CULTURE. Milieux naturels, changements climatiques, matières résiduelles, développement durable. Sous l’initiative de la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement, quatre artistes proposent leur lecture des enjeux environnementaux de la région, à travers l’exposition Regards croisés.
Depuis les dernières années, la Fondation Grantham accueille en ses murs des artistes professionnels qui planchent sur une exposition à partir de leurs préoccupations.
Avec le projet Regards croisés, l’organisme de Saint-Edmond-de-Grantham a inversé sa façon de travailler. L’objectif? Aller à la rencontre du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) pour comprendre les enjeux qui touchent le territoire.
«Notre rôle était de fournir l’aspect scientifique aux artistes en leur expliquant les principales priorités environnementales de la région», fait savoir la directrice générale du CRECQ, Andréanne Blais.
«Il y a deux crises partout sur la Terre, dont au Centre-du-Québec. Tout d’abord, il y a la crise de la biodiversité. C’est la plus grande au niveau mondial. Ensuite, il y a la crise des changements climatiques. On a ciblé aussi les matières résiduelles et le développement durable», explique-t-elle.
Le commissaire de l’exposition, Daniel Fiset, a participé aux rencontres afin d’en apprendre davantage sur la réalité vécue par le CRECQ. «On a parlé de leur travail au quotidien, des événements qu’ils organisent, des champs d’action et de l’étendue de leurs activités. Un conseil peut faire des choses au niveau municipal, mais il y a aussi du travail avec les particuliers, les entreprises et les paliers de gouvernement.»
Avec toutes ces informations en main, Daniel Fiset a effectué des correspondances entre le travail d’artistes en arts actuels et le travail de protection de l’environnement mené par le CRECQ.
L’exposition, présentée au passage Sibosis situé au centre-ville, permet de découvrir les œuvres de Geneviève Baril, Yen-Chao Lin, Maude Arès et Marjolaine Bourdua. Les panneaux extérieurs mettent de l’avant différentes façons de faire des artistes, tout en illustrant leur manière de voir le monde.
Le thème des milieux naturels est associé à Geneviève Baril. Lors de marches en forêt, l’artiste récolte divers éléments qui composent ses installations éphémères. Son travail est lié au paysage et au territoire qu’elle habite.
Au passage Sibosis, Geneviève Baril présente trois photographies. «Ça représente la fin d’un projet que j’ai fait en 2022. C’était une exposition à partir de matières naturelles. Ce sont les résidus que j’amenais au compost. J’ai décidé de photographier le compost en évolution», indique celle qui exploite la matière à son maximum.
Chaque priorité environnementale est accompagnée d’un texte scientifique et artistique.
Selon Andréanne Blais, une telle initiative permet de vulgariser les enjeux environnementaux aux citoyens. «Ça fait des années qu’on utilise l’image de l’ours polaire qui est en train de mourir. Il nous faut d’autres méthodes.»
«L’environnement est notre maison. C’est là où l’on habite. C’est ça qui nous fait vivre. Parfois, l’inaction des gens est incompréhensible. Ça prend de l’empathie face à notre Terre. C’est par l’empathie qu’on peut agir. Pour moi, c’est un projet qui permet de toucher le cœur des gens», complète-t-elle.
Des visites guidées seront offertes par l’équipe de médiation culturelle de la Fondation Grantham le 10, 17, 24 et 31 août à 14 h, 15 h et 16 h. L’activité est gratuite et les personnes intéressées n’ont qu’à se présenter au passage à l’une des heures indiquées.
Notons que le passage Sibosis relie la rue Heriot au stationnement P-2 près du parc Woodyatt de Drummondville. L’accès par la rue Heriot se situe entre les rues du Pont et Cockburn.
L’exposition est présentée jusqu’au mois d’août 2025 dans le cadre de l’Entente de développement culturel.