BOXE. Une carte très relevée attend les spectateurs qui assisteront au gala de boxe professionnelle et amateure prévu le samedi 23 mars, au Centrexpo Cogeco. C’est du moins la promesse des organisateurs de l’événement… et des pugilistes eux-mêmes.
En finale de cette soirée qui marquera le retour de la boxe professionnelle à Drummondville pour la première fois depuis 2017, les Québécois Jan-Michael Poulin (9-1-3) et Sébastien Bouchard (20-3-1) s’affronteront pour l’obtention du titre canadien des poids mi-moyens (154 livres). Prévue pour dix rounds, cette confrontation tenait tant à cœur au promoteur Yan Pellerin, de l’agence New Era Promotion, qu’il a accepté de repousser la date de cet événement qui devait initialement avoir lieu en février.
«C’est le genre de combat que tout le monde veut voir, a lancé Yan Pellerin lors d’une conférence de presse tenue au Bistro de la gare. Ces deux gars-là se battent avec leur cœur et leurs poings. Ils n’ont pas peur de saigner ni de suer. Les deux méritent notre respect, mais surtout, ils méritent une dernière chance de retourner vers les sommets des classements mondiaux.»
Selon Pellerin, le vainqueur de ce combat obtiendra l’opportunité de disputer un combat significatif. «C’est la promesse que j’ai faite aux gars : le gagnant se battra pour un titre mineur dans sa ville. Je réitère cette promesse devant tout le monde.»
Âgé de 41 ans, Poulin a fait le saut chez les professionnels tardivement, il y a une dizaine d’années. La fierté de Mascouche est déjà champion canadien des poids moyens (160 livres).
«Après cette victoire, je voulais un bon combat local, mais un combat significatif, a raconté Poulin devant les micros des médias. J’ai proposé le nom de Sébastien, parce que c’est quelqu’un que je respecte. Je me rappelle de ses premiers combats pros. J’ai beaucoup de respect pour lui. C’est pour ça que je veux l’affronter : ça me motive.»
En remportant ce combat, Poulin apposerait sa signature dans l’histoire de la boxe canadienne en devenant champion dans deux catégories distinctes.
«Je suis reconnaissant d’avoir cette chance, a exprimé celui qui s’envolera bientôt vers la Floride pour y achever son entraînement. Chaque fois que je monte sur un ring, je ressens des frissons. C’est grandiose! Je suis un gars qui aime donner un bon show. Je suis toujours prêt à échanger avec l’adversaire. J’aborde ce combat comme le plus sérieux de ma carrière. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Je vais le battre, Sébastien Bouchard!»
Originaire de Baie-Saint-Paul, Bouchard roule sa bosse chez les pros depuis 2011. Le boxeur de 36 ans, qui a déjà été classé dans le top 15 mondial, évolue habituellement chez les 147 livres.
«Si vous vous attendiez à une guerre de mots entre nous deux, vous vous trompez, a affirmé Bouchard. Jan-Michael, c’est un gentleman. On se connaît depuis longtemps. On est deux gars qui travaillent très fort, deux pères de famille qui bûchent pour réussir à atteindre leurs objectifs.»
«Ne pensez pas que je vais prendre ce combat à la légère, parce que je sais que Jan-Michael a la force de frappe pour arrêter des gars de haut niveau, a ajouté le protégé du groupe GYM. C’est un gars difficile à affronter. Pour ma part, j’ai l’intention de donner un bon show et de livrer un combat mémorable.»
En se retournant vers son adversaire, assis à sa droite, Sébastien Bouchard a esquissé un sourire taquin. «Une ceinture de championnat canadien, je pense que tu en as assez… Moi, je vais prendre l’autre!»
Balmir en vedette
En demi-finale, la vedette locale Jordan Balmir (10-2-0) affrontera le Torontois Daniel Roach (2-3-2). Disputé chez les poids moyens (160 livres), ce combat est prévu pour six rounds.
«Roach est un boxeur très dur qui crée beaucoup de problèmes à ses adversaires, a souligné Yan Pellerin. Il peut causer beaucoup de dommages. D’ailleurs, il n’a subi qu’un seul K-O en carrière. Malgré tout, dès qu’on a proposé ce nom à Jordan, il a dit oui tout de suite.»
Âgé de 30 ans, Balmir effectue un retour à la boxe après un détour par les arts martiaux mixtes. Le Drummondvillois a promis tout un spectacle… et une victoire. «Peu importe la façon, l’important, c’est le V.»
Ne se contentant pas de son rôle d’organisateur, Yan Pellerin (13-2-0) montera dans le ring pour affronter le Mexicain Isais Ortega (7-7-1). À la veille de ses 44 ans, l’homme d’affaires de Granby se dit complètement rétabli d’une opération à une épaule.
«Je veux voir où j’en suis, si je suis encore capable de m’amuser et d’amuser la foule, a expliqué celui qui pratique aussi les arts martiaux mixtes. J’affronterai un ancien poids lourd qui cogne vraiment dur. Si je n’ai plus de plaisir à me faire cogner et que le corps me dit que c’est assez, je vous dirais salut ce soir-là. Ce sera la fin, mais il fallait que je l’essaye encore.»
