L’urgence de vivre dans l’œil de Monk.E

L’urgence de vivre dans l’œil de Monk.E
Monk.E qualifie la murale de la promenade Rivia comme la plus importante de sa carrière. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ARTS. L’artiste muraliste Monk.E partage son urgence de vivre à travers ses expériences dans la murale de la promenade Rivia qui se trouve sur le mur sous le pont des Voltigeurs de l’autoroute 20.

Monk.E s’est inspiré de ses voyages à travers le monde pour créer cette œuvre, intitulée Retour au bercail, qu’il qualifie de la plus importante de sa carrière. Effectivement, elle est la plus grande en termes de superficie, mais elle se trouve aussi dans sa ville natale.

Au centre de la fresque, Monk.E a reproduit un portrait de sa famille. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Le concept lui-même est le plus profond que j’ai eu la chance d’exprimer, souligne Monk.E. Par sa localisation, elle me permet de toucher à mon histoire plus personnelle. Il y a plein d’œuvres qui parlent de réalités universelles, mais ici, j’ai réussi à la traiter dans mon parcours personnel. Naturellement, je crois que c’est ma murale la plus profonde à ce jour, mais elle est celle qui est la mieux réalisée techniquement.»

La murale est composée de reproduction de photos qu’a prises David Desharnais-Yergeau alias Monk.E un peu partout dans le monde. Paysages de montagnes, de villes, de plages, des visages et même des crânes composent l’immense fresque. Au centre se trouve un portrait de sa famille avec son père, sa mère, son frère et sa sœur adoptive. Monk.E a voulu transmettre son désir de vivre sa vie à fond à travers son œuvre.

«Je suis un chasseur d’horizons et c’est ce que j’ai voulu représenter ici avec plusieurs horizons à travers le monde. On dit souvent d’ouvrir ses horizons et aller à la rencontre de l’autre. Symboliquement, c’était important pour moi d’en mettre plusieurs sur la murale parce qu’on vient tous d’horizons différents et qu’on peut s’harmoniser sur une œuvre complète. Le sentiment universel que j’ai aussi cherché à reproduire est l’idée de carpe diem; de vivre sa vie pleinement. Pour moi, ça a été à travers mes expériences et mon choix du voyage, mais il y a mille et une autres manières de vivre pleinement», décrit l’artiste muraliste.

Monk.E souhaite que sa murale serve à rediriger les gens vers son Drummondville natal. Pour lui, il pourrait s’agir d’un premier pas vers d’autres projets qu’il espère accomplir dans la région.

«Il y a des gens qui font du tourisme que pour le muralisme et l’art urbain. Je crois que ça va permettre à ces gens de sortir de Montréal et leur dire que ma murale la plus importante est à environ une heure de la métropole. Mon objectif à long terme serait d’avoir une collection de murales. Ce serait plus facile de magnétiser les gens vers Drummondville. Je veux ramener mon patrimoine artistique et avoir peut-être une galerie pour sortir de Montréal les adeptes de l’art et les Drummondvillois de chez eux», envisage le peintre.

Envie de rêver

La mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, était des plus heureuses en ce jour d’inauguration, le 20 août en matinée. Elle s’est également fait un devoir d’inviter les Drummondvillois à venir voir la murale et y découvrir de nouveaux détails à chaque visite.

«C’est une grande fierté pour notre communauté de voir un artiste international comme Monk.E venir créer sa plus grande fresque ici. C’est une œuvre monumentale qui nous fait voyager et vivre des émotions. Aujourd’hui, c’est moche, c’est gris, mais devant cette murale, on a un soleil qui sort et qui donne envie de rêver et d’être heureux. Ça nous ramène dans le présent», avance la mairesse.

Jean-Philippe Tessier, conseiller municipal délégué aux arts et à la culture. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Conseiller municipal délégué aux arts et à la culture, Jean-Philippe Tessier a fait de même en invitant les Drummondvillois à s’y arrêter et la contempler tout en profitant des autres propositions artistiques affichées en ville.

«La murale en hommage à Rita Letendre et le musée à ciel ouvert illustrent notre volonté, comme municipalité, de se doter d’un univers culturel riche et accessible pour tous. J’aimerais remercier Monk.E pour son impressionnante création et de nous faire rêver. Il y a des ingénieurs qui construisent des routes et il y a des ingénieux qui construisent des murales. Dans les deux cas, ils construisent des ponts», a imagé M. Tessier.

D’ailleurs, Monk.E tourne actuellement un documentaire sur la création de sa murale. Il retournera visiter quatre pays qui sont représentés par des images de la fresque, comme le Mexique, la Suisse, le Rwanda et l’Ouganda. Le tournage sera complété au cours de l’hiver afin de présenter le film en primeur au printemps à Drummondville.

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