William Cloutier, de Mixmania à Starmania

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Par Emmanuelle LeBlond
William Cloutier, de Mixmania à Starmania
William Cloutier a réussi à se tailler une place dans le milieu artistique. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. William Cloutier ne fait rien à moitié. L’artiste de 28 ans saute dans les projets qu’il entreprend avec fougue et passion. Rien n’arrête l’atteinte de ses rêves…pas même l’océan Atlantique.

Le chanteur a donné rendez-vous à l’autrice de ces lignes à la Fromagerie Victoria, un endroit qu’il affectionne tout particulièrement à Drummondville. Il s’agit d’un arrêt de choix pour celui qui raffole du mets québécois par excellence, la poutine.

«Plusieurs souvenirs en famille sont nés à la première succursale à Victoriaville. On mangeait de la crème glacée et de la poutine évidemment. Quand c’est devenu franchisé, j’étais content de voir qu’il avait un restaurant ici. J’ai pu continuer la tradition avec mes enfants», raconte celui qui habite à Drummondville depuis sept ans.

William Cloutier adore la poutine de la Fromagerie Victoria.(Photo : Ghyslain Bergeron)

William Cloutier a passé une partie de son enfance et de son adolescence à Victoriaville. En quatrième secondaire, il a décidé de poursuivre ses études au Collège Saint-Bernard. Le jeune élève n’a pas souvent été sur les bancs d’école, puisqu’il participait à plusieurs tournages.

À l’âge de 16 ans, il est sélectionné pour concourir à la troisième mouture du phénomène Mixmania. «C’était un tremplin pour moi. J’ai découvert la télévision et le jeu. J’ai compris que je voulais faire ça professionnellement», soutient-il.

Ce n’était pas la première fois que William Cloutier était dans l’œil du public. En 2008, il a fait partie de la première cohorte de La Cour des grands, une émission de variétés menée par Gregory Charles.

Une nouvelle corde à son arc

L’artiste aux multiples talents a goûté au métier d’acteur en jouant entre autres dans la série 30 vies à Radio-Canada. «J’ai eu envie de creuser plus loin», mentionne celui qui a complété son cheminement académique à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe.

Cette expérience a été porteuse d’apprentissages, que ce soit au niveau de l’articulation, la projection et l’encrage de la voix, tout comme l’importance d’avoir une routine vocale. Ces outils lui ont été favorables pour relever un nouveau défi, celui de Star Académie.

William Cloutier a saisi son rêve d’être chanteur, en s’impliquant corps et âme dans cette aventure. Il avait 25 ans, un fils en bas âge et un deuxième à naître incessamment.

C’est là que l’auteur-compositeur-interprète a pris son envol. «J’ai eu un gros coup de cœur pour la formation et le corps professoral. J’ai adoré les cours avec Ariane Moffatt. J’ai développé le volet de la composition, ce que je n’avais pas.»

William Cloutier a participé à Star Académie. (Photo: Éric Myre et Bertrand Exertier)

«Ma première chanson a été Si pour me voir. Plus l’aventure avançait, plus elle prenait forme. J’ai décidé d’écouter mon instinct et la faire pendant une mise en danger. C’était un choix risqué. Finalement, j’ai accédé à la finale», se remémore le grand gagnant de l’édition 2021.

Le chapitre Starmania

William Cloutier a fait le tour de la province avec la tournée des finalistes de Star Académie, en compagnie de Lunou Zucchini. Déjà, il chantait des chansons de son propre répertoire, des compositions de son cru.

Le dernier spectacle restera à jamais gravé dans sa mémoire. Luc Plamondon était dans la salle. À la fin de la représentation, le célèbre parolier est allé le rejoindre en coulisse. «Il m’a dit que ma voix était formidable. Il voulait que je chante dans Starmania», se rappelle-t-il.

C’est ainsi que William Cloutier s’est retrouvé sur le continent européen pour la première fois, intégrant la distribution de la nouvelle production de l’opéra rock.

Avec plus de 250 représentations à son actif, l’interprète se pince encore. C’est un privilège pour lui de faire partie de ce spectacle à grand déploiement. «Chaque fois que je monte sur la scène et que je vois le public, je me dis que ce n’est pas possible. C’est du jamais vu. Starmania est revenu en force.»

Écrite à la fin des années 1970, l’œuvre de Luc Plamondon et Michel Berger reste encore d’actualité. Environnement, politique, économie, arts, montée du nationalisme et du protectionniste, diversité et fausses nouvelles : tout y est. «Ce sont tous des thèmes qui existaient et qui sont encore là. Ils font écho plus que jamais», soutient William Cloutier.

William Cloutier en compagnie de Luc Plamondon. (Photo: gracieuseté)

Ce dernier ne tarit pas d’éloges pour la mise en scène qu’en a fait Thomas Jolly. «À mes yeux, c’est la plus belle version. Je trouve que c’est la plus cohérente. Il a réussi à placer les chansons dans un ordre. Chacune d’entre elles a connu un succès à la radio. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui savent que c’est issu d’une histoire. Si tu les connectes ensemble, il y a une dramaturgie.»

Un spectacle grandiose

William Cloutier tient le rôle de Johnny Rockfort, un personnage nerveux et agressif qui est contre le système. L’interprète est sorti de sa zone de confort et de son registre habituel.

Chaque représentation, il a un plaisir fou sur la scène. William Cloutier adore chanter Tous les cris les S.O.S.. C’est un moment dans le spectacle où il se permet de s’abandonner, en laissant place aux émotions. La magie opère à tout coup, alors qu’il réussit à se connecter avec le public.

William Cloutier incarne le personnage de Johnny Rockfort dans Starmania. (Photo: gracieuseté – Celia_spectacles)

«Le show en soit est vraiment vertigineux. Il est vocalement extrêmement difficile. Luc Plamondon et Michel Berger ne l’ont pas donné facile aux chanteurs. Ils sont allés avec des lignes mélodiques qui sont casse-cou. Chacune des chansons constitue des performances», dit-il.

Strasbourg, Dijon, Nantes, Montpellier : William Cloutier a voyagé à travers la France avec Starmania. L’artiste qualifie cette expérience comme un marathon, alors qu’il faisait sept représentations par semaine.

Sa motivation première? Le public. «Quand on fait les saluts à la fin, il n’y a pas meilleure récompense. Il y a des gens qui sont marqués pour la vie. C’est tellement précieux de faire partie de ce petit morceau de souvenir. Je suis associé à ce moment. J’ai la chance d’être devant ces personnes-là.»

Ce n’est pas tout. Starmania arrive au Québec. La nouvelle mouture de l’opéra rock sera présentée du 6 au 18 août, à la Place Bell de Laval.

D’ici là, William Cloutier planche sur un deuxième album de compositions. La flamme créative brûle toujours en lui. Et il compte aller au bout de ce projet, comme ce fut le cas pour les autres.

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