SANTÉ. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) et ses partenaires syndicaux ont lancé mercredi la campagne Zéro violence verbale et physique, nous sommes là pour prendre soin de vous. Celle-ci vise à sensibiliser la population à l’augmentation des gestes d’incivilité et de violence à l’égard du personnel.
Le directeur des ressources humaines du CIUSSS MCQ, Antranik Handoyan, rapporte que, chaque jour, quatre employés subissent un geste de violence physique ou verbale de la part d’un usager sur leur lieu de travail. «Ce n’est pas rare que les gens se fassent insulter, se fassent cracher au visage ou reçoivent même des coups», détaille-t-il.
Il précise que la majorité des usagers agissent avec respect envers le personnel et sont satisfaits des soins et des services reçus. Toutefois, depuis les deux dernières années, «les déclarations d’employés ont augmenté de 20 % pour signaler un événement en lien avec la violence d’un usager», explique-t-il.
Selon le syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers (SPPASM) du CIUSSS MCQ, c’est plus de 700 cas de violence verbale ou physique qui ont été déclarés par les membres du syndicat en 2023.
Le SPPASM a déclaré 290 cas d’accidents d’agressions d’usagers depuis janvier 2024. Pour la région de Drummondville, 58 cas, en lien avec des agressions physiques ou psychologiques, ont été rapportés depuis le début de l’année.
Une campagne pour les employés
La présidente du SPPSAM Dominique Patenaude trouve qu’il s’agit d’une «belle initiative» considérant que c’est un enjeu de plus en plus fréquent au CIUSSS MCQ. Elle espère qu’il y aura un impact bénéfique dans tous les secteurs représentés par le syndicat tels que les urgences ou les salles d’attente.
De son côté, Antranik Handoyan tient à souligner que la campagne de sensibilisation s’adresse autant aux usagers qu’aux employés. Il rappelle qu’il est important pour chaque travailleur de déclarer des cas d’incident violent volontaire émis par un usager, même s’ils peuvent sembler banals ou routiniers.
«On a toute une équipe qui prend ça au sérieux, qui soutient nos employés et va trouver des pistes de solution. Sinon, c’est difficile pour nous de faire de la prévention et de s’assurer qu’un événement d’agression ne se reproduise pas», explique-t-il.
Le directeur des ressources humaines du CIUSSS MCQ précise que des formations comme celles liées au code blanc et des formations oméga permettent aux employés de repérer les signes avant-coureurs d’une agression et comment intervenir en cas de situation d’agressivité.
«Chaque déclaration que vont faire nos employés va nous permettre de voir quels sont les risques qu’ils courent et de mettre à leur disposition du matériel pour les aider dans leur travail», souligne-t-il.
Quatre syndicats endossent la campagne initiée par le CIUSSS MCQ.