BADMINTON. Qui a dit que la musique et le sport ne font pas bon ménage? Ce n’est certainement pas Daniel Couture qui confirmera cet énoncé.
Le Drummondvillois enseigne la musique au Cégep Drummond depuis 2005, mais pratique également le badminton à un haut niveau. Il a remporté des médailles d’or en double et d’argent en simple aux Jeux panaméricains des maîtres, l’été dernier, à Cleveland en Ohio. Le quinquagénaire partage son histoire empreinte de discipline et de passion.
C’est lors de son passage à l’école secondaire que M. Couture s’est mis à pratiquer sérieusement le badminton. Il a participé à quelques compétitions provinciales et montrait un beau potentiel pour le sport. Cependant, l’appel de son autre passion a été plus fort. En poursuivant ses études en musique au cégep, le spécialiste des percussions a dû mettre de côté son sport.
Après une pause d’une douzaine d’années et des passages comme enseignant dans les différentes écoles secondaires de Drummondville, Daniel Couture reprend le badminton au tournant de la trentaine alors qu’il vient d’être embauché par le Cégep Drummond. Ayant recommencé à participer à des tournois amateurs, il s’est rapidement aperçu qu’il pouvait encore tirer son épingle du jeu malgré ses années loin des terrains.
«J’avais une meilleure analyse du joueur adverse. Je réussissais facilement à trouver des faiblesses avec l’expérience et ma capacité de comprendre les gens. Cette différence compensait beaucoup le fait que j’étais moins rapide que quand j’avais 15 ans. C’est ce qui m’a donné le goût de recommencer à m’entraîner et jouer de façon professionnelle. Je suis arrivé sur le tard dans le réseau professionnel à 34 ans, soit l’âge où tout le monde à peu près ne joue plus au badminton à ce niveau au Québec. Je suis arrivé comme un old-timer», se souvient M. Couture, lui qui se mesurait à des joueurs principalement âgés de 21 à 27 ans.
Au Québec, un badiste professionnel ne peut pas gagner sa vie uniquement en pratiquant le sport, malgré les bourses offertes durant les tournois. Pour Daniel Couture, la conjugaison du travail et de l’entraînement a été essentielle, mais n’a pas toujours été simple.
«Pour performer au badminton, il faut s’entraîner presque tous les jours. C’est la même chose en musique. C’était beaucoup de gestion d’horaire à cette époque. Lorsque j’ai eu des enfants, j’ai dû sacrifier le badminton. J’avais plus de temps avant d’avoir des contraintes familiales. Lorsque les enfants ont poussé, ce n’était plus possible de tout faire en même temps», souligne le père de deux filles.
Heureusement pour lui, plusieurs éléments de la batterie et du badminton se rejoignent, comme la prise des baguettes et de la raquette et certains mouvements des bras pour frapper un tambour ou le volant.
Discipline
Durant cette époque, la discipline était un mot d’ordre pour Daniel Couture. La gestion des horaires devait être serrée afin de pouvoir pratiquer ses deux passions. Il s’obligeait de respecter son planning, car le moindre retard pouvait entraîner des conséquences sur tout le reste.
«Il fallait vraiment être discipliné. Je voyais ça comme un tout. Ce que je faisais en sports me servait aussi en musique. Que ce soit au niveau de la rigueur, d’être en forme et d’être performant. Ce que je faisais en musique m’aidait aussi dans le sport, comme de mieux ressentir ce qui se passe autour de moi et les émotions d’un match. Les deux mondes parallèles se complétaient vraiment bien. Je ne sentais pas que le sport me nuisait en musique et vice-versa», soutient M. Couture.
Selon lui, la meilleure façon de garder la forme avec l’âge demeure de pratiquer une activité qu’on trouve passionnante et qu’on considère comme captivante. Pour Daniel Couture, le badminton lui a permis de créer de belles amitiés avec d’autres badistes d’un peu partout dans le monde, dit-il.
Daniel Couture prévoit de participer au championnat canadien en juin 2025 en simple et en double. Pour y arriver en pleine forme, il devra reprendre l’entraînement quasi quotidien dès janvier. Ayant réussi sept podiums lors de championnats précédents, sans avoir pu décrocher l’or, il s’y rend avec la ferme intention de monter sur la plus haute marche. En parallèle, il agit comme batteur pour le chanteur country Irvin Blais avec qui il tourne depuis cinq ans.