BIOGAZ. Un complexe environnemental pourrait voir le jour sur le lieu d’enfouissement technique de WM (Waste Management) à Saint-Nicéphore ces prochaines années.
L’entreprise en est aux premières étapes de développement de ce projet qui nécessite des «investissements colossaux». Ce complexe environnemental sera une usine de biométhanisation qui utilisera des matières organiques afin de les transformer en biométhane. Ce gaz pourra ensuite être utilisé de différentes façons.
«C’est un projet qui viendra soutenir les objectifs de gestion des matières résiduelles des municipalités de la MRC et des industries, commerces et institutions (ICI), indique Martin Dussault, directeur des affaires publiques chez WM. On proposerait une solution locale pour conserver et traiter à Drummondville les matières organiques. Notre intention est de combiner le biométhane de l’usine au biogaz du lieu d’enfouissement pour produire dans l’usine du gaz naturel renouvelable (GNR). Ultimement, on pourrait alimenter nos véhicules de collecte avec le GNR et fermer la boucle d’économie circulaire.»
Le directeur des affaires publiques soutient que le projet s’aligne avec les politiques publiques du gouvernement du Québec sur la valorisation des matières résiduelles et la réduction des gaz à effet de serre.
À l’heure actuelle, WM ne confirme pas d’échéancier officiel. Cependant, l’entreprise vise à amorcer la construction au courant de 2027 pour débuter l’exploitation vers la fin de l’année 2028 ou le début de 2029. Auparavant, plusieurs étapes doivent être réalisées. De nombreuses autorisations doivent être obtenues. WM a soumis une demande au Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage (PTMOBC) pour une subvention.
«C’est une première étape qu’on doit franchir. Ensuite, on devra s’assurer qu’on aura la clientèle nécessaire pour faire fonctionner tout ça. Les concepts d’ingénierie et les calculs pour l’obtention du financement se font en parallèle. L’équipe travaille fort pour aller de l’avant et franchir de nouvelles étapes ces prochains mois», explique M. Dussault.
D’ailleurs, WM réalise actuellement un projet de la même nature dans ses installations de Sainte-Sophie, dans les Laurentides. Celui-ci est en cours d’approbation auprès du ministère de l’Environnement. Ce complexe environnemental doit entrer en fonction en 2026 alors que les démarches ont été lancées en 2019. Certains aspects de ce projet, dont la construction d’un pipeline de 10 kilomètres pour relier l’usine au réseau d’Énergir, ont été critiqués par des militants environnementaux.
Secteur à explorer
Avec ses projets d’usines de biométhanisation, WM cherche à intensifier sa présence dans la gestion des matières organiques. L’un des objectifs est d’augmenter la revalorisation de ces rebus dans les ICI.
«C’est un secteur qu’on va davantage explorer; il y a de plus en plus de demandes. La stratégie de valorisation de la matière organique met beaucoup d’emphase sur la collecte du bac brun et son traitement. Nous voulons à priori desservir nos partenaires de la Ville de Drummondville et de la MRC de Drummond, mais, évidemment, il y a un maillon faible dans la chaîne de gestion des matières résiduelles qui sont les ICI», avance le directeur des affaires publiques.
L’entreprise poursuit ses démarches afin de ficeler son projet drummondvillois. Des annonces seront faites en temps et lieu assure Martin Dussault.
Par ailleurs, WM planche sur l’implantation d’un écocentre au site de Saint-Nicéphore. Celui-ci se trouverait à la nouvelle entrée des installations qui doit être aménagée dès le printemps 2025. Ce nouvel écocentre cible une clientèle en provenance du sud-est de la MRC de Drummond.
«D’une certaine façon, ce serait un satellite de ce qui se fait déjà sur la rue Saint-Roch. On veut que le futur écocentre soit bien localisé, facile d’accès et sécuritaire pour les citoyens. On ne veut pas qu’il soit près des opérations; qu’il y ait de véhicules de particuliers qui circulent à proximité des véhicules lourds», précise Martin Dussault.
WM attend actuellement les dernières autorisations de la Ville de Drummondville et du ministère de l’Environnement avant de pouvoir lancer le chantier de la nouvelle entrée principale.