McKesson : les travailleurs utilisent les graffitis pour se faire entendre

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Par Cynthia Martel
McKesson : les travailleurs utilisent les graffitis pour se faire entendre
Les travailleurs de McKesson usent d'une autre stratégie pour faire passer leur message. (Photo : Ghyslain Bergeron)

LOCK-OUT. Après trois semaines de lock-out, les employés de McKesson en ont assez de vivre dans le néant. Plus tôt aujourd’hui, ils ont clairement exprimé leur ras-le-bol en tapissant de graffitis des camions de l’entreprise et des fenêtres de l’usine.

Précisément, le lock-out a pris effet le 16 août dernier. Depuis, une menace plane sur une possible fermeture anticipée du centre de distribution, initialement prévue pour 2026.

«Aujourd’hui, on fait un mouvement-choc pour faire comprendre à l’employeur qu’on est sérieux et qu’on veut négocier en personne. Depuis quelques semaines, toutes les négociations ne se font que par courriel. On veut voir la face des dirigeants pour qu’ils nous disent leurs intentions. Voulez-vous fermer l’usine ou pas? C’est tout ce qu’on veut savoir», lance  avec aplomb le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de McKesson Drummondville, Martin Malouin.

Celui-ci rappelle que les négociations achoppent sur les points juridiques. L’employeur souhaite inclure certains termes dans la convention, mais le syndicat s’y oppose.

(Photo Ghyslain Bergeron)

«Hier, le comité de négociation a tenu une rencontre. Ce qu’on demande, c’est de pouvoir se rasseoir à la table, de laisser faire les avocats, bref, de nous laisser nos droits. Tout est pratiquement réglé sauf les points juridiques en question. L’employeur veut tout simplement nous enlever nos droits au moment de la fermeture définitive. On le sait qu’il va y avoir une cessation d’emploi à ce moment-là, mais ce qu’on en comprend, c’est que l’employeur aurait droit de congédier un ou des employés une semaine avant la fermeture définitive sans leur offrir la prime de départ, de rétention. Puis, les employés ne pourraient même pas avoir recours au grief pour se défendre», explique-t-il.

La convention collective des travailleurs est échue depuis le mois de février 2024. Les membres du syndicat réclament des salaires décents jusqu’à la fermeture des opérations de l’entrepôt de Drummondville vers un centre de distribution de Montréal, prévu en septembre 2026.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de McKesson Drummondville compte 105 membres et est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN) ainsi qu’au Conseil central du Cœur du Québec–CSN.

McKesson Canada est une filiale d’une compagnie pharmaceutique internationale, qui emploie plus de 50 000 personnes et dont le siège social est situé au Texas.

(Avec la collaboration de Ghyslain Bergeron)

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