Voltigeurs : nouvelle saison, même marque de commerce

Voltigeurs : nouvelle saison, même marque de commerce
Malgré le départ de plusieurs piliers, les champions en titre de la LHJMQ afficheront le même niveau de compétition que la saison dernière, assure Sylvain Favreau. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. À quoi faut-il s’attendre des Voltigeurs cette saison? Si les champions en titre de la LHJMQ ont perdu plusieurs piliers et qu’ils ne sont pas d’emblée considérés comme des favoris, les partisans reconnaîtront la marque de commerce de l’entraîneur-chef Sylvain Favreau : une équipe compétitionnant avec acharnement chaque fois qu’elle saute sur la glace.

Malgré le départ de dix gros morceaux en attaque et à la ligne bleue, les Voltigeurs misent sur le retour de 14 joueurs ayant soulevé le trophée Gilles-Courteau en mai dernier, au centre Marcel-Dionne. La moitié d’entre eux ont d’ailleurs été des éléments de premier plan dans cette conquête, dont les vétérans de 20 ans Luke Woodworth, Sam Oliver et Riley Mercer. Autour de ce noyau d’impact, on retrouve de jeunes vétérans dont le rôle a été plus effacé, mais à travers lequel ils ont acquis une précieuse expérience, a fait observer Sylvain Favreau.

Sylvain Favreau. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Ces jeunes vétérans ont beaucoup appris. Ils ont été all in dans l’aventure l’an passé. Dès le départ, ils savaient qu’ils joueraient un rôle plus effacé, dans l’optique où ils ne joueraient pas tous les matchs. Nous, ce qu’on voyait là-dedans, c’est qu’on investissait en eux et qu’ils investissaient en nous en même temps. On savait que le bénéfice serait cette année, parce qu’ils auraient pris de l’expérience», a expliqué Sylvain Favreau dans une entrevue accordée à L’Express à l’aube de la saison régulière.

«Tu vois que ces gars-là ont pris de la maturité tant au niveau mental que physique, a poursuivi le pilote des Rouges en faisant référence aux Maxime-Olivier Drolet, William Dumont et compagnie. J’ai aimé comment ils ont pris charge de leurs affaires pendant le camp d’entraînement. Ils ne se sont définitivement pas assis sur des acquis. Ils ont vraiment travaillé fort. Tu vois qu’ils veulent se démarquer. Ces gars-là ont faim d’avoir un rôle prédominant dans notre équipe cette année.»

Des recrues fin prêtes

À ce groupe de champions, se greffent une dizaine de recrues, dont plusieurs ont dominé au niveau M18 AAA la saison dernière. Parmi eux, on retrouve l’attaquant drummondvillois Antoine Boudreau, proclamé attaquant par excellence au dernier tournoi de la coupe Telus.

«Ces jeunes-là sont vraiment prêts à faire le saut. Ils ont été beaucoup utilisés dans leur équipe respective et ils ont connu beaucoup de succès. Ils ont été capables de prendre du millage et du galon en maturité hockey. On a vu assez rapidement dans le camp qu’ils voulaient faire leur place», a fait remarquer Sylvain Favreau.

L’attaquant Yoan Tassé est l’une des dix recrues chez les Voltigeurs. (Photo : Ghyslain Bergeron)

C’est d’ailleurs avec cette mentalité en tête que les Voltigeurs ont cédé le jeune Louis-Félix Bourque au Blizzard du Séminaire Saint-François. L’attaquant de 16 ans a connu un camp du tonnerre à Drummondville. «Pour nous, c’est important qu’il prenne plus de millage. Il va devenir un joueur plus mature. On veut faire certain que ces jeunes-là ne s’assoient pas au bout du banc. Quand ils vont arriver l’année d’après, ils vont être prêts à jouer», a précisé Sylvain Favreau.

Malgré leur statut de recrues, l’attaquant suisse David Bosson et le défenseur français Téo Toubhans-Besnier possèdent une solide expérience sur la scène internationale. Le second a même évolué chez les professionnels dans son pays natal.

