DRUMMONDVILLE. La saison de l’autocueillette des petits fruits, comme les framboises et les bleuets bas son plein actuellement. Des producteurs remarquent que leurs cultures sont prêtes en avance cette année à cause de la température qui leur a été favorable durant les derniers mois.
À la bleuetière Maurice Houle, située à Saint-Cyrille-de-Wendover, des personnes comme Juliette Champigny et Julie Sabourin arrivent avec leur famille pour venir cueillir eux-mêmes des bleuets. Juliette raconte que c’est la première fois qu’elle vient pour l’autocueillette.
«Les bleuets étaient gros, bons et sucrés, et il y en avait beaucoup! C’est clair que j’ai des provisions pour un bon bout. Je vais pouvoir en congeler et en faire des muffins», s’enthousiasme-t-elle.
Julie partage, quant à elle, que c’est la troisième année qu’elle vient récolter les baies bleuâtres avec sa famille à la bleuetière. «Ici, il y a toujours une abondance de bleuets et c’est le fun de pouvoir choisir la variété qui nous plait le plus», observe-t-elle.
Le propriétaire de la bleuetière, Maurice Houle, confie que la saison du bleuet a commencé vers le 3 juillet pour lui cette année, soit une semaine plus tôt qu’à l’habitude. Selon lui, la température a été de son côté pour avoir des plants aussi abondants en fruits.
Depuis deux semaines, il a déjà épuisé environ 25% de sa production. Sa seule crainte, pour le moment, est que l’achalandage ne soit pas aussi prononcée dans les semaines à venir.
«Avec les années, les saisons débutent de plus en plus tôt et les clients ne suivent pas toujours les dates auxquelles les fruits sont prêts à être cueillis. Cette année, je prévois que vers la première semaine d’août, ma saison va être terminée. Je vais avoir des clients qui vont venir le 15 août et qui seront désappointés parce qu’ils ne seront pas au courant que la saison a commencé plus tôt», indique celui qui possède 2000 plants de bleuets.
Maurice Houle précise qu’il lui reste toujours chaque année des surplus, mais ajoute que ses cultures se font envahir par les drosophiles, ou les mouches à fruits, à partir de la mi-août. «Leur reproduction est exponentielle. En une semaine, on peut dire que la bleuetière est finie. Les bleuets sont infestés d’insectes et on est obligé d’arrêter l’autocueillette. Néanmoins, on arrive à tenir quatre semaines sans avoir ce problème-là», explique-t-il.
«Ce qui est infesté va aller à la nature. Les oiseaux vont se charger de les manger. Mes champs sont protégés par des filets contre les oiseaux, donc ils se régaleront quand je les enlèverai à la mi-août», conclut en rigolant Maurice Houle.
«Je touche du bois»
Du côté de Saint-Edmond-de-Grantham, Les baies de l’amour connait aussi une saison devancée à la fois pour ses plants de camerises, mais également pour ceux des baies d’argousiers. Tout comme Maurice Houle, la productrice de camérisiers et d’argousiers, Mylène Corriveau, constate que la température des derniers mois a permis à ses fruits de murir en avance.
«Ce sont vraiment les chaleurs qu’on a eues au mois d’avril et mai qui ont pu booster les cultures de beaucoup de petits fruits comme les fraises et les bleuets. Ici, on a eu de la chaleur, de la pluie et de l’humidité. Tout ça a fait que [les baies d’argousier sont] encore plus mûres, plus belles, et ce, plus vite. Il y a eu beaucoup d’eau aussi, ce qui a fait en sorte que le fruit sera plus gros et un peu plus sucré cette année», énonce-t-elle.
Mylène Corriveau confie que l’autocueillette de camerise a commencé 10 jours en avance cette année, soit le 6 juin, et s’est achevée le 15 juin. Habituellement, la saison ne débute qu’autour du 17 juin et se conclut dans les alentours de la Saint-Jean, selon elle.
Il en va de même pour ses argousiers, dont l’autocueillette a commencé ce dimanche, soit 12 jours d’avance par rapport à l’année dernière, et devrait se poursuivre durant une semaine et demie.
«Je touche du bois cette année parce que mes argousiers n’ont pas de maladie contrairement à l’année passée. Étant plus au sud que les autres producteurs, mes plants d’argousiers ont eu des petits champignons à cause de l’humidité, et beaucoup de mes fruits sont tombés malades parce qu’ils contenaient trop d’eau», explique-t-elle.
La productrice s’attend à recevoir des clients qui sont venus pour l’autocueillette de camerise, des gens qui viennent «chercher leur source de vitamine C», et des nouveaux visages qui auront entendu parler du fruit peu connu.
«J’ai quand même un beau volume. À la fin, il m’en reste tout le temps dans mes champs, mais toujours assez pour ma production annuelle», termine-t-elle.