TECHNOLOGIE. Un jeune entrepreneur du Centre-du-Québec a lancé il y a un an une entreprise d’épandage agricole par drone, OJAG. Olivier Barmettler compte bien ramener le Québec au diapason de cette technologie du futur.
Il a 23 ans, habite à Sainte-Élizabeth-de-Warwick et est d’origine suisse. Né sur une ferme laitière, il a depuis toujours foulé la terre du patriarche qui lui l’a acquise de son père.
Il y a un peu plus de deux ans, Olivier Barmettler a constaté que les agriculteurs des États-Unis utilisaient des drones pour procéder à l’épandage de produits dans leurs champs.
«J’ai été intéressé par cette technologie, car je pilote des drones depuis déjà une dizaine d’années. Comme je n’ai pas trouvé d’entreprises du genre dans le coin, j’ai sollicité des agronomes pour connaître leurs avis. Il y avait un intérêt», a expliqué le jeune entrepreneur.
Après un an de recherches, il a finalement acquis un drone, disons le géant, d’un Texan.
«J’ai eu quelques voisins comme clients et le bouche-à-oreille a fait le travail. Disons que je n’ai pas arrêté la dernière année! Je connais bien le domaine agricole, ce qui me permet de bien conseiller mes clients.»
M. Barmettler a rapidement remarqué que personne n’offrait le service de réparation et les commandes de pièces devaient se faire via les États-Unis. C’est à ce moment qu’il a entamé des démarches et qu’il a obtenu le droit de distribuer pour un fournisseur de l’Ouest canadien.
«Je vends des drones, des pièces et j’offre le service après-vente. Je fais aussi des contrats et je donne de la formation. Ces engins peuvent valoir environ 45 000 $», a précisé le seul actionnaire d’OJAG.
Les avantages
Les drones d’OJAG sont semblables aux drones que l’on retrouve sur le marché, sauf qu’ils sont beaucoup plus gros. Imposants, ils font osciller la balance avec leur poids de plus de 90 kg (200 lb).
«Ils sont équipés de radar anticollision, d’une caméra et ils sont performants et surtout précis aux centimètres près. Pour faire voler cet engin, il faut toutefois obtenir un certificat de pilote de Transports Canada pour les opérations avancées», a expliqué l’Élizabethois.
Les avantages sont nombreux pour les agriculteurs de sorte que la machine s’immobilise en deux ans d’utilisation.
«Comme il vole, le sol n’est pas compacté par les grosses roues de tracteurs. L’an dernier, les champs étaient tellement humides que ça posait des problèmes. Le drone ne détruit pas les récoltes. Aussi, le vortex de vent produit par les hélices fait un épandage uniforme, même sous les feuilles. De plus, comme l’opérateur se trouve loin du drone, c’est plus sécuritaire pour lui. Ça évite d’inhaler des produits qui peuvent être dangereux. C’est beaucoup moins volatile, car il peut voler à un peu plus d’un mètre du sol, ce qui évite que le produit se disperse dans l’air inutilement. Ça peut se faire par hélicoptère, mais c’est moins cher et plus écologique en bout de ligne avec le drone», a énuméré M. Barmettler.
Pour le moment, seuls les fertilisants, les granulaires, les bios stimulants, entre autres, sont acceptés pour ce type d’épandage.
«Les pesticides sont interdits au Canada et pourtant, les États-Unis et l’Europe les utilisent. Qui sait, peut-être dans un avenir rapproché…»
Olivier Barmettler a choisi Drummondville pour y installer son entreprise en raison de la proximité des autoroutes et la facilité d’accès à son entrepôt.
«Il y a une grande curiosité de la part des agriculteurs. Je vais certainement embaucher un pilote pour faire prospérer mon entreprise. Je suis toujours à l’affût des dernières technologies», a ajouté M. Barmettler en guise de conclusion
Le drone en chiffres
- Un poids de 90 kg (200 lb)
- Envergure de 3 mètres
- 12 minutes d’utilisation pour vider un réservoir de produit
- Charge rapide en 10 minutes de la batterie
- Batterie de 15 kg
- Réservoir de 40 litres liquides et 70 litres granulaires
- Capable de voler de nuit
- Jusqu’à 40 acres à l’heure de couverture
- Possibilité de jumeler deux drones pour un travail plus rapide
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