SANTÉ. Les citoyens de Saint-Eugène n’ont plus besoin de parcourir des dizaines de kilomètres pour bénéficier de certains soins de santé. À raison d’une fois par semaine, une infirmière les rencontre dans un local mis à disposition par la Municipalité.
Ce nouveau service découle d’une initiative de l’Afeas de Saint-Eugène face aux besoins croissants en matière de santé exprimés au sein de la communauté.
«La proposition vient de l’ancienne présidente de l’organisme, Monique Chayer-Deslauriers. Étant elle-même une aînée, elle était à même de constater que de plus en plus de personnes ont des limitations les empêchant de se déplacer comme elles veulent. Aussi, elle entendait de plus en plus les gens autour d’elle dire à quel point ils avaient de la difficulté à obtenir des rendez-vous. Elle a vu rapidement le potentiel d’un tel service dont tout le monde a besoin. Elle a donc pris l’initiative de monter un dossier – que j’ai pris en main à son départ – pour présenter le projet à la Municipalité», explique Veronic Gauvin, présidente de l’Afeas Saint-Eugène et administratrice de l’Afeas régionale Centre-du-Québec.
Les services de proximité étant de plus en plus réclamés, le conseil municipal a donné son aval sans hésitation au projet.
«Avec la pénurie de main-d’œuvre que connaît le réseau de la santé et les difficultés d’accès, on est conscient que ce n’est pas toujours simple recevoir des soins, affirme Marie-Ève Cholette, directrice générale. Les conseillers ont super embarqué dans le projet, ils n’étaient pas obligés de dire oui. Il faut mentionner toutefois que la Municipalité n’accorde pas d’aide financière; l’entente est plutôt de prêter un local pour permettre ce service. Et je tiens à dire que malgré cette contribution et l’accord unanime du conseil, le coup de chapeau revient à l’Afeas.»
Le local se situe au 1065, rang de l’Église, dans le même bâtiment abritant la caserne incendie et la bibliothèque. L’infirmière s’y rend une fois par semaine, selon la demande.
«Pour le moment, on va s’en tenir à une journée, mais on va s’ajuster en fonction des besoins des citoyens», fait savoir Katia Messier, infirmière auxiliaire.
Le 6 février a marqué le premier rendez-vous. Les jours qui ont suivi, la professionnelle de la santé indique avoir reçu près de dix appels.
«Le service n’est pas encore très connu, mais on voit que ça se parle de plus en plus», dit-elle.
Un bon éventail de soins est offert : prélèvements sanguins et autres analyses, injections sous-cutanées et intramusculaires, soins de stomies et de plaies ainsi que lavages d’oreilles.
D’autres services peuvent être donnés sur demande, tels que le changement de cathéter et la prise de tension artérielle ou de glycémie.
Pour avoir recours aux services de Mme Messier, les citoyens doivent préalablement prendre rendez-vous en plus d’avoir en main une ordonnance médicale.
«Même si je n’offre qu’un jour de disponibilité par semaine, les citoyens obtiennent un rendez-vous rapidement dans un délai très court. Il suffit de prendre le téléphone, ce qui est plus facilitant pour un bon nombre de personnes. Avec Clic santé, de nombreux aînés s’y perdent et les rendez-vous deviennent de plus en plus contingentés. Il est rare d’avoir une consultation à l’intérieur d’un mois. En plus, ce n’est plus possible de se présenter sans rendez-vous pour une prise de sang, par exemple», fait-elle valoir.
«N’ayant pas de pharmacie dans le village, c’est un nouveau service qui sera très apprécié de tous», estime pour sa part la présidente de l’Afeas.
La directrice générale souligne que le service ne se limite pas qu’aux Eugénois.
«L’objectif est d’offrir un service de proximité. Dans cette optique, les citoyens des villages voisins sont également les bienvenus», conclut-elle.
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