Entosystem planifie une deuxième usine

Entosystem planifie une deuxième usine
Entosystem prévoit la construction d’une deuxième usine d’une ampleur équivalente à celle de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

INDUSTRIE. Entosystem, entreprise spécialisée dans la production d’insectes, planifie déjà la construction d’une seconde usine près de 18 mois après l’inauguration de son installation drummondvilloise.

Entosystem pourra réaliser cet important projet ces prochaines années grâce à un support financier d’une hauteur de 58 millions de dollars. Cette somme est rendue possible par ses partenaires Idéaliste Capital, Sanimax et Fondaction. En plus de servir à la planification d’une seconde usine, ce montant permettra également d’améliorer la capacité de production à Drummondville.

Cédric Provost, président et co-fondateur d’Entosystem. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Ce projet d’usine est actuellement à un stade embryonnaire. Aucun site potentiel n’a encore été ciblé et aucun échéancier officiel n’est fixé. L’entreprise cherche d’abord à déterminer la région où elle s’implantera. Selon le président et co-fondateur d’Entosystem, Cédric Provost, on explore des lieux qui pourraient aller de l’Ontario aux États-Unis.

«On déterminera d’abord la province ou l’état dans lequel on s’implantera, indique M. Provost. On aimerait, d’ici avril prochain, définir la région pour ensuite trouver un terrain précis. En ce moment, on ne regarde pas au Québec. Avec notre usine actuelle, on a pratiquement la capacité de récupérer toutes les matières organiques d’épicerie. Si on veut bâtir quelque chose de la même grandeur, il n’y aurait peut-être pas assez de matière dans la province.»

De façon réaliste, M. Provost estime que des travaux de construction ne démarreront pas avant 2026. Le besoin d’une seconde usine provient d’une croissance de la demande pour les produits d’Entosystem destinés à l’alimentation d’animaux domestiques et de poissons en aquaculture.

Malgré le projet de nouvelle usine, Entosystem conservera son siège social à Drummondville. C’est là que sont concentrées les activités de recherches et de développement qui bénéficient à l’ensemble de l’entreprise.

«Il n’y a pas de projets d’agrandissement à Drummondville. Le financement servira à supporter ses activités. Nous sommes dans une jeune industrie; il y a encore beaucoup d’innovations à faire. Il n’y a pas une ligne directe quant à quelle part du montant servira à quoi», dit le président, rencontré à l’usine.

Entosystem souhaitait sécuriser dès que possible le capital nécessaire pour lancer un projet de seconde usine avant d’entreprendre des travaux d’importance. Le montant servira néanmoins à planifier le projet grâce à l’embauche de personnel en ingénierie et en finances.

«Nous ne sommes pas prêts à dire qu’on prend ce modèle d’usine et qu’on le refait dix fois plus grand. On l’a vu dans des industries semblables que ça peut être risqué. Ici, on préfère être plus pragmatique. Pour l’instant, ce serait une usine de taille similaire, mais on n’écarte pas la possibilité qu’elle ait un potentiel d’expansion», détaille M. Provost.

Apprentissages

Les premiers 18 mois de l’entreprise dans ses nouveaux espaces ont permis de faire de nombreux apprentissages. Il y a eu plusieurs fluctuations de la capacité de production pour cette raison. Le président souligne que l’usine a tourné à un rythme de 30 % à 50 % de sa capacité. Entosystem a mis à l’épreuve sa chaîne de production afin de l’optimiser. Elle souhaite d’abord s’assurer que chacun des processus et des automatisations s’imbriquent ensemble avant d’augmenter la cadence.

«On va atteindre la pleine capacité graduellement. On veut vraiment bien faire les choses. Aussi, plus on se rapproche de la pleine capacité, plus il faut être efficace opérationnellement parlant. Il faut prendre le temps de former nos gens. C’est ce sur quoi nous travaillerons dans la prochaine année», explique Cédric Provost.

D’ailleurs, l’entreprise a à peu près tout vécu durant ses premiers mois dans sa nouvelle installation. Ces aventures lui ont permis d’apprendre et de s’améliorer, soutient M. Provost.

«C’est une grosse période de rodage de l’automatisation. On s’attendait à ça. On a un partenaire, en Sanimax, qui opère 17 usines, qui a partagé son savoir-faire en démarrage d’usine avec nous. Malgré tout, on est très heureux du déroulement. Notre colonie de mouches reproductrices va bien et est à pleine capacité. C’est du côté opérationnel qu’on cherche à s’améliorer pour passer d’une entreprise de recherche et développement à une usine de production», ajoute le président.

Entosystem produit approximativement 400 millions d’insectes chaque jour. C’est avec l’aide de Sanimax, qui gère la logistique des livraisons de matières organiques, qu’elle peut nourrir ses larves. Cependant, il a fallu développer une expertise dans la décontamination des aliments de leurs emballages et de potentiels pathogènes. Il s’agit d’un point sur lequel on tente continuellement de s’améliorer, assure Cédric Provost.

Depuis son ouverture, l’usine drummondvilloise d’Entosystem a revalorisé plus de deux millions de kilogrammes de matières organiques végétales de l’enfouissement. Ce qui équivaut à la masse de plus de 950 véhicules utilitaires sport (VUS) compacts.

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