Drummondville se mobilise «pour qu’il y ait une suite du monde»

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Par Emmanuelle LeBlond
Drummondville se mobilise «pour qu’il y ait une suite du monde»
Une centaine de personnes ont participé à la manifestation à Drummondville. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

MOBILISATION. Une centaine de manifestants se sont réunis au Centrexpo Cogeco de Drummondville, vendredi, afin de revendiquer un engagement clair du gouvernement du Québec face à la crise climatique.

«Pour qu’il y ait une suite du monde, il faut agir dans la seconde», «La lutte aux changements climatiques signifie urgence climatique», «Il faut agir ici et maintenant pour le futur de nos enfants», «Pas de nature, pas de futur, il faut arrêter, on fonce dans le mur» : voici les slogans que les manifestants ont scandés avec force.

Les manifestants ont confectionné des pancartes pour l’occasion. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

C’est que le mouvement Pour la suite du monde a lancé un appel à la mobilisation partout à travers la province pour exiger la mise en place d’actions concrètes en faveur de la transition sociale et environnementale.

Le Conseil central du CÅ“ur du Québec – CSN, l’Association des groupes d’éducation populaire autonome (AGÉPA) Centre-du-Québec ainsi que la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de la Montérégie ont répondu présents, en organisant un rassemblement à Drummondville.

Sur l’heure du midi, les participants étaient invités à déguster une soupe, tout en discutant des luttes socioclimatiques portées dans la région du Centre-du-Québec et de la Montérégie.

Des groupes syndicaux et communautaires ont pris part à l’activité. C’est le cas de la Table de concertation du mouvement des femmes du Centre-du-Québec (TCMFCQ).

Pour sa part, la directrice adjointe du regroupement féministe, Maryse St-Arneault, avait un message à livrer à propos de la justice climatique : «Les femmes demeurent largement sous-représentées dans les instances de décision. Même si on a connu des progrès dernièrement en matière de représentation politique, elles restent minoritaires dans les sphères de pouvoir liées à l’environnement, ce qui empêche de prendre en compte leurs voix et leurs réalités spécifiques dans l’élaboration de politiques climatiques.»

«Pour faire efficacement face à la crise climatique, c’est crucial d’intégrer pleinement les femmes et leurs perspectives dans les processus décisionnels et de réviser nos politiques pour quelles soient véritablement inclusives et équitables», a-t-elle ajouté.

La coordonnatrice du TROVEP Montérégie, Josée Harnois, a glissé quelques mots sur les impacts des changements climatiques à l’échelle locale. «Cet été, il y a eu pour 2,5 milliards de réclamations aux assurances à cause des inondations. C’est énorme. Ce n’est que le début des changements climatiques. On n’a plus le choix. Il faut vraiment sortir des énergies fossiles de façon très urgente. Nous sommes en urgence climatique. Nous avons déjà atteint le 1,5 degré de réchauffement planétaire. On fonce droit vers le 2 degrés. Il faut vraiment que ça cesse», a-t-elle dit avec force.

«Il nous faut un plan d’action global intégré qui va permettre de sauver les meubles parce qu’on est déjà très avancé dans le réchauffement planétaire. Il ne faut plus travailler en silo et défendre chacun nos luttes, mais se mettre ensemble pour travailler au bien commun dans un projet de société qui est viable pour nous et les générations futures.»

Pascal Bastarache a pris la parole. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

De son côté, Pascal Bastarache, président du Conseil central Cœur du Québec–CSN, a interpellé directement la classe politique.

«On a un système présentement qui est en place. On a des élections. On a des personnes qu’on va élire qui s’en va à l’Assemblée nationale et qui vont prendre des décisions qui sont supposés être dans l’intérêt commun, pour le bien-être de tous. C’est important de rappeler à ces députés que leur rôle n’est pas de représenter un parti politique à l’Assemblée nationale, mais de représenter les citoyens – comme nous aujourd’hui – et d’apporter ces messages au parlement.»

«Le gouvernement et ses députés ont une grande responsabilité. Ils ont une responsabilité en termes de santé et d’éducation auprès de la population. Il y a aussi le côté économique. C’est souvent dans les débats. Il faut leur rappeler également qu’ils ont le devoir d’assurer une transition écologique qui ne laisse personne derrière, mais qui va assurer aussi un avenir meilleur pour les citoyens de demain», a-t-il terminé.

Notons que le mouvement Pour la suite du monde rassemble une cinquantaine d’organisations, représentant plus de 2 millions de personnes.

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