TRANSPORT. Estimant inéquitable le financement des projets de transport collectif par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTQ), la MRC de Drummond demande que la situation soit rectifiée.
Pour y arriver, la MRC joint sa voix à celle de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) qui a adopté une résolution en ce sens à son assemblée générale annuelle en septembre dernier. De nombreuses organisations municipales membres ont emboîté le pas en adoptant elles aussi ce même texte.
Les requêtes s’y trouvant comprennent la bonification de la part du financement. On demande que ce dernier soit revu à la hausse afin de tenir compte des réalités des territoires non desservis par une société de transport. La seconde requête vise la reconnaissance, le respect et l’appui des compétences et de l’autonomie municipales en matière de transport par le MTQ.
En troisième lieu, les municipalités demandent que soient revus les programmes et les mesures d’aide au transport collectif et adapté afin d’en retirer tous les freins à l’innovation dans la desserte des services. Pour ce faire, on demande une plus grande agilité dans la gestion des services de transport pour déployer une offre diversifiée et viable adaptée aux réalités locales, d’ajuster le calendrier des versements de l’aide financière pour assurer la disponibilité des liquidités, la souplesse quant aux dépenses admissibles et finalement l’autorisation de conserver les surplus.
Finalement, on réclame que tous les freins et les limitations dans les choix de gestion soient levés. Les organisations de transport collectif régionales souhaitent avoir tous les outils pour opérer le service, comme le pouvoir d’acquisition et d’opération de leurs propres véhicules ainsi que de convenir d’ententes de gré à gré.
«On a un enjeu majeur. Nous avons deux projets; la Ville a son transport collectif et la MRC a le sien, expose Line Fréchette, préfète de la MRC de Drummond. Pour Drummondville, le calcul fait par le ministère est bonifié, mais il est diminué pour la MRC. C’est ce que nous voulons qui soit retravaillé. C’est un enjeu qui se retrouve à travers tout le Québec. En ce moment, le momentum est parfait pour mettre de la pression sur le gouvernement qui, lui, prépare son budget pour mars 2025.»
Afin de justifier leurs demandes, la MRC et la FQM énoncent que plus de 30 % de la population du Québec vit en dehors des territoires couverts par les dix sociétés de transport, mais que l’aide financière ne représente qu’une proportion de 6,8 % pour ces communautés. D’ailleurs, le transport interurbain ne reçoit l’aide d’aucun programme d’aide financière, laissant donc aux MRC la responsabilité de pallier le manque de fonds pour conserver le niveau de services.
On argumente aussi que le déficit de mobilité accentue l’isolement social de personnes déjà vulnérables et limite l’accès aux services essentiels.
De plus, elles dénoncent que le MTQ impose une série de règles abusives en matière de transport collectif et adapté qui empêchent toute initiative et innovation dans la livraison de ces services. Elles ajoutent que l’entrée en vigueur, le 1er décembre 2024, des nouvelles Orientations gouvernementales en matière d’aménagement de territoire (OGAT) comprend d’assurer la planification intégrée de l’aménagement des transports.