CIRCULATION. Depuis juin, les véhicules hors route (VHR) et les véhicules tout-terrain (VTT) ont droit de circuler sur des routes publiques dans le cadre d’un projet-pilote de la Ville de Drummondville.
L’initiative touche le secteur du chemin Hemming entre les rues Trudel et du Repos, ainsi que les voies des domaines Gamache et du Repos et du secteur comprenant la rue du Cardinal jusqu’à l’intersection de la rue du Roselin. Le secteur ciblé l’a été puisqu’il s’agit d’un endroit où l’utilisation de ce genre de véhicules est assez populaire, en raison notamment de la présence de sentiers dans les boisés.
«Parfois, les conducteurs utilisent des portions de la voie publique pour se rendre aux sentiers à proximité, indique Anne-Élisabeth Benjamin, conseillère en communication à la Ville de Drummondville. C’est dans cette optique-là que la Ville a décidé d’autoriser la circulation, mais en l’encadrant. Dans des circonstances d’interdiction, il est difficile pour la Sûreté du Québec (SQ) d’intervenir lorsqu’une personne circule sur une courte distance. Il faudrait pratiquement une présence policière permanente.»
La Ville a donc choisi l’avenue d’un projet-pilote à la suite de requêtes de citoyens qui se sont plaints du bruit des véhicules. L’objectif est de parfaire la cohabitation entre les utilisateurs de VHR et les résidents. Une consultation publique a d’abord été tenue en 2022 à ce sujet afin d’obtenir le pouls de chacun.
En temps normal, la circulation de VHR et de VTT est interdite sur la voie publique par la Loi sur les véhicules hors route. Or, celle-ci permet aux municipalités d’autoriser leur circulation sous certaines conditions. Afin de lancer le projet-pilote, le conseil municipal de Drummondville a adopté un règlement qui devait ensuite être approuvé par le ministère des Transports du Québec (MTQ). Ensuite, elle devait travailler de concert avec la SQ afin que les règles du projet-pilote soient appliquées.
Ainsi, les VHR et VTT peuvent emprunter la voie publique entre 7 h et 21 h tout en respectant une limite de vitesse de 30 kilomètres à l’heure. La Loi sur les VHR et le code de la sécurité routière édictent les autres contraintes à respecter quant à la conduite de ces engins; le port du casque et l’âge minimal de 16 ans sont parmi eux.
Surveillance
La SQ est responsable de l’application des règles entourant le projet-pilote. Elle tiendra également des opérations de surveillance. De son côté, la Ville de Drummondville y va de campagne de sensibilisation à l’aide d’affiches installées en bordure des rues touchées.
«En ce qui concerne la SQ, les patrouilleurs appliqueront la loi sur les véhicules hors route, principalement l’article 117. C’est un nouveau territoire à travailler de façon différente pour s’assurer que la cohabitation entre tous les usagers de la route se fasse en toute sérénité durant le projet-pilote», souligne l’agent Louis-Philippe Ruel, porte-parole de la SQ.
Bien entendu, la Ville se dit à l’affut des réactions et commentaires des citoyens. Si jamais plusieurs plaintes visant un aspect particulier du projet-pilote étaient faites, Mme Benjamin assure que Drummondville y répondra.
«Le projet-pilote nous permet de voir dans la pratique ce que ça donne. Les citoyens sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain. Un projet-pilote est toujours malléable. La Ville se penchera au besoin sur les bonifications possibles d’ici à sa fin», ajoute Anne-Élisabeth Benjamin.
À la conclusion du projet-pilote, un suivi sera effectué auprès des résidents lors d’une nouvelle consultation publique. À la lumière des résultats, le conseil municipal statuera sur l’adoption ou non d’un règlement permanent.
Le projet-pilote prendra fin au printemps 2025. Entretemps, les résidents des rues concernées peuvent interagir à ce sujet sur la plateforme forum de la Ville de Drummondville ou encore contacter le 311 afin de laisser leurs commentaires. Drummondville est parmi les premières villes québécoises à avoir lancé une initiative du genre en compagnie de La Tuque et Val-des-Sources notamment.