Parmi la dizaine de combats professionnels à l’affiche, le Longueuillois Terry Osias (12-0-0) se frottera au Mexicain Tonathiu Garcia Mendez (13-8-1). «C’est un adversaire parfait pour Terry, qui revient d’un temps d’arrêt, a précisé Yan Pellerin. Il va l’obliger à se rendre jusque dans les derniers rounds, les rounds les plus durs. Une victoire amènerait Terry vers les classements mondiaux.»
À l’âge de 36 ans, Osias rêve toujours de devenir champion du monde. «On a un plan très précis : c’est d’aller au top. Je suis en pleine forme. Il va y avoir des étincelles à Drummondville!»
Alexis Barrière (11-0-0), de Saint-Jean-sur-Richelieu, pourrait s’ajouter à cette carte. Âgé de 28 ans, le membre de l’équipe canadienne participe actuellement aux sélections olympiques en Italie.
Débuts professionnels
Le gala «Triumfight» permettra à plusieurs boxeurs locaux de faire leurs débuts professionnels. Chez les 180 livres, Kevin Généreux, qui a roulé sa bosse en kickboxing et en arts martiaux mixtes, affrontera l’Ontarien Javon Blackstock Sewell (2-4-1).
«Kevin donne toujours un spectacle, a affirmé Yan Pellerin. Il va affronter un gars qui n’a jamais été au tapis. Ce n’est pas un gars qui va abandonner. Je pense que c’est le client parfait pour Kevin. Ça va donner un bon spectacle.»
Au Centrexpo, le Drummondvillois se sentira comme à la maison. «Ce sera mon ring ce soir-là! Je reviens de deux combats plus difficiles en arts martiaux mixtes, mais je me donne beaucoup au gym. Ma carrière est loin d’être terminée», a lancé celui dont le frère, Steven Généreux, se battra contre un adversaire qui reste à déterminer.
«Steven, c’est le genre de boxeur qu’on veut pour mousser le spectacle, a renchéri Pellerin. On veut l’aider à avancer dans sa carrière afin qu’il puisse se battre pour un titre canadien un jour.»
Un autre protégé du collège Team Bergeron, Jean-François Mosimann, fera ses débuts pros le 23 mars. «Je suis un athlète qui vient surtout du kickboxing, mais je me sers toujours de mes poings dans mes combats. J’ai hâte de vous monter ce que je peux faire en boxe. J’ai quelques talents dans ma manche qui me permettent toujours de donner un bon show.»
S’étant récemment ajouté à cette carte, Alexandre Perron fera un retour dans le ring sous les couleurs de Team Bergeron. «Depuis mon premier combat amateur, à l’âge de 13 ans, j’attends ce jour-là. Je suis prêt mentalement et en forme physiquement. Je suis prêt à affronter n’importe qui. Je suis né pour me battre!»
Carte amateure
La soirée s’amorcera dès 18 h par la présentation de six combats amateurs. En finale, le Drummondvillois Kaï-Rick Lemaire croisera le fer avec David Ricot.
«Kaï-Rick arrive du championnat canadien, a souligné son entraîneur, Yanick Bergeron. Il va faire le saut chez les pros prochainement. Il va affronter un géant de 6 pieds, 6 pouces. Les deux se connaissent très bien, même s’ils ne se sont jamais affrontés. On est chanceux de voir ce combat ici.»
Les autres boxeurs de Team Bergeron en action seront Keven Beaudet, Karl St-Martin, Alexis Pion, Antoine Allard et Carl Fréchette.
«On va mettre de l’avant la relève drummondvilloise. C’est une super belle opportunité pour nos jeunes boxeurs, qui ont un très bel avenir devant eux. Ce sera une super belle carte qui va passer à l’histoire», a résumé Yanick Bergeron.
2000 spectateurs attendus
Véritable passionné des sports de combat, Yan Pellerin s’est donné pour mission de faire découvrir les talents locaux afin de contribuer à la revitalisation de la boxe québécoise.
«On veut aller dans les régions pour donner des chances aux athlètes du coin. Chaque boxeur amateur qui passe du temps dans le gym mérite la chance de passer pro et de devenir champion», a expliqué le promoteur.
Visant une salle comble de 2000 spectateurs au Centrexpo, Yan Pellerin n’écarte pas la possibilité de renouveler l’expérience drummondvilloise dans le futur. Déjà, le tiers des billets ont trouvé preneurs. «Je ne me suis pas lancé dans la promotion pour devenir millionnaire. Les promoteurs le font parce qu’ils sont des passionnés. Notre passion peut continuer seulement si vous venez voir nos boxeurs. En remplissant les salles, vous donnez la chance à ces boxeurs de vivre leur rêve», a-t-il conclu.
La pesée officielle aura lieu au Bistro de la gare, la veille du gala.
Ce qu’ils ont dit…
– Guillaume Gosselin, un Plessisvillois de 26 ans qui se frottera à Simon Risler, qu’il a croisé lors des Gants dorés : «Je ne suis pas un bon parleur. C’est plus sur le ring que vous allez voir. J’ai hâte de vous montrer ça. Ne clignez pas des yeux, parce que ça va être très explosif!»
– David Canuel, un Repentignois de 34 ans qui fera ses débuts pros contre Justin Grant (1-2-0) : «Ça faisait un bout que j’en rêvais. Maintenant, c’est le bon timing pour moi. Je me prépare pour offrir le meilleur spectacle possible et remporter la victoire.»
D’autres photos à voir ci-bas…
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