Des services conçus par et pour les jeunes à l’Aire ouverte

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Par William Hamelin
Des services conçus par et pour les jeunes à l’Aire ouverte
Les jeunes de 12 à 25 ans peuvent venir sans rendez-vous aux locaux de l’Aire ouverte pour parler avec une intervenante. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ MENTALE. L’inauguration de l’Aire ouverte de Drummondville s’est déroulée dans une ambiance égayée, mercredi. Accessible depuis le 17 juin, le lieu regroupe un réseau de divers services intégrés pour les jeunes de 12 à 25 ans.

Lorsqu’un jeune se présente aux locaux, situés au 330, rue Saint-Jean, il peut être accompagné par différentes personnes comme une intervenante en psychosociale, une infirmière à temps plein ou une spécialiste en activité clinique.

Sur place, les jeunes peuvent notamment recevoir des services en santé mentale et être accompagnés pour obtenir du soutien sur un large éventail de préoccupations pouvant toucher l’ensemble des sphères de leur vie. Elles peuvent être de l’ordre relationnel, personnel ou familial.

Que ce soit par l’entremise de conseils sur le rapport à l’école ou l’identité de genre, la responsable du déploiement et de la gestion d’Aires ouvertes en Mauricie-et-Centre-du-Québec, Mylène Lecours, explique que le but des intervenants est de créer un lien avec le jeune dès son arrivée.

Mylène Lecours est aussi chargée de projet pour Aire ouverte. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Ce n’est pas juste une place où le jeune va venir pour répondre à une problématique. Il vient ici avec un besoin. Nous, on regarde comment on peut l’aider pour lui redonner confiance, lui dire qu’il y a d’autres personnes qui peuvent l’aider et l’accompagner vers d’autres services selon ses besoins», énonce-t-elle.

Le projet d’Aire ouverte compte sur la mobilisation de plusieurs partenaires, provenant de plusieurs milieux, notamment communautaires, scolaires et de la santé. «Ceux-ci travaillent pour lier les jeunes avec les services, pour que ça ait du sens pour eux, et pour ne pas juste les envoyer à une place et c’est tout», ajoute Mme Lecours.

Les rencontres entre les intervenants et les jeunes se font depuis plus de six mois. Ils peuvent communiquer avec eux sur place ou à l’extérieur comme dans un parc ou au cégep, ou même par texto.

Pour les jeunes

Les jeunes peuvent se rendre à Aire ouverte avec ou sans rendez-vous. Les services, l’aménagement et les heures d’ouverture ont été pensés pour eux et par des gens comme eux, souligne l’une des membres du comité des jeunes de l’Aire ouverte, Makayla Nantel.

«On veut que les jeunes puissent venir par eux-mêmes et utiliser les services dont ils ont besoin. On ne veut pas qu’ils se les fassent imposer», précise-t-elle.

Le ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmant, était de passage à Drummondville pour l’inauguration de l’Aire ouverte. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«C’est très important parce que, étant une jeune qui a eu beaucoup de problèmes de santé mentale, et ce même encore présentement, je trouve que c’est bien d’avoir accès à ça et de ne pas avoir une attente. Ce n’est pas pour tous les services qu’on peut avoir une disponibilité immédiatement. Il peut y avoir des temps d’attentes», dénonce Makayla.

De son côté, l’intervenante en psychosociale, Johanne St-Sauveur, confie que les jeunes qu’elle a rencontrés depuis les six derniers mois apprécient ne pas être jugés sur leur situation. «Il y en a beaucoup qui souhaitent seulement être écoutés et ne veulent pas de solution à leur besoin dans l’immédiat. Quand on sent une ouverture, on peut ensuite les rediriger vers les bons services adéquats qui leur correspondent», affirme-t-elle.

Le directeur adjoint du continuum jeunes en difficulté et santé mentale jeunesse au CIUSSS MCQ, Éric Tremblay, note qu’il y a différents types de profils qui peuvent venir demander de l’aide et des conseils dans une Aire ouverte. Il a mis de l’avant, entre autres, l’exemple d’une jeune toxicomane ayant renoué avec les services du CIUSSS, qu’elle avait mis de côté, et d’une nouvelle arrivante cherchant à connaitre les services offerts à Drummondville.

Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a vanté les mérites des nombreuses Aires ouvertes à travers la province. «On a réussi à diminuer de 50 % nos délais d’attentes pour la prise en charge des problèmes en santé mentale à travers le Québec», souligne-t-il.

Un budget de 40 millions $ a été alloué par le gouvernement de François Legault afin de mettre sur pied le programme Aire ouverte dans chacune des régions du Québec.

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