Bring Back ’68 : le rêve de Brigitte Boisjoli

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Par Louis-Philippe Samson
Bring Back ’68 : le rêve de Brigitte Boisjoli
L’Express a rencontré Brigitte Boisjoli au restaurant Le Roy Jucep, connu pour son décor rétro. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MUSIQUE. De ses propres mots, il était inévitable pour Brigitte Boisjoli qu’elle mette sur pied un projet consacré à Elvis Presley. Après une folle année de préparatifs, l’album Bring Back ’68 et sa tournée sont maintenant lancés.

Il faut dire avant tout que la musique et les films du King du rock ‘n roll ont été une partie intégrante de la jeunesse de la chanteuse drummondvilloise. Elle a donc appris très jeune ses chansons. Par la suite dès le début de sa carrière, Brigitte Boisjoli reprenait l’un ou l’autre des titres d’Elvis lors de ses concerts.

Les chansons et les films d’Elvis Presley ont marqué l’enfance de la Drummondvilloise. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«C’était un peu inévitable que j’allais me payer ce trip-là un jour, s’exclame Brigitte Boisjoli. J’attendais d’avoir la fenêtre idéale; la résidence de Martin Fontaine au Capitol de Québec est terminée, Guylaine Tanguay a elle aussi fait une tournée et un album sur Elvis. Je voulais que tout ça soit fini pour avoir le moment parfait.»

Certains parallèles peuvent aussi être tracés entre leurs deux carrières dans une certaine mesure bien entendu. Chacun a commencé à chanter au sein de chœurs gospel avant de se diriger vers le rock ‘n roll et se promener à travers le jazz, le R&B et la soul. «C’est très naturel pour moi de chanter du Elvis, même vocalement. Je suis à l’aise dans ces styles musicaux. Ça me fait du bien de chanter ses chansons», remarque la chanteuse de 42 ans.

C’est quand elle a regardé le film biographique Elvis avec Austin Butler et Tom Hanks que le déclic s’est fait. «Lorsque j’ai vu le passage où il revenait après sept ans d’absence pour Comeback ‘68, je me suis dit « je veux faire ça! ». Ça ne s’est jamais vu une femme qui fait ça avec du guts et qui s’assume. En même temps, je ne veux pas personnifier Elvis; ça ne marcherait pas. Je veux le faire à ma sauce tout en respectant son œuvre, son côté rock avec de la testostérone et que ce soit sexy, mais pas trop», raconte-t-elle.

Dès le lendemain, Brigitte Boisjoli dessinait son spectacle, ses costumes et les affiches. À la recherche d’un coproducteur, elle a essuyé les refus jusqu’à ce qu’elle le propose à Maxime Landry, son ami et comparse de Star Académie. «Maxime a produit beaucoup de concerts. Je me suis rendue chez lui avec mon projet. Il m’a répondu « T’es folle, mais je suis assez fou pour le faire moi aussi! ». On a démarré la machine après ça. Au début, c’était seulement pour le spectacle Bring Back ’68, l’album n’était pas prévu», rapporte Brigitte Boisjoli.

Quatre jours en studio

C’est à la suite de la séance photo que l’équipe et elle ont réalisé qu’elle devait enregistrer un album. Rapidement, tout le monde s’est organisé afin de le créer. Le disque de 13 titres a été enregistré en seulement quatre jours dans le studio du guitariste Jean-François Beaudet à Saint-Jean-sur-Richelieu, cet été.

«J’ai sélectionné les chansons d’Elvis qui ont été ses plus grands succès et certaines de mes préférées. En quatre jours, ça a donné Bring Back ’68. Mes musiciens ont travaillé très fort pour chanter les chœurs. Tout ça s’est fait tellement vite, en un an environ. J’étais entourée d’une équipe qui y croyait», souligne l’artiste qui se décrit comme un cheval de course lors des sessions d’enregistrement.

Le résultat est un album qui peut plaire autant aux admirateurs d’Elvis que de la chanteuse drummondvilloise. On y reconnait bien la musique du King, mais avec une influence de Brigitte Boisjoli.

«On y est allé dans le respect de l’œuvre d’Elvis. C’était important de respecter la forme des chansons, ne jamais dénaturer les pièces. On a parfois accéléré des tempos parce que je suis une fille qui grouille beaucoup et très rapidement sur scène. Évidemment, on les a montés de tonalité, parce que je chante bien plus aigüe. On avait envie de donner ma couleur à certaines chansons en particulier et, pour ça, tous les honneurs vont à mon réalisateur Jean-François Beaudet», explique-t-elle.

En tournée

Brigitte Boisjoli a présenté son spectacle Bring Back ’68 pour la première fois lors de deux représentations dans le cadre du Festival Western de Saint-Tite (FWST). En novembre, elle amorcera une tournée à travers le Québec qu’elle entend faire pendant deux ou trois ans. Un passage à Drummondville est prévu au courant d’octobre 2025.

La chanteuse promet des spectacles énergiques dans la cadre de sa tournée Bring Back ’68. Ici, le Centre de musique Victor a gracieusement prêté le microphone pour la photo. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Lors de ce spectacle, elle interprète 25 pièces du King pendant près de deux heures. Son guitariste et son batteur chantent chacun une chanson également. Chose certaine, Brigitte Boisjoli promet des concerts hauts en couleur, dynamique et énergique.

«Je trouve ça important que ça bouge et que ça ne soit pas tout le temps moi qui sois au centre. Je sors de scène mouillée comme une lavette et c’est ça pour moi un show d’Elvis. Les gars se donnent avec moi sur scène. Le public ne peut pas rester assis pendant ce spectacle», décrit Mme Boisjoli qui a signé la mise en scène du spectacle.

Beaucoup d’éléments visuels sont mis à contribution pour rappeler l’univers d’Elvis Presley. Les musiciens sont vêtus de vestons rouges à l’instar de ceux de l’orchestre original. Brigitte Boisjoli a quant à elle utilisé la palette de couleurs du chanteur pour créer sa garde-robe comprenant quelques robes à paillettes pour proposer des détails payant sur le plan visuel.

Pour l’un de ses projets les plus ambitieux, Brigitte Boisjoli lance quelques souhaits dans l’univers. D’abord, elle aimerait avoir la chance d’offrir le concert en résidence dans une salle de spectacle. Ensuite, si l’occasion se présente, elle pourrait tenter de le présenter à l’extérieur du Québec et ainsi ouvrir des portes ailleurs.

«Mes musiciens et moi avons presque tous la quarantaine. J’aimerais qu’on puisse essayer une résidence d’un mois. Ce serait d’avoir le luxe de laisser les instruments et l’équipement sur place. C’est très confortable une résidence. Si j’ai l’opportunité avec ce projet, je dirai oui. En étant à Drummondville, on est assez central pour la faire pratiquement n’importe où», lance Brigitte Boisjoli.

Sorti le 6 septembre, Bring Back ’68 trône au sommet du palmarès des ventes de disques québécois anglophones de l’ADISQ. De plus, Brigitte Boisjoli agit comme chroniqueuse de L’Académie du Guide de l’auto diffusée à l’antenne de TVA Sports chaque semaine. À Drummondville, la chanteuse agit aussi comme porte-parole de La Joséphine, cette course ou marche de 5 kilomètres qui aura lieu le 6 octobre. D’ailleurs, elle aura la chance de courir pour une première fois avec sa fille de 7 ans à ses côtés.

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