INTÉGRATION SOCIALE. Afin de favoriser l’autonomie de jeunes adultes issus d’un contexte d’hébergement en protection de la jeunesse, un appartement situé au centre-ville de Drummondville procure un lieu à la fois stable, sécuritaire et bienveillant.
Quatre anciens «enfants de la DPJ» bénéficient ainsi actuellement du projet d’appartement laboratoire Le Step, inauguré en juillet.
La clientèle visée a connu auparavant la réalité des centres d’accueil et de centres de réadaptation.
Le Step a été initié par des éducateurs de l’équipe du Programme qualification des jeunes du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).
Une journée portes ouvertes a eu lieu lundi, à l’attention des médias et de plusieurs intervenants et élus, afin de faire découvrir ce tremplin vers la vie autonome.
«Ce projet est un engagement important à l’endroit de nos jeunes. C’est primordial pour nous de mener des actions qui contribuent au bien-être des enfants», commente Mathieu Bédard, directeur adjoint pour les volets hébergement, délinquance et réadaptation au CIUSSS MCQ.
Ces jeunes peuvent ainsi à la fois apprivoiser et expérimenter la vie en appartement, tout en bénéficiant d’un encadrement adéquat.
«Chaque jeune sera ainsi bien équipé en vue de vivre pleinement leur vie d’adulte. On leur donne une chance de déployer leurs ailes et, surtout, d’avoir de l’espoir», commente Julie Moreau, déléguée à la jeunesse sous la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents au CIUSSS MCQ.
Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, est fort impressionné par ce projet innovateur.
«J’ai pu visiter l’appartement et j’ai ainsi rencontré un jeune qui s’en est sorti après trois mois. J’ai été vraiment très touché», partage-t-il.
Le ministre Carmant n’a que de bons mots pour cette étape de transition vers l’autonomie implantée à Drummondville, qui sert également à prévenir de nombreux cas d’itinérance. Il espère que d’autres projets du genre se multiplieront à travers le Québec.
«Ces jeunes sont des citoyens à part entière. Je souhaite qu’ils soient constamment bien accompagnés et écoutés.»
Le ministre responsable du Centre-du-Québec, André Lamontagne, applaudit cette initiative primordiale, car le tiers des jeunes qui sortent de la DPJ vivent cette précarité et des épisodes d’itinérance dès la première année.
«La capacité exceptionnelle de la communauté d’exprimer autant de solidarité et de se mobiliser, en sortant de la boîte et en innovant», opine-t-il.
Son collègue, le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, a indiqué que ce dossier lui tenait à cœur depuis plusieurs années.
«On arrive à bon port. Ce ne fut pas toujours facile, mais je me suis battu pour ces jeunes et ça a porté fruit», déclare-t-il.
François Gosselin, directeur général de l’Ensoleilvent, est très heureux de l’instauration du Step.
«C’est un naturel, avec notre mission, de participer à ce beau projet d’hébergement temporaire. On y va à petits pas, même si beaucoup a déjà été fait depuis sept mois», affirme-t-il.
Kariane Bolduc, éducatrice spécialisée au CIUSSS MCQ, allègue pour sa part que ce projet a de nombreux bienfaits.
«Nous assurons une présence à chaque jour. Les jeunes peuvent se promener en ville, prendre un café ou faire leur épicerie, ce qui leur permet de mener une vie plus normale. Et un beau lien de confiance s’établit avec le temps», dit-elle.
Justin, un des locataires de cet appartement laboratoire, apprécie grandement son expérience.
«J’avais besoin de me retrouver. J’ai ici beaucoup de liberté, tout en étant bien encadré. Ça me motive à poursuivre mes études», soutient-il.
La Fondation des jeunes de la DPJ (avec une contribution de 30 000 $), l’organisme l’Ensoleilvent, la Ville de Drummondville, l’Office d’habitation Drummond, l’AFEAS et la Maison du chômeur ont entre autres collaboré à mettre sur pied cet appartement laboratoire.