GRÈVE. Une cinquantaine d’employés de la SAQ de la région de Drummondville ont mené une grève de deux jours dans le but d’accélérer le rythme des négociations, alors que leur convention collective est échue depuis plus d’un an. Leur cheval de bataille? La précarité d’emploi.
«Depuis 2021, la SAQ approche le syndicat pour trouver conjointement des solutions pour la rétention de la main-d’œuvre. C’est un gros problème. Il y a un roulement dans les employés. Ça coûte excessivement cher de payer des bottes de travail, des uniformes, de la formation et d’ouvrir des dossiers RH (ressources humaines). Les gens partent après trois mois parce qu’ils n’ont pas d’heures à l’horaire», indique Jean-François Bordeleau, délégué du Syndicat des employés de magasins et de bureaux (SEMB-SAQ–CSN) Mauricie Centre-du-Québec, en précisant que 70 % des employés de la SAQ sont à temps partiel.
«On amène beaucoup de solutions. Lors des dernières négociations, on s’est fait dire ‘’non’’ à presque tout. On a été obligé d’utiliser les jours de grève, soit mercredi et jeudi», complète-t-il.
La précarité d’emploi est une réalité qui touche l’ensemble de la région et Drummondville n’en fait pas exception.
Entre autres, les employés à temps partiel doivent jongler avec des horaires instables. «J’ai passé mon hiver complet à faire des soirées. Je commençais régulièrement vers 16 h et je finissais à 21 h. Depuis, ça a changé. Mes heures ont drastiquement baissé. Si je n’habitais pas chez mes parents, je ne pourrais clairement pas me payer un appartement», mentionne Mégane Bienvenue, une salariée qui a bientôt trois ans d’expérience.
Jeudi, la Drummondvilloise était sur la ligne de piquetage à la succursale située sur le boulevard Saint-Joseph avec l’espoir de changer le cours des choses. «Avant, la SAQ était un employeur de choix. Les conditions étaient là. Malheureusement, on n’a pas le choix de prendre des dispositions pour améliorer notre avenir.»
Julie Parenteau travaille à la SAQ depuis 18 ans. «Ça m’a pris huit ans pour être à temps plein. Je suis dans un petit magasin à Acton Vale. J’ai appliqué sur le poste. Je l’ai fait pour avoir des heures. Je voyage une heure par jour. Je n’avais pas le choix. Chaque année, j’essaie de revenir à Drummondville. Je postule. Il y a toujours quelqu’un de plus ancien que moi qui l’a. Notre rang syndical est à la grandeur de la province», dit-elle.
Ses heures de travail n’étaient pas garanties lorsqu’elle était à temps partiel. «J’ai eu deux emplois pendant plusieurs années», indique-t-elle.
De leur côté, les salariés à temps plein réclament davantage de formations. C’est le cas de David Messier, un conseiller en vin qui œuvre à la SAQ depuis 25 ans. «Dans ma condition, je veux avoir des outils pour mieux conseiller la clientèle. Je vais chercher de l’information par moi-même. J’aimerais mieux que mon employeur investisse là-dedans.»
Dans tous les cas, les discussions reprennent lundi à la table de négociation. Le délégué syndical Jean-François Bordeleau souhaite des débouchées concrètes.
«On est vraiment prêts à négocier en espérant que la grève va débloquer certaines choses à la table et que la SAQ va avoir plus d’ouverture pour régler ces problèmes-là.»
Notons qu’une majorité des membres du SEMB-SAQ–CSN avait voté pour la tenue de 15 jours de grève, à exercer au moment jugé opportun.
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