SANTÉ. Dix mois après le début de sa construction, Le Havre d’Élizabeth, accueillera les premiers usagers le 19 février. L’Express a pu visiter aujourd’hui ce centre de jour spécialisé en soins palliatifs, un lieu lumineux empreint de douceur et de sérénité.
Il suffit de franchir les portes de ce bâtiment situé en face de la rivière Saint-François pour être enveloppé de réconfort. Le centre de jour n’a rien d’institutionnel. La généreuse fenestration permet de faire entrer abondamment la lumière naturelle.
«Quand ils viennent ici, les gens sont des invités et non des patients. On veut qu’il se sentent comme s’ils étaient à la maison», tient à spécifier d’entrée de jeu Megan Boisvert, coordonnatrice aux événements et communications des Organismes René-Verrier.
Les services s’adressent aux personnes atteintes d’une maladie incurable avec un pronostic de fin de vie, mais dont la phase terminale n’est pas enclenchée.
«L’objectif avec le Havre c’est de venir en soutien aux services déjà offerts par le CLSC en soins à domicile», précise Mme Boisvert.
Chaque pouce carré a été réfléchi, analysé et maximisé. L’équipe de René-Verrier s’est inspirée des six autres centres de jour existant à travers le Québec pour bâtir Le Havre d’Élizabeth au coût de 4,2 M$.
«Nous avons eu la chance de partir de zéro. De réfléchir notre projet, de s’inspirer. Pour nous, ç’a été un immense carré de sable. Il faut dire aussi que nous sommes le seul centre de jour qui a une propriété distincte de la maison de soins palliatifs. Et on a un des plus grands aussi», commente la directrice des soins Sophie Laliberté.
Des soins au gré des besoins immédiats
À raison de trois jours par semaine, pour commencer, les invités et leurs proches aidants viendront y chercher différents types de soins et services, que ce soit pour la gestion des symptômes et de la douleur, des soins d’hygiène et esthétiques, des services psychologiques ou encore pour du soutien et de l’accompagnement à la vie spirituelle. Des ateliers d’art créatif seront également offerts.
«Chaque jour, l’accueil se fera entre 9 h et 10 h. Les invités, à leur rythme, pourront prendre un café, jaser entre eux, s’installer. À 10 h, un atelier de groupe sera donné suivi d’un groupe de soutien. Par la suite, un dîner gratuit sera servi. En après-midi, les gens recevront les soins et services adaptés à leurs besoins du moment. Ceux-ci seront déterminés par l’infirmière le matin même. C’est formidable de savoir qu’on sera capable de répondre dans l’immédiat à leurs problèmes et envies», détaille la coordonnatrice aux communications.
Une vingtaine de personnes (patients et proches aidants) seront accueillies quotidiennement.
«Éventuellement, on pourrait aller jusqu’à une centaine de personnes par semaine en ouvrant cinq jours. Ce sera selon la demande», indique-t-elle.
«Et je tiens à préciser que les personnes, en venant ici, elles doivent prendre l’engagement de rester toute la journée.»
Il s’agit également d’un excellent moyen de briser l’isolement.
«Ce qu’on remarque beaucoup, c’est que les gens atteints d’une maladie incurable et qui demeurent encore à leur domicile vivent beaucoup d’isolement, tout comme leurs proches aidants. Ils ont un peu le sentiment de ne pas être compris», fait savoir Mme Boisvert.
Rappelons également que le Havre d’Elizabeth devient également le tout premier centre de jour à offrir une pièce chaleureuse dédiée à l’aide médicale à mourir (AMM) pour les patients de la région.
Situé à l’angle des boulevards Allard et des Chutes, le centre de jour se décline sur trois étages. En plus du bureau de l’infirmière et de l’accueil, on y retrouve une grande salle communautaire au rez-de-chaussée, une cuisine puis un salon. À l’étage, le long corridor mène aux différents bureaux des professionnels et de l’équipe en place. Un vaste salon avec vue sur la rivière et une salle de conférence complètent ce niveau. Enfin, les soins de massothérapie, d’hygiène et esthétiques se retrouvent au sous-sol. Un atelier pour les plus manuels s’y trouve également.
«On part avec cette offre de base, mais c’est certain que dans six mois – et c’est mon souhait – on va être ailleurs dans notre offre de services. Au fil des prochaines semaines, on va vraiment être à l’écoute des usagers puis on va s’ajuster en fonction de ça, parce qu’au fond, c’est pour eux qu’on est là. C’est un privilège de pouvoir offrir ça à la communauté, et ce, de façon tout à fait gratuite», souligne Mme Laliberté.
Notons que les portes ouvertes au grand public se tiendront les 17 et 18 février.
Programme Rose
En marge des services réguliers, Le Havre d’Élizabeth proposera le programme Rose dès le 5 avril sur une période de 12 semaines. Celui-ci s’adressera aux femmes atteintes de cancer, mais dont la maladie est curable.
«Grâce aux sous amassés dans le cadre de la course féminine La Joséphine, un montant de 22 000 $ nous a été versé. Ces sous nous permettent donc de mettre sur pied ce programme. Ainsi, une fois par semaine, les femmes pourront venir bénéficier des services offerts, mais selon une approche différente», mentionne Megan Boisvert.