CULTURISME. Lentement mais sûrement, Cathy Rockwood se rapproche de son rêve.
Pratiquant le culturisme, un sport plus communément appelé bodybuilding, la Drummondvilloise a fait écarquiller les yeux des juges lors du récent championnat canadien des physiques naturels tenu à Toronto. La femme de 44 ans y a décroché la première position dans sa catégorie : «fitness figure» chez les 35 ans et plus, classe B.
Face aux meilleures athlètes au pays, Cathy Rockwood a également obtenu une cinquième place dans la classe ouverte D. Tenue sous l’égide de l’Alliance des physiques canadiens, la compétition «Natural Canada» servait aussi de qualification pour l’obtention d’une carte professionnelle de la Fédération internationale.
«C’est la troisième année que je me présente là-bas, a raconté Cathy Rockwood lors de son passage dans les bureaux de L’Express. J’essaie d’obtenir ma carte pro, ce qui n’est pas évident. Je l’ai manquée par un seul point, mais ce n’est pas grave : je vais me reprendre l’année prochaine. Mon but, cette année, c’était de rester classée dans les cinq premières places.»
Après un passage dans l’armée, Cathy Rockwood a adopté l’entraînement de type «CrossFit» et a participé à des compétitions de femmes fortes pendant quelques années. La vie de cette mère de famille a véritablement changé lorsqu’elle a fait la découverte du bodybuilding.
«Avant, j’étais femme forte. C’est complètement différent. Il n’y a pas de maillot, pas de talons hauts ni de poses! Dans le bodybuilding, ce que j’aime, c’est que j’ai compris comment travailler mon muscle, comment le développer. Je continue là-dedans, parce que je peux voir mon évolution d’année en année», a expliqué celle qui est originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Aujourd’hui, la vie de Cathy Rockwood gravite autour de l’entraînement. Dans les semaines précédant chaque compétition, la préparation s’intensifie de plus en plus.
«Je suis assez disciplinée et motivée, alors ce n’est pas un fardeau pour moi de faire ça. Pour moi, c’est facile, parce que j’aime ça! Ça fait partie de ma vie. Dans une semaine, je passe 70 % de mon temps dans le gym ou à préparer ma bouffe. C’est toute une routine! Ça demande beaucoup de temps, mais j’ai une famille compréhensive. Ce sont tous des sportifs, alors ils connaissent le processus. Ils m’encouragent là-dedans. Ils sont fiers de ce que je suis capable d’accomplir. Mon employeur aussi me permet d’avoir un horaire flexible», a affirmé la conjointe de l’ancien homme fort Mike Saunders.
À travers ce mode de vie particulier, Cathy Rockwood tente de conserver un équilibre entre son entraînement, son travail à Acton Vale et sa vie familiale. «J’aime être dans le gym, mais j’aime aussi profiter de la vie, manger, voyager et avoir du temps pour moi. Ce n’est pas fait pour tout le monde, mais j’aime vraiment ça. Je vais continuer tant que je vais être capable.»
Au-delà des aptitudes physiques, la pratique de cette discipline exige également une bonne dose de force mentale.
«Il y a parfois des moments plus difficiles que d’autres, mais je ne lâche pas. Je travaille fort pour continuer à faire ce sport-là. Je mets beaucoup de choses de côté pour atteindre mon rêve. Il faut vraiment que tu le fasses par passion», a-t-elle exprimé.
Dans la catégorie «fitness figure», les concurrentes sont jugées sur la définition de leurs muscles à travers des postures et une routine de 15 secondes. Un jury leur accorde une note selon divers critères.
«On doit avoir un dos vraiment en V. Les épaules, les cuisses et le derrière des jambes doivent aussi être très définis, mais ce ne sont pas juste les muscles qui sont importants. C’est la façon dont ton maillot est placé sur ton corps, ta démarche, tes cheveux, ton maquillage, tes ongles, tes boucles d’oreilles et même tes souliers! Tout doit être dans un monde parfait, si on veut. Ce n’est pas facile, parce que toutes les filles sont nerveuses en montant sur la scène», a indiqué Cathy Rockwood.
Désormais dirigée par Ginette Delhaes, Cathy Rockwood estime qu’elle n’aurait pu monter sur le podium à Toronto sans les conseils de sa nouvelle entraîneuse.
«Les juges sont souvent les mêmes d’une année à l’autre. Je crois qu’ils ont vu mon évolution par rapport à l’année passée. Mon corps a vraiment changé. Il faut dire que ma coach a beaucoup d’expérience. Tout ce qu’elle m’a donné pendant l’année, ça m’a aidé à gagner cette première place», a conclu Cathy Rockwood, en prenant soin de remercier ses précieux commanditaires.
Notons qu’une autre athlète de Drummondville, Marion Bonnard-Morissette, a également participé au championnat canadien des physiques naturels à Toronto.