LOCK-OUT. Plus d’une centaine de travailleurs du centre de distribution McKesson de Drummondville ont été mis en lock-out par leur employeur, vendredi matin.
«On a eu une première rencontre hier soir avec un conciliateur. On n’est pas parvenu à une entente», fait savoir le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de McKesson Drummondville, Martin Malouin.
«L’entreprise a décidé de déclencher un lock-out, malgré le fait qu’on leur a mentionné qu’on devait aller voir nos membres par rapport à notre mandat. On est trop loin de l’offre patronale. On ne peut pas prendre la décision de l’accepter», poursuit-il.
Vendredi avant-midi, une dizaine de travailleurs étaient sur la ligne de piquetage, devant le centre de distribution qui est situé sur la rue Bergeron. «Les gens ce matin trouvent ça un peu drastique comme moyen de pression», exprime le président du Syndicat.
La convention collective des travailleurs est échue depuis le mois de février 2024. Les membres du syndicat réclament des salaires décents jusqu’à la fermeture des opérations de l’entrepôt de Drummondville vers un centre de distribution de Montréal, prévu en septembre 2026.
Rappelons qu’une première séquence de grève a été déclenchée en juillet dernier. Une dizaine de séances de négociations ont eu lieu, ce qui s’est révélé infructueux. Le processus de conciliation a apporté quelques avancées au niveau salarial.
Jusqu’à présent, le Syndicat estime avoir fait preuve de flexibilité. «Les demandes qu’il y a sur la table présentement sont tout à fait raisonnables dans le marché. Ce ne sont pas des demandes farfelues. Au départ, on misait beaucoup. On a bougé beaucoup. Aujourd’hui, on ne demande même pas les mêmes augmentations qui ont été négociées à Montréal. C’est réaliste et il n’y a rien d’exagéré», soutient Martin Malouin.
Entre autres, le Syndicat souhaite que le salaire favorise la rétention des travailleurs. «Si l’entente n’est pas satisfaisante, les gens vont quitter pour se trouver un emploi ailleurs. De toute évidence, il n’y a aucune sécurité ici.»
Certains employés sont présents depuis l’ouverture du centre de distribution drummondvillois, il y a 16 ans. «Ce n’est pas à négliger pour effectuer une fermeture.»
À quoi peut-on s’attendre pour la suite? «On va commencer avec une rencontre dimanche avec nos membres pour valider le mandat et expliquer la situation. Par la suite, les membres auront à se prononcer sur leurs désirs. Après, le comité de négociation va se réunir et il va établir un plan de match avec les résultats de l’assemblée», indique Martin Malouin.
Pour sa part, l’administration de McKesson Canada mentionne qu’elle négocie activement avec le Syndicat pour le renouvellement de la convention collective des employés du centre de distribution de Drummondville.
«Nous avons pris la décision de mettre en œuvre notre plan de contingence afin de nous assurer que nos clients aient accès aux produits dont ils ont besoin. Nous suspendons donc temporairement nos opérations à notre centre de distribution de Drummondville, qui n’est pas impliqué dans la préparation de commandes de médicaments d’ordonnance (Rx) et de médicaments en vente libre (MVL)», informe par voie écrite, Melissa Turgeon de McKesson Canada.
«Nous demeurons déterminés à négocier de bonne foi avec le syndicat et nous sommes disponibles en tout temps pour le faire», ajoute-t-elle.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de McKesson Drummondville compte 105 membres et est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN) ainsi qu’au Conseil central du Cœur du Québec–CSN.
McKesson Canada est une filiale d’une compagnie pharmaceutique internationale, qui emploie plus de 50 000 personnes et dont le siège social est situé au Texas.