HOCKEY. En l’espace d’à peine deux ans, Simon-Pier Brunet est passé d’un rôle de réserviste à celui d’espoir professionnel. Et le plus beau dans cette histoire, c’est que le défenseur des Voltigeurs, qui n’a pas encore soufflé ses 19 bougies, a une grande marge de progression devant lui.
Quand il a mis les pieds au camp principal des Sabres de Buffalo, Simon-Pier Brunet a ressenti le besoin de se pincer pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Le jeune homme natif de Gatineau s’est retrouvé dans le même environnement que Tage Thompson, Rasmus Dahlin et compagnie, des vedettes qu’il regardait encore à la télévision il y a quelques mois à peine.
«Pour moi, c’était un rêve qui se réalisait un peu, a exprimé Simon-Pier Brunet dans une rencontre avec L’Express au centre Marcel-Dionne. Avoir la chance de côtoyer des athlètes professionnels au quotidien, c’est très spécial. J’ai vraiment profité de chacun de ces moments-là.»
À Buffalo, Simon-Pier Brunet a notamment été pris sous l’aile du Québécois Nicolas Aubé-Kubel. Dès son arrivée, des vétérans tels qu’Alex Tuch lui ont également souhaité la bienvenue.
«Les gars ont fait une super bonne job pour que je me sente bien. Ils sont venus me parler et ils m’ont accueilli les bras grands ouverts. Ça m’a vite mis en confiance», a raconté Simon-Pier Brunet, qui a également renoué avec son ex-coéquipier Vsevolod Komarov durant ce camp.
Ennuyé par une blessure à un genou qui lui a fait rater le début du camp des Voltigeurs, le choix de quatrième ronde des Sabres au dernier repêchage n’a pu se faire valoir au tournoi des recrues réunissant six équipes de la LNH à Buffalo. Une fois rétabli, l’athlète de 6 pieds, 2 pouces et 197 livres a néanmoins fait une bonne première impression au camp principal de l’organisation.
«Les feedbacks que j’ai eus ont été très positifs. Ils aiment ce qu’ils voient de moi. Ils aiment particulièrement mon jeu physique. C’est l’un des aspects forts dans mon jeu. Je vais continuer d’amener ça cette saison», a expliqué le choix de cinquième ronde des Voltigeurs en 2021, qui dispute une troisième campagne dans la LHJMQ.
Un leader à sa façon
À son retour à Drummondville, Simon-Pier Brunet a hérité d’une nouvelle responsabilité en étant nommé assistant-capitaine. En compagnie des vétérans Sam Oliver et Ethan Gauthier, il seconde le capitaine Luke Woodworth.
«C’est un bel honneur. On a beaucoup de bons vétérans qui auraient pu avoir cette lettre, comme Marc-Olivier Beaudry ou Matteo Rotondi. Je pense que c’est ce qui rend notre groupe spécial : on a plusieurs bons leaders dans la chambre», a fait observer Simon-Pier Brunet.
«Tout le monde peut montrer le chemin d’une différente façon, a-t-il ajouté. Moi, je garde tout positif et j’essaie d’accueillir tout le monde pour qu’ils se sentent bien. Quand tu fais ça en dehors de la glace, ça se transmet sur la glace. C’est ma façon d’être un leader.»
Affichant une nouvelle confiance depuis son retour chez Voltigeurs, Simon-Pier Brunet a été jumelé à Marc-Olivier Beaudry au sein de la première unité défensive de l’équipe. Les deux vétérans affrontent souvent les meilleurs trios de l’adversaire.
«Beaudry, c’est sa quatrième saison dans la ligue. C’est rendu un super bon vétéran. On s’entend bien en dehors de la glace. Je pense que cette chimie se transmet sur la glace. Je trouve qu’on fait du super bon travail ensemble», a affirmé Simon-Pier Brunet.
«On n’est pas les deux joueurs le plus offensifs, alors on garde notre jeu simple, a poursuivi celui qui est l’un des cinq défenseurs de 19 ans chez les Voltigeurs cette saison. En zone défensive, on essaie d’être le plus solide possible. C’est comme ça qu’on va aider l’équipe et qu’on va gagner des matchs.»
Déjà un spécialiste du désavantage numérique, Simon-Pier Brunet s’est également vu confier des responsabilités sur le jeu de puissance au cours des dernières rencontres. Le droitier a d’ailleurs amassé quatre passes en avantage numérique en autant de matchs.
«Avec les opportunités que j’ai en ce moment, je veux en profiter. Le jeu offensif, ce n’est pas ma chaise principale, mais je suis capable de m’habituer. On va voir comment les choses vont évoluer cette saison», a affirmé celui qui a fait ses classes avec l’Intrépide de Gatineau avant de s’exiler aux États-Unis, où il a défendu les couleurs des Thunderbirds de Las Vegas, dans la USPHL.
Témoin privilégié de l’éclosion de Simon-Pier Brunet, l’entraîneur-chef Sylvain Favreau apprécie particulièrement la polyvalence de son numéro 3.
«On voulait le tester sur notre avantage numérique. Il s’est bien débrouillé. En désavantage numérique, il joue très bien. À cinq contre cinq, il a beaucoup amélioré son bâton. C’est un très bon patineur. On voit une très belle progression de sa part, surtout en considérant d’où il est parti il y a trois ans jusqu’où il en est aujourd’hui. Maintenant, il faut qu’il continue», a résumé le pilote des Voltigeurs.
Malgré un premier revers en temps réglementaire, dimanche, face aux Saguenéens de Chicoutimi, les Voltigeurs représentent l’une des belles surprises jusqu’ici cette saison dans la LHJMQ. Simon-Pier Brunet attribue ces bons résultats aux habitudes de travail de ses coéquipiers.
«Notre niveau de compétition est très élevé. Je pense que c’est aussi simple que ça. Autant nos vétérans que nos recrues sont sur la tâche. Je pense que c’est la clé du succès. Si on continue comme ça, on peut définitivement surprendre cette saison», a conclu l’un des dix membres de l’édition championne du trophée Gilles-Courteau de retour chez les Voltigeurs cette saison.