoptant une nouvelle approche mentale basée sur le plaisir, le Drummondvillois est déterminé à briller encore davantage sur la scène internationale.
Ayant décroché ses deux premiers podiums en carrière sur le circuit mondial l’hiver dernier, Elliot Vaillancourt ne cache pas son excitation à l’approche de la nouvelle saison. Avant tout, l’athlète de 25 ans vise une seconde participation au championnat du monde. Cette prestigieuse compétition se déroulera en Suisse, à la fin de la saison.
«L’année passée, je me suis placé comme un gars à surveiller, autant aux yeux de mes coéquipiers que de mes coachs et tous ceux qui font les sélections, a exprimé Elliot Vaillancourt dans un entretien avec L’Express. C’est une position que j’ai l’intention de défendre et de garder. Le but, c’est de me placer dans une position optimale pour les Jeux olympiques en 2026.»
Médaillé d’argent en France au début de la dernière saison, Elliot Vaillancourt a répété l’exploit à Val Saint-Côme quelques semaines plus tard. Celui qui est parrainé par Cascades est résolu à remonter sur le podium cet hiver.
«Un podium de la coupe du monde, c’est comparable à très peu de choses que j’ai vécues dans ma vie. C’est quelque chose que j’ai l’intention de revivre. Je m’entraîne en fonction de cet objectif-là. On pousse fort. Je sais que ce ne sera pas facile, mais je sais également que je suis capable de le faire parce que je l’ai fait à deux reprises.»
«C’est vraiment de focusser sur ce qu’on sait qui fonctionne, a-t-il poursuivi. Les erreurs sont impossibles à éviter, mais on va essayer de les minimiser. Et quand elles arrivent, il faut apprendre le plus possible pour avoir le chemin le plus court vers le podium.»
Cinquième au monde en simple, Elliot Vaillancourt dû se contenter de la 11e position au classement général en raison des hauts et des bas qu’il a connu lors des épreuves en duel. Celui qui en sera à sa sixième saison sur le circuit mondial veut maintenant améliorer sa constance dans ces deux disciplines.
«Il va falloir essayer des approches mentales pour voir ce qui réagit le mieux. On a beaucoup d’informations par rapport à la dernière saison. On va essayer de faire les modifications nécessaires. On sait ce qui marche et ce qui ne marche pas. Maintenant, c’est de contrôler ma tête et mes émotions afin que je me retrouve dans un état optimal dans le portillon de départ avant les qualifications.»
«L’année passée, j’étais bon pour me débrouiller en finale et en super finale parce que j’avais un petit élan de motivation, a ajouté celui qui poursuit ses études en génie mécanique à l’Université Laval. C’était le temps de briller, tandis qu’en qualification, j’étais parfois plus sur la défensive. Cette année, j’ai plus l’intention d’attaquer les qualifications avec l’optique de performer plus que d’y aller prudemment. L’année passée, j’avais beaucoup peur de l’erreur. Je veux essayer de tasser cette peur-là et faire ce que je fais de mieux.»
Une question de mental
Pour Elliot Vaillancourt, ses performances sur la scène internationale sont étroitement reliées à son état d’esprit.
«À notre niveau, c’est 100 % mental. Absolument tout est dans la tête! Même si c’est notre emploi, il ne faut pas que ça devienne trop sérieux. Il faut continuer d’avoir du plaisir. Dans mon cas, c’est encore plus vrai. On dirait que je suis plus dangereux quand j’ai du plaisir. C’est là que je me donne; c’est là que j’ose», a confié celui dont le père, Carl Vaillancourt, a été champion canadien de motocross.
«Quand j’accumule un peu de confiance, il s’agit juste de rester dans le moment présent pour ne pas me retrouver avec la tête trop enflée. Pour moi, la clé du succès, c’est juste de m’amuser.»
La semaine dernière, les membres de l’équipe canadienne de ski acrobatique ont pris part à un camp préparatoire sur la piste d’Idre Fjäll, en Suède. Précédemment, les bosseurs canadiens s’étaient entraînés pendant 12 jours au Chili.
«Ç’a été deux camps extrêmement payants. C’est toujours difficile d’avoir des conditions réalistes de l’hiver. Au Chili, on était à plus de 3000 mètres d’altitude. En Suède, le fond de la piste était en glace pure. On a eu des superbes conditions pour s’entraîner», a raconté celui qui a été couronné champion canadien en duel ces deux dernières années.
La saison de la coupe du monde de ski acrobatique s’amorcera dès le 30 novembre, à Ruka, en Finlande. L’équipe canadienne quittera le pays 11 jours plus tôt afin de se familiariser avec le décalage horaire, la luminosité et les conditions de la piste. Après cette épreuve en simple, les meilleurs bosseurs de la planète prendront le chemin de la Suède, la France et la Géorgie, d’ici Noël.
À la fin du mois de janvier, le circuit de la coupe du monde se transportera en Amérique du Nord, avec deux épreuves aux États-Unis ainsi que l’étape québécoise de Val Saint-Côme. La saison se terminera par des compétitions en Chine, au Kazakhstan et en Italie avant la tenue du championnat mondial à la station suisse de Saint-Moritz, du 18 au 21 mars.
«Je rentre dans cette saison un peu plus motivé que d’habitude. Dans le passé, j’avais parfois une petite frousse de l’erreur qui venait me mettre un bâton dans les roues. Avec ma nouvelle approche, d’être plus «Ose essayer», ça me motive encore plus. J’ai plus hâte que jamais», a conclu Elliot Vaillancourt.