ITINÉRANCE. En raison de la crise actuelle en itinérance, l’ouverture de la halte-chaleur de L’Ensoleilvent arrive un peu plus tôt cette année, avec même le double de lits comparativement à l’an dernier.
Pour une troisième année, l’équipe de la Halte St-Joseph a généreusement accepté de faire une place à ce refuge temporaire au sein de ses locaux sis au 472, rue Saint-Jean, en face du marché public.
La halte-chaleur a accueilli ses premiers bénéficiaires la nuit dernière. Les huit chaises longues étaient occupées.
«L’an dernier, on en avait trois. Avec la demande croissante et le financement, on a pu augmenter à huit. Et on a décidé d’ouvrir plus tôt, car depuis plusieurs semaines, sept ou huit personnes dorment dans le stationnement situé en face de L’Ensoleilvent», indique le directeur de l’organisme, François Gosselin, en rappelant que l’année passée, la halte-chaleur avait ouvert ses portes le 15 novembre.
À la différence de 2023, les personnes ayant recours à ce service ont désormais la possibilité de rester toute la nuit, si elles le désirent. Le service fonctionne selon le principe du premier arrivé, premier servi.
À leur arrivée, les usagers peuvent se réchauffer et se restaurer avec des breuvages chauds, du gruau ou de la soupe ramen. Au réveil, un café leur est également offert.
«On les redirige ensuite vers le gazebo chauffé situé sur le terrain de L’Ensoleilvent. Ce matin, le gazebo était plein, plein. Je sens que l’hiver va être assez rock n roll», note M. Gosselin.
Deux intervenants sont présents en semaine et trois les week-ends pour accueillir, écouter les usagers puis intervenir si nécessaire.
Ce service répond non seulement aux besoins des personnes en situation d’itinérance, mais il agit également comme filet de sécurité pour la communauté.
«Un citoyen ordinaire qui aurait perdu ses clés, par exemple, et qu’il n’a pas accès à un logis peut venir se réfugier ici. Ce n’est pas seulement un service pour l’itinérance, c’est un service de sécurité hivernal pour tous», tient à souligner Jacinthe Dorr, directrice adjointe de L’Ensoleilvent.
Avec un hiver qui s’annonce particulièrement difficile, l’équipe assure qu’elle fera tout en son pouvoir pour accueillir chaque personne vulnérable.
«On va remplir le gazebo s’il le faut, mais on ne peut pas accepter de laisser les gens dehors dans de telles conditions. Si on en vient à devoir laisser quelqu’un à l’extérieur, c’est parce qu’il n’est vraiment pas capable de s’organiser ou de coopérer. Dans ce cas, on fait appel aux services d’urgence pour garantir sa sécurité et celle des autres», soutient M. Gosselin, en notant que 90 % des usagers de la halte-chaleur attendent d’avoir une place à l’unité de débordement.
Le refuge est ouvert sept jours sur sept, jusqu’au 27 avril, de 23 h 15 à 6 h 45.