GÉRONTOLOGIE. Le Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG | CCTT) du Cégep de Drummondville annonce le lancement d’un projet novateur visant à promouvoir la bientraitance au sein des résidences privées pour personnes aînées.
Financé par le Secrétariat aux aînés du gouvernement du Québec à hauteur de 658 000 $, ce projet s’inscrit dans une démarche sur quatre ans pour développer, promouvoir et mettre en œuvre des pratiques exemplaires favorisant la bientraitance.
Les milieux de vie pourront tirer profit de l’expertise du Centre collégial d’expertise en gérontologie. «Dans les résidences pour personnes aînées, les gens sont surchargés. Dans les petites résidences, ils comblent différents rôles. Parfois, ils sont là 24/7 pour s’occuper des résidents. Les gens n’ont pas toujours la chance ou l’opportunité de prendre du temps pour s’actualiser dans les bonnes pratiques de bientraitance», indique la directrice générale du CCEG | CCTT, Marie-Ève Bédard.
Les chercheurs récolteront l’information, développeront des stratégies afin de les rendre accessibles aux gestionnaires de résidences privées pour aînés. De cette manière, ils pourront les mettre rapidement en place dans leur milieu respectif.
Mélisa Audet, chercheuse, et Jean-Claude Coallier, conseiller pédagogique du CCEG | CCTT, seront les copilotes de cette initiative. Ils superviseront une équipe interdisciplinaire travaillant en étroite collaboration avec le Secrétariat aux aînés du gouvernement du Québec, ainsi qu’avec divers représentants des résidences privées pour personnes aînées et les personnes aînées elles-mêmes.
«C’est très en phase avec les façons de faire du CCEG qui est de travailler en étroite collaboration avec les partenaires dès le départ. On codéveloppe les outils et les stratégies avec eux», mentionne Mélisa Audet.
L’objectif est de rejoindre pas moins de 85 % des RPA québécoises d’ici 2026, à l’occasion du déploiement du projet, informe Marie-Ève Bédard.
Une approche positive et inclusive
Déjà bien encrée en sol européen, l’approche de la bientraitance est relativement nouvelle au Québec. Elle a une «portée beaucoup plus large», alors que la maltraitance cible uniquement la dénonciation de situations problématiques à l’égard de la clientèle du troisième âge, explique Mélisa Audet.
«La bientraitance est très inclusive. C’est une approche positive qui permet d’adapter des attitudes, des comportements, des façons de faire qui sont respectueuses de la diversité des besoins des personnes aînées», fait-elle savoir.
Pourquoi est-il important d’adopter des pratiques bientraitantes dans les résidences privées pour aînées? «À travers le vieillissement, on considère les personnes aînées comme étant vulnérables d’emblée. Elles ont besoin d’avoir accès à des soins et des services avec la résidence privée pour aînés. C’est comme si on se donnait le droit en tant que population de décider pour l’autre et d’imposer des choix. Au Québec, il faut que ça cesse pour qu’on puisse redonner plein pouvoir aux personnes qui habitent dans une résidence privée pour aînés», soutient Marie-Ève Bédard.
Par exemple, les résidences privées pour aînés sont encouragées à mettre les résidents au cœur de ses décisions, en les consultant pour connaître leurs besoins.
Soulignons que le CCEG | CCTT est le seul centre de recherche collégial spécialisé en gérontologie au Québec.
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