Symposium des arts : «C’est une réussite sur toute la ligne» – Karine Bélanger

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Par Emmanuelle LeBlond
Symposium des arts : «C’est une réussite sur toute la ligne» – Karine Bélanger
La 27e édition du Symposium des arts UV Assurance était sous le signe de l’inclusion. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

CULTURE. Dans un contexte où le coût de la vie grimpe en flèche, le Symposium des arts UV Assurance de Drummondville tire son épingle du jeu. Pas moins de 133 œuvres ont été vendues durant l’événement, ce qui représente une somme de 89 550 $.

«C’est une réussite sur toute la ligne, a affirmé Karine Bélanger, la présidente du conseil d’administration. Les gens qui venaient à notre kiosque disaient qu’on avait une belle sélection d’artistes et que c’était diversifié. Les chiffres prouvent que les collectionneurs et les gens qui acquièrent les œuvres étaient là. Pour les artistes, c’est un plus.»

Cette dernière ajoute qu’il s’agit de la deuxième année record relativement aux ventes.

La présidente du conseil d’administration, Karine Bélanger.(Photo : Ghyslain Bergeron)

Plus de 60 artistes ont participé au Symposium des arts qui se tenait le week-end dernier. Vingt-cinq d’entre eux prenaient part à l’événement pour la première fois.

Le centre de diffusion et de développement artistique Axart, la Guilde des artistes de Drummondville, le Club Photo Drummond et douze artistes provenant du Centre-du-Québec représentaient fièrement la région.

C’est Estelle Parynzewski (Stella Art) qui s’est démarquée, remportant le prix coup de cœur. L’artiste peint toutes sortes d’animaux dans un univers magique. «Elle a une clientèle diversifiée. Ses peintures sont originales. C’est une jeune artiste. Ses œuvres sont colorées et vivantes», a mentionné Karine Bélanger. Elle bénéficiera d’un emplacement de choix lors de la prochaine édition du Symposium.

L’art accessible pour tous

Cette année, l’art inclusif était à l’honneur. Durant la fin de semaine, plusieurs visiteurs ont fait un arrêt au kiosque de l’Association des personnes handicapées de Drummond. Une dizaine d’artistes y présentaient les créations qu’ils ont réalisées dans les cours de peinture. Les ateliers sont donnés par Diana Ramirez, une artiste de la région qui a lancé le mouvement Art-in+.

L’artiste Richard Pellerin s’intéresse aux paysages. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

L’initiative a été mise sur pied afin de favoriser l’inclusion sociale aux arts et à la culture. Diana Ramirez guide les personnes ayant un handicap dans leur pratique artistique. «Il n’y a pas d’obstacle pour devenir un artiste. Quand les gens ont la volonté, ils peuvent y arriver avec du travail et de la persévérance.»

Richard Pellerin était présent lors du Symposium des arts. Il a développé sa créativité grâce aux ateliers. Trois de ses peintures étaient affichées. «J’ai commencé à faire des œuvres en noir et blanc. Ça m’oblige à faire plus de travail pour faire ressortir l’image. C’est un défi parce qu’il n’y a pas de couleur. La couleur amène des nuances. En noir et blanc, il y a seulement le gris. C’est plus difficile», a expliqué celui qui peint des paysages.

Il y a quinze ans, le Drummondvillois a eu une opération au cœur. Il a manqué d’oxygène au cerveau lors de l’intervention. «Ça m’a amené une paralysie complète. J’ai dû réapprendre à respirer, à marcher et à respirer», raconte celui qui est âgé de 65 ans.

Manon Jubinville a suivi des cours de peinture en compagnie de son conjoint. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Pour sa part, Manon Jubinville participe aux ateliers de peinture depuis cet automne. Elle s’est inscrite avec son mari qui se déplaçait en fauteuil roulant. «J’avais essayé la peinture dans le passé. J’ai encouragé mon mari (Alain Fournier) à prendre part aux cours. On est allé tous les deux. Il n’avait jamais tenu un pinceau dans ses mains.»

Le Drummondvillois a rendu son dernier soupir en décembre dernier. Quelques mois plus tard, la toile d’Alain Fournier figure sur l’affiche du Symposium. «Je suis vraiment contente. C’est émouvant», a dit celle qui expose l’une de ses créations, juste à côté de celle de son mari.

Diana Ramirez se réjouit de constater que le travail de ses élèves brille à grande échelle. «C’est toute une expérience. On est dans la cour des grands. C’est une belle occasion pour mes élèves de présenter leur potentiel artistique. C’est un espace remarquable pour la visibilité.»

Des médiums peu communs

Les visiteurs on t découvert des artistes qui utilisent des médiums qui sortent de l’ordinaire. Les œuvres monochromes de Camille Gravel ont attiré l’attention. «Ça intrigue les visiteurs le fait que je peins avec du café. Ils sont super intéressés. À Drummondville, les gens sont connaisseurs de l’art. Ils me posent plusieurs questions techniques», a-t-elle mentionné, en ajoutant qu’il s’agit de la première fois qu’elle participe à l’événement.

L’artiste Camille Gravel a décidé de troquer la peinture pour le café. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Celle qui habite la Côte-Nord a débuté sa carrière d’artiste en faisant de la peinture animalière. Elle a essayé une panoplie de médiums dans le but de stimuler sa créativité. «Je voulais essayer l’aquarelle. À Baie-Comeau, il n’y a pas de magasin de peinture de qualité. J’ai essayé avec du vin, du thé et du café.»

L’artiste a eu un coup de cœur pour le café. Camille Gravel s’intéresse aux visages féminins. Les éléments de la nature ont aussi une place importante dans son travail.

Un peu plus loin, Sonia Isabelle griffonnait sur un papier, en discutant avec les passants. Ses œuvres en noir et blanc sont réalisées au crayon graphite. Chaque coup de crayon est calculé.

«Je suis passionnée par les photographes de rues des années 50. Il y a un côté authentique et vrai. Je prends des photos de situations qui m’inspirent. En atelier, je vais tranquillement réaliser mes dessins. Ça peut prendre une centaine d’heures», a soutenu l’artiste qui réside en Montérégie.

Un événement reconnu

Clarence Bourgoin est un habitué du Symposium des arts de Drummondville. Le Néo-Brunswickois ne se laisse pas freiner par la distance. C’est un événement que l’artiste peintre affectionne particulièrement. «J’ai commencé à vendre des tableaux à 16 ans. J’en vends toujours à 78 ans. Je n’ai jamais arrêté.»

Julie Lambert a participé à la première édition du Symposium des arts. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

«Il y a quelque chose de spécial à Drummondville. Les gens aiment leur Symposium. C’est achalandé. J’ai toujours vendu des œuvres ici. Il y a des acheteurs qui viennent de l’extérieur de Drummondville, comme Sherbrooke et Québec», a-t-il complété.

De son côté, la Drummondvilloise Julie Lambert a participé à la première édition du symposium. Plusieurs années plus tard, la sculpteure y est encore. Les visiteurs ont été témoins de son évolution artistique.

«Les gens découvrent de nouvelles œuvres comme des baleines, des grenouilles et des lapins. J’ai même une raie manta. Je diversifie mes sujets. Au début, je faisais beaucoup de bernaches.»

Le Symposium des arts de Drummondville est un rendez-vous annuel depuis plus de 25 ans. Sa mission est de rendre l’art accessible en offrant une tribune de qualité aux artistes d’ici et d’ailleurs.

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