CULTURE. L’Orchestre symphonique de Drummondville (OSD) plongera dans l’univers poétique de Tire le coyote le temps d’une soirée, à l’occasion d’un concert présenté à la Maison des arts, le 14 mars.
Mercredi soir, le public était invité à découvrir l’univers créatif de l’artiste Tire le coyote et du directeur artistique de l’OSD Julien Proulx, lors d’une conférence à la bibliothèque publique. L’arrangeur Gabriel Desjardins était présent pour dévoiler les secrets entourant la création musicale du concert.
Une cinquantaine de personnes ont assisté à la rencontre dans la salle multifonctionnelle. L’ambiance était à la fois intime et conviviale.
«C’est la première fois que l’Orchestre symphonique fait une création d’un concert populaire. C’est intéressant d’avoir un artiste dont l’univers sonore permet de bien fusionner avec les sons symphoniques», a dit, d’entrée de jeu, Julien Proulx, avec enthousiasme.
Quant à Benoit Pinette, alias Tire le coyote, il est reconnaissant de pouvoir vivre une telle expérience. «C’est probablement le rêve de beaucoup d’auteurs-compositeurs-interprètes de voir ses chansons habillées par un orchestre», a-t-il mentionné.
L’artiste tient habituellement le gouvernail de sa carrière. Il s’implique dans toutes les facettes de la création de ses albums, soit l’écriture des chansons, la réalisation, le travail d’arrangement avec les musiciens et l’élaboration de la pochette. En participant à un tel projet, il a décidé d’embarquer dans le bateau en se laissant porter par la vague.
«Je suis plutôt dans le laisser-aller. J’embarque dans un monde que je ne connais pas. Le plus grand talent d’un auteur-compositeur est de savoir bien s’entourer au bon moment», a-t-il indiqué.
C’est là que Gabriel Desjardins entre en jeu. Ce dernier a fait quelques arrangements pour orchestre symphonique dans le passé. Il a entre autres collaboré avec plusieurs artistes comme Patrick Watson, Patrice Michaud, Philippe Brach et Daniel Bélanger. Ce dernier a d’ailleurs remporté le Félix de l’arrangeur de l’année à deux reprises.
Dans le cadre du projet, Gabriel Desjardins a accompli un travail colossal. En tant qu’arrangeur musical, sa mission était de transformer les pièces de Tire le Coyote afin de les adapter à l’interprétation de l’orchestre. L’exercice a nécessité plus d’une centaine d’heures de travail.
«D’abord, j’ai écouté les chansons pour me familiariser avec chaque partie, la forme, la tonalité, la grille harmonique et la suite d’accords. Je dois aussi me familiariser avec les instruments de l’orchestre, leur capacité et leur registre», a-t-il expliqué.
Puis, il a transposé le tout avec les instruments de l’orchestre, sans toutefois dénaturer la version originale de la pièce.
L’arrangeur musical a porté une attention particulière à l’artiste. «Je fais attention de ne jamais entrer en conflit avec la voix. C’est une chose à laquelle je pense sans arrêt dans le processus. Il faut qu’on entende bien les textes, surtout avec Benoit (Tire le coyote). Les mots sont vraiment importants. Dans les silences, je saisis ma chance pour faire jouer l’orchestre à ce moment-là», a souligné celui qui prendra part au spectacle en jouant du piano.
Chaque musicien a sa propre partition. Est-ce que plusieurs semaines de répétitions sont nécessaires pour un concert de cette ampleur? Pas du tout, a répondu Julien Proulx.
«Les musiciens reçoivent les partitions à l’avance. Ils pratiquent pour être capables de parfaitement jouer tout ce qui est là. On met ça en place en deux jours. Ce sont tous des athlètes olympiques de leur métier», a-t-il fait savoir.
Tire le coyote voit dorénavant ses morceaux d’un œil nouveau. «Quand j’ai reçu pour la première fois les maquettes des chansons, j’étais fasciné. Je chante certaines d’entre elles depuis une dizaine d’années. Au départ, je compose avec ma voix et ma guitare. Avec les nouveaux arrangements, je vois d’autres possibilités de mélodies. Je redécouvre mon propre travail.»
L’artiste propose un voyage au cœur de son répertoire, présentant des pièces de son premier jusqu’à son cinquième album. «Généralement, on passe par une gamme d’émotions dans mes spectacles. Ce concert ne fera pas exception. Il y a des chansons très prenantes qui abordent des sujets plus lourds. J’ai en masse de chansons joyeuses. J’ai envie de jouer avec ça», affirme-t-il.
Une trentaine de musiciens seront sur la scène. Il s’agit de la première fois que la Maison des arts et l’OSD s’unissent pour la conception et la production d’un concert.
La représentation aura lieu le 14 mars à 19 h 30 dans la salle Léo-Paul-Therrien.
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