Le Bloc somme le gouvernement Trudeau d’agir avant le 29 octobre

Le Bloc somme le gouvernement Trudeau d’agir avant le 29 octobre
Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

POLITIQUE. Ce 25 septembre, Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, a rendu publiques les conditions en vertu desquelles il évitera de renverser le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau avant Noël.

Selon Martin Champoux, député de Drummond, l’occasion de faire des gains pour les Québécois commande d’abord d’imposer des exigences et profiter du contexte pour, spécifiquement, améliorer le pouvoir d’achat des retraités qui a été amputé par le gouvernement Trudeau et assurer l’exclusion de la gestion de l’offre lors de futures négociations commerciales.

«Je répète d’entrée de jeu que notre travail est de servir les Québécois, et personne d’autre. Provoquer une élection ou empêcher une élection générale n’est pas une fin en soi. Ainsi, le Bloc québécois exige du gouvernement d’avoir obtenu, au plus tard le 29 octobre 2024, la mise en œuvre irréversible de deux projets de loi bloquistes. À défaut, ce gouvernement libéral impopulaire et usé aura démontré qu’il n’est pas utile au Québec et il sera alors préférable d’offrir aux Québécois la possibilité de revoir la composition de la Chambre des communes», a avisé M. Blanchet, dans un communiqué.

Les projets de loi dont le chef du Bloc exige la mise en œuvre sont d’abord C-319 qui rétablit le pouvoir d’achat des retraités âgés de 65 à 74 ans qui reçoivent 10 % de moins que ceux de plus de 75 ans. Une différence de 80 $ par mois.

D’autre part, le Bloc exige que le projet de loi C-282, présentement embourbé au Sénat depuis plus d’un an, soit traité et mis en œuvre afin que la gestion de l’offre ne soit plus bradée lors des négociations commerciales. La démarche implique plusieurs étapes que le délai imparti par le Bloc québécois permet de réaliser, selon le cas : votes en Chambre, recommandation royale, adoption au Sénat et sanction royale.

Si ces deux projets de loi ne sont pas établis en lois le 29 octobre 2024, ou à tout moment où il deviendrait certain que ces deux adoptions finales ne se produiront pas, le Bloc québécois initiera des discussions avec les autres partis d’opposition afin de renverser le gouvernement libéral de Justin Trudeau.

Martin Champoux, député de Drummond. (Photo : Christian Diotte, Services photo de la Chambre des Communes)

«Évidemment, le Bloc évitera de prime abord de renverser le gouvernement entre maintenant et le 29 octobre, et ne cherchera pas à le renverser au cours de la présente session, si les conditions exigées par le Bloc québécois sont rencontrées, explique le député Champoux. Ce serait illogique. Sauf que le gouvernement doit bien comprendre que nous continuerons à voter contre tout ce qui est contraire aux intérêts du Québec, quitte à ce que les libéraux s’enfargent en cours de route. Le Bloc ne permettra aucune ingérence, aucun affront à la langue française où à la laïcité ou aucun soutien au pétrole qui procéderait d’un vote de la Chambre des communes, et ce malgré le respect de nos autres conditions. Nous sommes et demeurons le Bloc québécois.»

En conclusion, le chef bloquiste a précisé que leur démarche est de bonne foi. «Nous avons été responsables et raisonnables, mais fermes, précise M. Blanchet. Les deux projets de loi sont des initiatives du Bloc québécois, les deux ont été soutenus par tous les partis aux Communes, libéraux, conservateurs et NPD, les deux sont des lois qui servent les aînés et les agriculteurs du Québec, mais aussi du Canada. La balle est dans le camp des libéraux. S’ils ne nous concèdent pas ces demandes légitimes et claires des Québécois, nous nous assurerons qu’ils soient rapidement renversés.»

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