L’équitation testée pour vous

L’équitation testée pour vous
Laura Corbo est établie depuis un an sur le 4e rang à Saint-Lucien. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Lors des plus récents Jeux olympiques, certains auront probablement pris un moment pour regarder l’une ou l’autre des compétitions équestres. Dans un désir d’en apprendre plus et tester le sport, L’Express s’est rendu à l’École d’équitation Laura Corbo à Saint-Lucien.

Laura Corbo est une passionnée de chevaux. Elle est montée à cheval pour la première fois à l’âge de huit ans, elle a eu son premier poney à 12 ans et à 25 ans, elle a lancé sa propre école d’équitation. À travers de cela, elle a également participé à de nombreuses compétitions internationales. La cavalière de 33 ans est maintenant installée sur le 4e rang à Saint-Lucien depuis un an, après avoir habité la couronne de Montréal.

Se spécialisant dans les disciplines de sauts de l’équitation classique, Laura Corbo souhaite montrer à ses élèves comment prendre bien soin de leur cheval. Selon elle, monter à cheval est l’un des plus beaux sports qui existent. Elle enseigne également plusieurs qualités utiles au quotidien loin de l’écurie.

«L’équitation implique un autre être vivant qui ne parle pas le même langage que nous, mais qui communique énormément, souligne Laura Corbo. Je pense que l’équitation fait de meilleurs citoyens et humains parce qu’elle enseigne le respect, l’écoute, la maîtrise de soi, la discipline et la résilience. Lorsqu’on est propriétaire d’un cheval ou qu’on pratique le sport, l’animal doit toujours passer avant soi. Ça aide aussi à faire preuve d’introspection et apprendre à contrôler ses émotions.»

La coordination, la dextérité, la mémoire et les réflexes sont tous sollicités en équitation, indique celle qui a appris de grands noms de la discipline tels que Lucie Corbeil, Diane Dubuc et le décuple olympien Ian Millar.

Laura Corbo a pris un moment pour expliquer comment bien prendre soin d’un cheval avant de le monter. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Initiation

Avant de monter sur le cheval Bullet, un mâle, il fallait le préparer à être monté. Ainsi, Mme Corbo nous a appris comment bien brosser le poil du cheval et nettoyer ses sabots tout en nous indiquant la façon d’installer et d’ajuster la selle. Ensuite, sous les conseils de notre entraîneuse, nous avons pu monter sur le dos de Bullet.

«Avant de monter sur un cheval, il est important de savoir que c’est un animal grégaire, c’est-à-dire qu’il vit en troupeau. Le cheval est une proie. On ne peut pas interagir avec lui comme on le fait avec un être humain ou même un chien. Je pense qu’il est intéressant de s’intéresser à la psychologie des chevaux en premier lieu», conseille Laura Corbo, qui a six de ces mammifères à crinière sous sa garde.

Après nous avoir montré la bonne position à conserver et comment bien diriger notre cheval, il était temps d’essayer un pas.

Louis-Philippe Samson

Notre journaliste Louis-Philippe Samson a bien apprécié sa première expérience à dos de cheval. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Étant quelqu’un d’assez grand, Mme Corbo m’a indiqué qu’il s’agissait d’une belle qualité pour un cavalier, car cela permet de bien envelopper le cheval avec les jambes. Effectivement, celles-ci servent à lui donner des indications importantes. L’amorce du pas ne s’est pas montrée trop ardue. Une fois lancé, il suffit de garder les yeux rivés vers la direction où l’on souhaite aller si on souhaite résumer simplement la chose.

Mon apprentissage s’est quelque peu compliqué lorsque j’ai dû tenter un trot. Les muscles centraux du corps sont très sollicités. Lors du trot, il faut suivre le rythme du cheval en demeurant partiellement debout sur la selle. C’est probablement la partie qui a été la plus complexe pour moi. Malgré mes efforts, il était difficile de réaliser tous les gestes simultanément.

Les quelques minutes passées sur le cheval ont été assez intenses et même exigeantes sur le plan physique. Malgré cela, j’ai beaucoup apprécié cette première expérience d’équitation. Je n’hésiterais pas à recommencer si l’occasion se présentait à nouveau.

Cynthia Giguère-Martel

Cynthia Giguère-Martel ne soupçonnait pas à quel point l’équitation peut être un sport complexe. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Honnêtement, l’équitation est bien plus ardue que cela puisse paraître. Ç’est tout un art de parvenir à coordonner ses mouvements, maintenir une bonne posture, garder l’équilibre, et – détail crucial – ne pas oublier de respirer, ce que j’ai souvent omis de faire durant la dizaine de minutes passée sur le dos de Bullet.

Comme mon collègue, une fois bien en selle, l’expérience du pas s’est plutôt bien déroulée. Mais c’est au trot que les choses se sont corsées : la peur de perdre le contrôle m’a envahie, et malgré les instructions claires de Mme Corbo, je ne me souvenais plus comment arrêter le cheval. En fait, j’étais tellement concentrée à ne pas tomber et à bien « rebondir » sur le dos du cheval, que j’oublias le reste des mouvements. Vous vous souvenez du petit test de coordination qu’on faisait pour rire lorsqu’on était jeunes? Celui où l’on se donnait de petites tapes sur la tête avec une main tout en faisant des gestes circulaires sur notre ventre avec l’autre. Je n’ai jamais été bien douée pour ça, alors imaginez sur le cheval… j’aurais besoin de plusieurs heures d’entraînement! Malgré tout, Mme Corbo m’a félicitée à quelques reprises et surtout, je n’ai pas tombé.

Je n’aurais pas soupçonné avoir autant de douleurs par la suite à l’aine et aux cuisses, qui ont persisté pendant deux jours. Lors de notre visite, Mme Corbo m’a indiqué que le yoga et le pilates font partie de son quotidien. J’ai rapidement compris pourquoi. Tous les muscles de mon corps ont été sollicités.

Bref, je suis fière de moi et je remonterai à cheval assurément.

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