Des pertes et encore des pertes pour les cultures Duhaime

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Par William Hamelin
Des pertes et encore des pertes pour les cultures Duhaime
Même s’il continue à aimer ce qu’il fait, Joël Duhaime se demande s’il arrivera à faire du profit cette année avec toutes ses pertes. (Photo : William Hamelin)

AGRICULTURE. Entre les vagues de chaleur et un marché plus que saturé, la saison du maïs sucré ne se déroule pas comme espérée pour les cultures Duhaime. L’entreprise maraîchère de Saint-Germain-de-Grantham a également déjà engendré des pertes avant même le début de la saison de l’autocueillette des pommes.

Le copropriétaire Joël Duhaime a rappelé que, bien que la saison du maïs sucré est meilleure que les deux précédentes, elle reste loin d’être parfaite. Les vagues de chaleur au début du mois d’août ont fait en sorte que ses quatre variétés de maïs étaient toutes prêtes en même temps. « Ce n’est pas ce qu’on veut en tant que producteur, mais ça fait partie un peu de la game», confie-t-il.

Toutefois, malgré cet imprévu, lui et les autres petits producteurs de la région font également face à un marché du maïs sucré complètement saturé, notamment à cause de certains gros joueurs de la région de Montréal, lesquels vendent d’ailleurs le légume à un prix plus bas.

M. Duhaime explique que son prix plancher est passé de 9,50 $ à 9,00 $ la douzaine de maïs en un an, tandis que d’autres compétiteurs de la région du Centre-du-Québec descendent à 7,00 $ ou 8,00 $ la douzaine cette année.

«Je ne peux pas et je ne veux pas baisser en bas de 9,00 $ parce que les frais fixes sont encore là, il faut payer les employés et ainsi de suite. Une fois qu’on a tout couvert nos coûts, il ne nous reste presque rien au bout du compte», précise-t-il.

Le prix de la douzaine de maïs est à neuf dollars aux cultures Duhaime, un coût nécessaire pour payer les frais fixes, selon son copropriétaire. (Photo : William Hamelin)

Pour passer à travers les pertes de maïs, les cultures Duhaime ont décidé d’en redonner une partie à des organismes communautaires, comme le Comptoir alimentaire Drummond. Joël Duhaime se répète qu’il n’est pas nécessaire de se rendre jusqu’en Afrique pour aider des personnes dans le besoin.

«Le coût des [factures] d’épicerie est astronomique par rapport à ce qu’on avait avant. Je suis très conscient qu’il y en a qui ne sont pas capables de payer leur épicerie, donc tant qu’à avoir des pertes aussi bien les donner à ceux qui sont dans le besoin ici», exprime-t-il.

Déjà dans le négatif

En plus des pertes liées aux cultures de maïs sucré, Joël Duhaime affirme qu’il a déjà engendré des pertes du côté de ses pommiers avant le début de la saison de l’autocueillette. La brûlure bactérienne, une maladie qui infecte des hôtes appartenant à la famille des rosacées, comme les pommiers, en est la cause selon lui.

« Ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais le cocktail météo de cette année a fait qu’on y a vraiment gouté. On a eu neuf semaines consécutives de brûlures bactériennes. Ça représente deux à trois journées par semaine où on se consacre seulement à enlever les symptômes de brûlures [sur les pommiers] », explique le copropriétaire.

«On a déjà dépassé 25 000 $ de frais rien que pour ça cette année. C’est quelque chose qui n’est pas assurable avec les programmes qu’on a présentement. Je pars déjà ma saison dans le négatif avant même le début [de l’autocueillette] », laisse-t-il tomber.

L’autocueillette des pommes devrait commencer cette fin de semaine chez les cultures Duhaime. Joël Duhaime espère que les gens seront au rendez-vous cette année.

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