Le Musée de la photographie se relève

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Par Lise Tremblay
Le Musée de la photographie se relève
Michel Doyon et Jean Côté, président et vice-président du conseil d’administration du Musée de la photo de Drummondville. (Photo : Lise Tremblay)

DRUMMONDVILLE. Un peu moins d’un an après avoir été victime d’une présumée fraude évaluée à 580 000 $, le Musée de la photographie se relève. «On voit enfin la lumière au bout du tunnel et… ce n’est pas un train qui s’en vient», indique Michel Doyon, le président du conseil d’administration.

Seule institution du genre en province, le Musée de la photographie a fait des pieds et des mains pour éviter la fatalité. La présumée fraude, orchestrée par une ancienne employée, a failli faire couler le bateau durant la pandémie. Retraits sur cartes de crédit, utilisation abusive de la marge de crédit, falsification de relevés bancaires, les responsables du musée en ont eu plein les bras.

Au cours des derniers mois, un groupe de bénévoles, notamment du Club de photo, a déployé des efforts importants et a tenu à bout de bras l’institution drummondvilloise. Entre autres, il a assuré l’accueil, les visites du musée et son entretien. S’il avait fallu rémunérer ces gens, le musée aurait versé l’équivalent de 135 000 $.

«Ça fait partie des éléments qui nous ont permis de reprendre le contrôle des finances. Ces bénévoles ont fait fonctionner le musée à 100 % et ils ont donné des centaines d’heures. Au cours de la dernière année, on a réussi à redresser en partie la situation. On a pu aller au plus urgent et prendre des ententes. Ça va malheureusement hypothéquer le dynamisme du musée quelques années, mais globalement, ça va mieux qu’avant. L’institution n’a jamais été aussi bien gérée et elle se dirige dans la bonne direction», souligne Jean Côté, vice-président du conseil d’administration.

«Nous sommes maintenant informés de chaque dépense. Personnellement, je les autorise toutes, même les articles à un dollar», ajoute Michel Doyon.

Actuellement, le dossier est toujours entre les mains de l’Escouade des crimes économiques et des procureurs de la Couronne. À ce jour, aucune accusation n’a été déposée.

«On nous a dit que ça pourrait prendre un an. On a fait ce qu’on avait à faire dans ce dossier et il n’est plus dans notre cour. On ne regarde plus dans le rétroviseur. On a décidé de regarder en avant et d’amener ce musée là où on souhaite qu’il aille. C’est ce qui compte pour nous maintenant», exprime M. Côté.

Le resserrement des règles de gouvernance additionné à l’embauche d’une nouvelle directrice générale puis à l’arrivée de Luc Courchesne sur le conseil d’administration ont convaincu les organisations, telles que la Caisse Desjardins de Drummondville, la Ville de Drummondville et la MRC de Drummond, de maintenir leur collaboration. «L’ardeur des membres du conseil d’administration et des bénévoles a contribué au fait qu’elles ont accepté de réitérer leur aide financière», informe M. Côté.

D’ailleurs, la Ville de Drummondville a confirmé le 13 mai dernier qu’elle allait verser 25 075 $, une aide bien précieuse pour le musée de la rue Hériot.

Ménage

Il n’y a pas que dans les livres qu’un grand ménage a été fait. L’ensemble de la collection a aussi été revue. On a même retracé des appareils-photo qui avaient été prêtés (et oubliés) à des organisations parce qu’il n’y avait pas d’entente écrite.

En somme, le minutieux travail des derniers mois a permis la création d’une toute nouvelle exposition permanente dans une salle repeinte et repensée. Elle présente des appareils-photo de la fin des années 1800 à aujourd’hui. Et étonnamment, ils sont pratiquement tous fonctionnels.

Maintenant, pour assurer la pérennité du musée, le conseil d’administration rêve grand. Il entend travailler d’arrache-pied pour présenter en 2026 une toute nouvelle demande d’agrément au ministère de la Culture et des Communications. On souhaite que le musée devienne une institution québécoise.

«On deviendrait admissibles à tout un programme de subventions. On pourrait faire beaucoup de choses très intéressantes si on pouvait avoir plus d’argent. On pourrait peut-être même déménager. Chose certaine, la Ville a le goût d’avoir un véritable musée à Drummondville et elle nous aide dans ce sens-là», termine MM Côté et Doyon.

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