ÉCONOMIE. La Banque du Canada abaisse aujourd’hui le taux cible du financement à un jour de 0,5 point pour le faire passer à 3,75 %.
Le taux officiel d’escompte s’établit à 4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3,75 %. De même, la Banque poursuit sa politique de normalisation du bilan.
La Banque continue de s’attendre à ce que l’économie mondiale progresse à un rythme d’environ 3 % au cours des deux prochaines années. L’expansion de l’économie américaine devrait être supérieure aux prévisions antérieures et les perspectives pour la Chine restent modérées. La croissance dans la zone euro a été modeste, mais devrait se redresser légèrement l’an prochain. Dans les économies avancées, l’inflation a diminué ces derniers mois et se situe maintenant près des cibles des banques centrales. Les conditions financières mondiales se sont assouplies depuis juillet, en partie du fait que les marchés s’attendent à ce que les taux directeurs baissent. Les prix mondiaux du pétrole sont environ 10 dollars sous les niveaux postulés dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet.
Au Canada, la croissance économique s’est établie autour de 2 % durant la première moitié de l’année et on s’attend à ce qu’elle soit de 1,75 % dans la seconde moitié. La consommation a encore progressé dans son ensemble, mais elle diminue par habitant. Les exportations ont été stimulées par l’exploitation du réseau agrandi d’oléoducs Trans Mountain. Les conditions du marché du travail restent détendues, le taux de chômage s’étant établi à 6,5 % en septembre. L’expansion démographique a continué d’accroître la population active, mais les embauches ont été modestes. Cela a particulièrement touché les jeunes et les personnes nouvellement arrivées au Canada. La croissance des salaires demeure élevée par rapport à celle de la productivité. Dans l’ensemble, l’économie reste en situation d’offre excédentaire.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait se renforcer graduellement sur l’horizon de projection, soutenue par les taux d’intérêt plus bas. Cette prévision reflète en grande partie l’effet net du redressement progressif des dépenses de consommation par habitant et du ralentissement de l’expansion démographique. La croissance des investissements résidentiels devrait aussi augmenter, la forte demande de logements stimulant les ventes et les dépenses de rénovation. La Banque s’attend à ce que les investissements des entreprises se raffermissent sous l’effet de la reprise de la demande et à ce que les exportations restent vigoureuses, appuyées par la robuste demande américaine.
Dans l’ensemble, la Banque prévoit une croissance du PIB de 1,2 % en 2024, de 2,1 % en 2025 et de 2,3 % en 2026. Ce renforcement de l’économie permettra à l’offre excédentaire de se résorber peu à peu.
L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation a beaucoup ralenti : elle est passée de 2,7 % en juin à 1,6 % en septembre. La hausse des frais de logement reste élevée, mais a commencé à se modérer. L’offre excédentaire dans d’autres secteurs de l’économie a freiné l’augmentation des prix de nombreux biens et services. Et la chute des cours mondiaux du pétrole a fait diminuer les prix de l’essence. Ces facteurs ont tous contribué à faire baisser l’inflation. Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque sont maintenant sous la barre des 2 %. Les pressions inflationnistes n’étant plus généralisées, les attentes d’inflation des entreprises et des consommateurs se sont largement normalisées.
La Banque s’attend à ce que l’inflation demeure près de la cible sur l’horizon de projection, les pressions inflationnistes à la hausse et à la baisse se compensant en grande partie. Les pressions à la hausse attribuables aux frais de logement et aux prix d’autres services devraient diminuer graduellement, tandis que les pressions à la baisse devraient s’atténuer à mesure que l’offre excédentaire dans l’économie se résorbera.
«Maintenant que l’inflation est de nouveau autour de la cible de 2 %, le Conseil de direction a décidé d’abaisser le taux directeur de 50 points de base pour soutenir la croissance économique et garder l’inflation près du milieu de la fourchette de 1 à 3 %. Si l’économie évolue de manière généralement conforme à la plus récente prévision de la Banque, nous nous attendons à réduire encore le taux directeur. Cependant, le moment et le rythme de toute autre réduction seront guidés par les nouvelles informations que nous recevrons et notre évaluation de leurs implications pour les perspectives d’inflation. Nous prendrons nos décisions une à la fois. La Banque s’engage à maintenir la stabilité des prix pour la population canadienne en gardant l’inflation près de la cible de 2 %», est-il écrit dans un communiqué.
La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 11 décembre prochain.