«Les deux ont une super belle attitude, a souligné Sylvain Favreau. Ils sont fiers d’être un Voltigeur. David est un attaquant de puissance possédant un gros lancer et capable de finir ses mises en échec. Quant à Téo, il a un flair pour diriger l’attaque, mais il sait aussi bien défendre son territoire. Comme pour n’importe quels joueurs européens, ils doivent encore s’ajuster au jeu nord-américain. La patinoire est plus petite, l’espace est plus restreint, mais on voit déjà une très belle progression dans leur jeu.»

Une fine ligne

À travers cette vague de changements, Sylvain Favreau cherchera à regrouper ses joueurs autour d’une cause commune. L’homme de hockey de 46 ans a répété la promesse qu’il a faite aux partisans dès son arrivée à Drummondville à l’été 2023. À chaque match, son équipe enfilera ses bottes de travail pour compétitionner avec ténacité.

«Il n’y a rien qui change là-dedans. Mon style de coaching, ça commence avec des habitudes de travail qui sont ensuite reliées à un système de jeu. Notre habitude de travail numéro un, ça reste notre niveau de compétition. J’en parle beaucoup, mais pour moi, c’est l’ingrédient qu’il faut à chaque match. C’est bien beau avoir plein de talent, mais si tu n’as pas un niveau de compétition élevé, tu ne te donnes pas la meilleure des chances.»

Au quotidien, celui qui agira comme entraîneur-adjoint de l’équipe canadienne au prochain championnat mondial de hockey junior, à Ottawa, continuera à mettre l’accent sur le développement individuel de ses joueurs.

Sylvain Favreau et son adjoint Mathieu Gravel. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«La saison passée, on a parlé du trophée Gilles-Courteau au camp d’entraînement, puis on ne l’a pas rementionné de l’année. On savait que c’était notre but ultime, mais l’emphase a été mise sur le processus. Le processus, c’est de s’améliorer à chaque jour. C’est de s’améliorer dans les détails pour jouer de la bonne manière, c’est-à-dire les habitudes de travail. Après ça, organiquement, ce qui arrive souvent, c’est que ton équipe s’améliore, parce qu’individuellement, chaque joueur s’améliore. On l’a vu l’an passé.»

Et quel sera l’objectif des Voltigeurs cette saison? «On n’est pas dans le hockey de loisir, a répondu celui qui a été considéré pour le poste d’entraîneur-chef du Rocket de Laval et qui a pris part au camp de développement des Predators de Nashville cet été. On est dans le hockey de compétition, le plus haut niveau junior au Canada. L’objectif, c’est de gagner le plus de matchs possible. La ligne est fine entre gagner et développer des joueurs, mais mon objectif, ça reste de gagner le plus de matchs possible tout en développant le maximum de joueurs. On va voir où ça va nous mener.»

Cette quête débutera dès vendredi soir, alors que les Voltigeurs disputeront leur match d’ouverture face au Phoenix de Sherbrooke. Dimanche, l’organisation procédera à la levée de la bannière du trophée Gilles-Courteau. Chaque membre de l’équipe ayant eu droit à une journée avec la coupe cet été, ce moment constituera la touche finale à cet exploit.

«Ce sera tout un feeling de voir une bannière être hissée au plafond du centre Marcel-Dionne et qui va être là à jamais. Après, la coupe va être remise dans son caisson et elle va retourner au bureau de la LHJMQ. Pour nous, le chapitre va être clos sur cet accomplissement incroyable», a résumé Sylvain Favreau.

Maintenant un membre des Olympiques de Gatineau, Lukas Landry sera présent lors de ces cérémonies. Sylvain Favreau aura également une pensée pour les joueurs de cette édition championne poursuivant leur carrière ailleurs dans la LHJMQ et ceux évoluant désormais chez les professionnels.

Enfin, à l’approche de ce week-end d’ouverture, les Voltigeurs ont reçu une bonne nouvelle alors que Riley Mercer a été libéré de son essai amateur par le Wild du Minnesota. Pour leur part, Ethan Gauthier et Simon-Pier Brunet ont été invités au camp principal du Lightning de Tampa Bay et des Sabres de Buffalo respectivement. Au moment d’écrire ces lignes, Luke Woodworth était toujours présent dans l’entourage des Kings de Los Angeles.

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