MAGAZINE. De Cole Caufield à Robert Charlebois, en passant par Simon Pinard et Karl Tremblay. Du roi des animaux jusqu’à la reine des neiges. De la peinture sur toile jusqu’au tatouage. L’œuvre de Johny Tremblay touche des domaines variés et s’exprime à travers différents médiums.
S’intéressant au dessin depuis toujours, Jean Tremblay de son vrai nom est un artiste peintre de Drummondville dont l’œuvre est de plus en plus reconnue. L’autodidacte de 65 ans, dont on a pu admirer les toiles au restaurant La Muse, a vu son art traverser les frontières grâce à la magie d’internet.
«Il y en a pour qui c’est la musique. Pour d’autres, c’est le sport. Moi, c’est le dessin, raconte Johny Tremblay avec son franc-parler. J’ai fait du culturisme, du ski alpin et du hockey, mais le dessin a toujours été présent dans ma vie. J’ai été lettreur à mon compte pendant plusieurs années. Je faisais des murales à Montréal. J’ai toujours gravité autour de ce domaine-là. J’ai même été caricaturiste dans un petit journal. Puis, c’est par pur hasard que je suis devenu tatoueur à l’âge de 50 ans.»
Peignant autrefois à l’huile, Johny Tremblay utilise aujourd’hui l’acrylique comme médium.
«À l’huile, tu peux faire des dégradés plus facilement. L’acrylique sèche plus rapidement. Il faut que tu sois plus habitué. C’est un choix. Pour ma part, j’utilise le pinceau, la spatule et l’aérographe. Je commence souvent au pinceau, puis je finis à l’aérographe pour rendre le fini plus réaliste.»
Grand amateur de hockey, Johny Tremblay a notamment réalisé le portrait de Marie-Philip Poulin, Marc-André Fleury, Johnny Gaudreau et P.K. Subban ces dernières années. S’intéressant aussi à la musique, il a peint le visage d’Éric Lapointe, de Slash, de Gerry Boulet et des Rolling Stones. Dernièrement, une toile du chanteur Karl Tremblay a d’ailleurs suscité de nombreuses réactions en France.
Pour souligner la fin de la carrière junior de son neveu, le hockeyeur drummondvillois Simon Pinard, Jean Tremblay lui a offert une toile aux couleurs de l’Armada en cadeau. Fidèle partisan des Canadiens, l’artiste a également réalisé une œuvre du gardien Samuel Montembeault.
«Je suis tombé sur une photo de lui par hasard sur internet. Je trouvais que c’était une photo différente, parce qu’il n’était pas en action. Il vient de finir son match; il a une petite goutte de sueur, son casque est relevé dans les airs et il regarde au ciel. Ça veut tout dire. Qu’il regarde l’horloge, son père ou sa mère : c’est symbolique. Je trouvais ça beau. J’ai vendu ça à un gars de son coin.»
Se laissant inspirer par divers éléments, Johny Tremblay est également capable de naviguer d’un style à l’autre. Il compte d’ailleurs quelques paysages et portraits d’animaux à son actif.
«Je vais dans tous les genres, mais je choisis mes cibles. Si tu es campé dans un créneau et que tu fais juste des paysages, tu vas en vendre moins. Quand je fais des portraits de chanteurs, de sportifs ou d’autres personnalités connues, je sais que ça va se vendre.»
Tatoueur à temps partiel, Johny Tremblay souhaite se consacrer à la peinture à temps plein d’ici quelques années. L’artiste savoure pleinement la liberté que lui procure ce mode d’expression.
«Le tatou, c’est une commande. Je dois m’en tenir à ce qu’on me demande. Je suis payé tant de l’heure : il faut que je performe. Je ne peux pas rater mon coup, parce que ça ne s’efface pas. Tu n’as pas le droit à l’erreur. La peinture, c’est moi qui décide. Je peux retoucher la toile. Je peux repasser dessus autant de fois que je veux, mais sur un bras ou une jambe, ce n’est pas possible.»