Hydro-Québec veut augmenter ses tarifs en 2025

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Par William Hamelin
Hydro-Québec veut augmenter ses tarifs en 2025
Hydro-Québec veut mettre en place des hausses tarifaires à moins de 4 % pour ses trois clientèles. (Photo : Gracieuseté Hydro-Québec)

ÉNERGIE. Hydro-Québec a fait une demande tarifaire à la Régie de l’énergie pour des hausses applicables à compter du 1er avril 2025.

La hausse tarifaire serait de 3 % pour la clientèle résidentielle, de 3,9 % pour la clientèle commerciale et de 3,3 % pour les grands clients industriels. Pour la clientèle résidentielle, l’impact mensuel de l’ajustement tarifaire correspondrait à 2,40 $ pour un logement, à 4,50 $ pour une petite maison, à 6,00 $ pour une maison de taille moyenne et à 7,40 $ pour une grande maison, selon la société d’État.

Hydro-Québec justifie cette décision en raison «de la pression inflationniste des dernières années». L’entreprise se dote également d’une stratégie globale «où l’efficacité énergétique jouera un rôle clé comme moteur de la transition énergétique».

Parmi les mesures mises en de l’avant, il y a un tarif incitatif volontaire permettant de faire jusqu’à 350 $ d’économie par année pour les clients qui déplaceront leur consommation, par exemple en rechargeant leur véhicule électrique la nuit. Hydro-Québec entend offrir une subvention pour l’acquisition de panneaux solaires et compte augmenter la capacité maximale d’autoproduction de 50 kW à 1 000 kW.

De plus, la société d’État souhaite imposer un tarif plus élevé pour les ménages qui consommeront plus de 50 000 kWh par année. «Cette mesure s’appliquerait à compter de 2027, ce qui leur donnerait donc quelques années pour mettre en place les mesures d’efficacité énergétique nécessaires pour réduire leur consommation», précise Hydro-Québec par voie de communiqué.

Les grands clients industriels devront s’équiper de systèmes leur permettant de surveiller leur consommation en continu, conseille la société d’État. (Photo : Deposit)

Les grands clients industriels devront également s’équiper de systèmes leur permettant de surveiller leur consommation en continu, conseille la société d’État.

Un budget de 60 M$ est proposé, principalement pour soutenir le paiement des factures et de la dette de certains clients qui ont conclu une entente de paiement et pour offrir aux ménages à faibles revenus des programmes en efficacité énergétique visant à réduire la consommation.

Pour finir, Hydro-Québec triplera son budget en efficacité énergétique, qui passera de 150 M$ en 2022 à 500 M$ en 2025, afin d’encourager notamment l’installation de thermopompes efficaces.

Réaction des PME

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) soutient que ce sont les PME qui ramasseront encore une fois « le plus gros de la facture » l’an prochain. «À l’exception des fortes augmentations des deux dernières années, la hausse de 3,9 % en ferait la plus importante depuis 2014», note le vice-président pour le Québec à la FCEI, François Vincent.

La FCEI dénonce que cette augmentation arrive dans un contexte « défavorable » pour les petites entreprises. «Les pressions sur les coûts (charges salariales, coûts d’assurance, coûts réglementaires, coûts d’emprunt, etc.) sont énormes et plus significatives que la moyenne sur 15 ans», explique la FCEI par communiqué.

François Vincent reconnaît que le projet de loi 69 sur l’énergie « contient de bonnes bases avec un retour plus régulier à la Régie, un plan de gestion intégré des ressources et une meilleure répartition des impacts des augmentations sur les clientèles ». « Il reste qu’il serait temps de faire davantage pour atténuer l’interfinancement et pour épauler nos petites entreprises freinées par les augmentations de coûts afin qu’elles puissent investir dans leur avenir», conclut-il.

La FCEI affirme qu’elle analysera la demande tarifaire dans le détail et fera valoir la position des PME du Québec.

Gerry Gagnon, directeur général de Drummond économique. (photo : Archives, Ghyslain Bergeron)

Rester compétitif

De son côté, le directeur général de Drummond économique, Gerry Gagnon, soutient que toute augmentation représente une charge supplémentaire pour la population en général, mais également pour les entrepreneurs de Drummondville qui, depuis les dernières années, ont dû faire face à des augmentations de coût importantes dans les différents secteurs économiques.

«Cette annonce n’est pas totalement une surprise. Cela dit, il faut se rappeler qu’Hydro-Québec est une société d’État dont les bénéfices retournent dans notre économie et dans nos réseaux sociaux», affirme-t-il.

«Pour attirer des investissements ici, l’énergie reste encore un atout important pour le Québec. Il est donc primordial pour le gouvernement de bien mesurer l’élasticité de son prix afin que nous restions compétitifs et attractifs pour les sociétés qui désirent s’installer dans nos parcs industriels », fait valoir M. Gagnon.

L’audience publique et l’examen par la Régie de l’énergie se dérouleront entre les mois de septembre et de décembre. Une décision sera ensuite rendue au plus tard au mois de mars pour une entrée en vigueur des nouveaux tarifs dès le 1er avril 2025.

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