NATIONAL. Le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) ont officiellement mis en lockout les membres du personnel représentés par la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) à partir du 22 août. Ce lockout paralyse ainsi une grande part du transport ferroviaire au Canada et même aux États-Unis.
Dans un communiqué de presse, le CN déclare qu’il a procédé de cette façon après que le syndicat n’a pas répondu à la dernière offre de l’entreprise. Cette offre proposait une amélioration des salaires et aurait permis aux membres du personnel de travailler moins de jours par mois en alignant les heures de service prévues dans la convention collective sur les règles de repos imposées par le gouvernement fédéral. L’offre proposait également un projet pilote pour les taux horaires et pour la planification des horaires sur une partie du réseau, car le CN demeure convaincu qu’il s’agit d’un modèle plus efficace et plus prévisible pour son personnel.
À défaut d’une entente ou d’arbitrage exécutoire, le CN dit ne pas avoir eu d’autre choix que de finaliser une fermeture sûre et ordonnée de son réseau et de procéder à un lockout
«Toutes les parties prenantes souhaitent que cette incertitude inutile prenne fin le plus rapidement possible afin que nous puissions continuer à servir l’économie nord-américaine. La stabilité pourrait être rétablie dès aujourd’hui si la CFTC acceptait l’offre du CPKC de résoudre le conflit de travail actuel par le biais d’un arbitrage de différends exécutoire», indique le CPKC dans un communiqué.
De son côté, le CFTC affirme avoir présenté de multiples offres, ces derniers jours, mais aucune n’a été sérieusement considérée par l’une ou l’autre des entreprises.
«Depuis le début du processus, le CN et le CPKC n’ont pas hésité à faire passer leurs profits avant la sécurité ferroviaire. Les compagnies de chemins de fer ne se soucient pas des agriculteurs, des petites entreprises, des chaines d’approvisionnement ou de leurs propres employés. Leur seul objectif est d’augmenter leur bénéfice net, même si cela signifie mettre en péril l’ensemble de l’économie», avance Paul Boucher, président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada.
Les principaux obstacles à la conclusion d’une entente demeurent les demandes patronales, et non syndicales, poursuit-on.
Le CN et le CPKC refusent de renoncer à leur intention d’affaiblir les protections liées aux périodes de repos et aux horaires, augmentant ainsi le risque de problèmes de sécurité liés à la fatigue, ajoute le syndicat. De plus, le CN persiste à exiger un programme de relocalisation forcé, qui pourrait obliger les travailleurs à déménager à des milliers de kilomètres, menaçant ainsi de déchirer des familles.
Malgré le lockout, le processus de négociations avec les deux compagnies continue. Les Teamsters représentent près de 10 000 travailleurs du CN et de CPKC. (LPS)