BASEBALL. Le Brock Nutrite Lambert vient de conclure la meilleure saison régulière de son histoire depuis son retour dans la Ligue de baseball majeur du Québec (LBMQ), il y a quatre ans. À l’aube des séries éliminatoires, le club drummondvillois affiche une belle confiance.
Après un départ plutôt tranquille, le Brock s’est mis à accumuler les victoires durant la seconde portion du calendrier, ne subissant que deux défaites à ses 12 dernières sorties. Grâce à une fiche globale de 18 gains et 12 revers, la troupe de l’entraîneur-chef Mathieu Adam s’est hissée au deuxième rang du classement dans sa division, une position lui donnant un laissez-passer pour la deuxième ronde des séries.
À la fois joueur et directeur général du Brock, Samuel Guilbert estime que l’équipe a grandi à travers cette saison disputée loin de Drummondville.
«À l’exception de deux parties, tous les matchs qu’on a joués cette année ont été serrés, a-t-il fait observer dans une entrevue accordée à L’Express. On n’a pas eu de break. On a dû rester éveillés jusqu’à la fin de chaque match. Ça fait en sorte qu’on a appris à jouer avec de la pression.»
Pour le Brock, l’élément déclencheur de cette saison est survenu à la mi-juillet. Acquis des Cascades de Shawinigan dans une transaction majeure, le frappeur de puissance Michel Dagenais s’est rapidement imposé comme la principale arme offensive de l’équipe.
«Dans la première tranche de la saison, on jouait de bons matchs, mais on perdait souvent par un ou deux points. On se disait qu’on était près du but, mais qu’il nous manquait un peu de bâton. Quand on a fait l’acquisition de Michel Dagenais, on a mis la main sur l’un des bons frappeurs dans la ligue. Il nous apporte beaucoup de puissance», a expliqué Samuel Guilbert.
«Juste de le voir dans l’alignement, ç’a mis tout le monde dans sa chaise, a poursuivi l’homme de baseball de 31 ans. Ce fut le point tournant de notre saison. Avec Dagenais, les matchs qu’on perdait par un point, on s’est mis à les gagner par un ou deux points. Mentalement, on est devenus un peu plus confiants.»
Ayant déjà gagné un championnat avec les Cascades en 2021, l’athlète de 27 ans originaire de la Mauricie apporte également une bonne dose d’expérience avec lui.
«On a un noyau assez jeune. La présence de Michel se ressent même dans l’abri des joueurs. Quand on tire de l’arrière par quelques points, ce n’est pas stressant. On sait qu’on va finir par revenir dans le match. On panique beaucoup moins qu’on paniquait avec nos disettes offensives», a souligné Samuel Guilbert.
Chimie et résilience
Au monticule, on ne peut passer sous silence les performances du Japonais Masatoshi Sakurai. Avec ses 131 retraits au bâton, le gaucher de 27 ans s’est approché d’un record de la LBMQ.
«Quand c’est lui qui se présente au monticule, on sait qu’on a de très bonnes chances de gagner. En arrivant au terrain, on sait qu’on ne se fera pas frapper beaucoup. Il reste juste à l’appuyer défensivement et à contribuer offensivement pour avoir une bonne chance de remporter le match», a fait valoir Samuel Guilbert.
Débarquant aussi du Japon, Hokuto Kanai a également rendu de précieux services au Brock. Le droitier de 28 ans est un spécialiste de la balle sous-marine.
«Hokuto est un lanceur différent. Il a moins de vélocité et de retraits au bâton, mais quand c’est lui qui est sur le monticule, le match roule. Il lance énormément de prises et il ne prend pas beaucoup de temps entre chaque lancer. C’est une bonne recette qui nous tient tout le temps allumé. Il va parfois se faire frapper, mais il nous donne une chance de gagner à tous les matchs», a indiqué Samuel Guilbert.
Appelé à identifier un héros obscur chez le Brock, le dg a aussitôt évoqué le nom de Xavier Langlois. Receveur numéro un de l’équipe jusqu’à l’acquisition de Michel Dagenais, le joueur de 25 ans est un véritable couteau suisse capable de lancer et d’évoluer à plusieurs positions.
«À mon sens, Xavier est le capitaine de l’équipe. C’est vraiment un leader positif. C’est un gars qui va chercher le meilleur de chacun de ses coéquipiers.»
Déjà bien installée depuis quelques années, la chimie d’équipe semble avoir atteint un autre niveau cette saison chez le Brock.
«Contrairement aux autres équipes, on a le même noyau de joueurs qui se présente à chaque match. On fait rarement appel à des remplaçants, a fait remarquer Samuel Guilbert. Match après match, on a toujours le même alignement sur le terrain. Ça démontre que nos joueurs sont engagés envers l’équipe. Ça fait une différence. On est toujours la même gang et on pousse toujours dans le même sens.»
En quart de finale, le Brock devrait logiquement affronter l’Unicanvas de Thetford (16-14) ou les Expos de Sherbrooke (16-14), à moins que les Cascades de Shawinigan (11-19) et le Big Bill de Coaticook (7-23) ne causent la surprise en première ronde. Ces courtes séries deux-de-trois seront disputées entre le 29 août et le 2 septembre.
«Qu’on affronte Thetford ou Sherbrooke, ça ne nous dérange pas, parce qu’on a joué du bon baseball toute l’année. On sait qu’on a ce qu’il faut pour faire un bout en séries, mais ce sera important de prendre ça un match à la fois. Il ne faut pas regarder trop loin, car en séries, tout peut arriver. Le calibre est tellement relevé dans cette ligue. C’est sûr que ce ne sera pas facile», a exprimé Samuel Guilbert.
Les succès du Brock en 2024 sont d’autant plus étonnants que l’équipe a dû jouer ses matchs locaux à Victoriaville et à Acton Vale en raison des travaux de reconstruction du stade Jacques-Desautels.
«C’est un bel accomplissement. On a été dans nos valises pas mal tout l’été! On a été super bien traités par Victo et Acton, mais il reste qu’on n’a pas eu de domicile fixe. Je pense qu’on a été résilients», a lancé Samuel Guilbert.
Même s’ils ont la tête aux séries, les joueurs du Brock sont déjà fébriles à l’idée de s’installer dans leur nouveau domicile en 2025.
«On s’en parle dans la chambre. On a vraiment hâte de montrer ce qu’on est capable de faire à nos partisans. On est impatient de leur montrer le produit qu’on est devenus», a conclu Samuel Guilbert.
Michel Dagenais
– Parmi les meneurs de la LBMQ pour la moyenne de présence sur les buts (0,524), la moyenne de puissance (0,818), les coups sûrs (30), les circuits (9), les points produits (31) et les points comptés (30)
– Sélectionné au sein de l’équipe du Québec qui participe actuellement au championnat canadien de baseball senior en Ontario
Masatoshi Sakurai
– Meneur de la LBMQ pour les victoires (9) et les retraits au bâton (131)
– Parmi les meneurs du circuit pour la moyenne de points mérités (1,02) ainsi que pour les buts sur balles et coups sûrs par manches lancées (1,06)