AGRICULTURE. Afin d’aider de jeunes agriculteurs et de diversifier ses revenus, la Pépinière Janelle, de Saint-Germain-de-Grantham, lancera officiellement le premier motel agricole de la région l’été prochain.
Ce concept, parfois appelé incubateur agricole, est relativement nouveau au Québec. Dans celui-ci, des producteurs offrent des parcelles de leurs terres en location à de jeunes agriculteurs à un prix plus abordable et donnent accès à leurs installations pour faciliter leur démarrage. Moins d’une dizaine sont établis dans la province. Le premier a été fondé à Trois-Pistoles, dans le Bas-Saint-Laurent, en 2021.
À la Pépinière Janelle, l’idée mijote depuis environ deux ans dans l’esprit du propriétaire Éric Janelle. L’hiver dernier, l’entreprise a procédé à l’embauche d’une chargée de projet, Valérie Pouliot, qui se consacre entièrement au motel agricole.
Éric Janelle connaît les difficultés que peuvent vivre les jeunes agriculteurs. Depuis la pandémie, il affirme qu’il ne fait que survivre parce que les revenus se font plus minces. Le modèle du motel agricole offre donc un revenu supplémentaire aux propriétaires agricoles.
«Je les aide à démarrer et eux m’aident à continuer de vivre, dit Éric Janelle. C’est un principe donnant-donnant. Ils exploitent des terres que je n’utilise pas et en échange on leur donne accès à l’eau, à différents équipements et à de la machinerie. On veut aider les plus jeunes à grandir et se stabiliser. J’ai espoir qu’avec le motel on sera capable d’investir un peu et continuer de se développer», soutient-il.
Une superficie d’environ huit hectares, sur les 17 de la pépinière, est disponible pour le motel agricole germainois. M. Janelle aimerait y accueillir une douzaine de producteurs de la relève qui sont idéalement des finissants de programmes d’études en agriculture. Si la demande le justifie, il n’écarte pas la possibilité d’éventuellement acquérir des terres voisines pour agrandir le motel agricole.
«Notre objectif n’est pas nécessairement de faire de l’argent. C’est plutôt de nous aider à payer nos dépenses d’entretien et aider les jeunes agriculteurs à démarrer et se stabiliser. On sait que ce sont les jeunes qui ont le plus de difficultés. Lancer une ferme et en vivre est très difficile, voire impossible, dans les conditions actuelles», souligne l’agriculteur de 36 ans.
Diversification
Pour Éric Janelle, il s’agit aussi d’une occasion de diversifier ses activités. En accueillant de jeunes agriculteurs aux projets différents, la pépinière pourra aussi vendre les légumes et les végétaux qu’ils produiront.
«Si tout va bien, la pépinière se lancera dans la production maraîchère. On offrira des fruits et des légumes durant toute l’année. On pourra compléter l’offre avec les nouveaux producteurs. La salle de transformation que je veux construire sera simplement un peu plus grande pour accueillir les agriculteurs locataires», expose l’agriculteur de cinquième génération.
Il aimerait à terme que la pépinière devienne un arrêt agrotouristique. L’un de ses objectifs est d’amener les gens à mieux connaître le milieu agricole et ses réalités.
Aménagements
Afin de réaliser ce grand projet, une campagne de sociofinancement pilotée par La Ruche sera lancée en septembre avec l’objectif d’amasser 100 000 $. Celle-ci est aussi associée au Fonds Mille et UN (FM1), qui peut doubler le montant amassé.
La somme récoltée permettra de réaliser plusieurs travaux, dont la construction d’une station de pompage, afin d’approvisionner en eau tout le monde. On souhaite aussi ériger une serre derrière l’enceinte actuelle du commerce et remettre en état les chemins.
La Pépinière Janelle s’est entourée de différents partenaires qui l’aideront à mener son projet à terme. On retrouve parmi eux Drummond Économique et la MRC de Drummond.
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