SOINS DENTAIRES. L’Association des denturologistes du Québec a récemment dénoncé le délai entre l’annonce du nouveau Régime canadien de soins dentaires et son entrée en vigueur, soit en mai prochain. Deux denturologistes de Drummondville, joints par L’Express, déplorent également cette situation qui occasionne un stress financier majeur.
Plusieurs clients, qui auraient besoin dès maintenant des services d’un denturologiste, ont décidé d’attendre que le programme soit disponible avant de prendre rendez-vous, soit à partir de mai.
Hervé Somier, qui est également administrateur du groupe Entraide Denturologistes, soutient que l’inquiétude est très grande face à ces nombreux reports et annulations.
«Après avoir traversé la pandémie et la récession économique, c’est une autre épreuve dont on aurait pu se passer. On commençait à peine à reprendre notre souffle. Le gouvernement fédéral n’a donné aucune explication sur ce délai. Le programme a été très mal présenté et son entrée en vigueur n’est pas du tout cohérente. Les gens qui ont mis sur pied le Régime canadien de soins dentaires ne savent rien de nos réalités économiques, de la gestion des employés et du stress que nous subissons», commente-t-il.
Isabelle Gagnon corrobore ces propos.
«C’est bien sûr un programme qui aidera plein de gens. Mais en attendant, on est complètement dans l’ignorance. Même la grille de tarifs n’a pas été dévoilée. Nous n’avons pas le choix d’attendre mais, en pendant ce temps, ce sont des pertes de revenus importantes que nous subissons en ce début d’année», soutient-elle.
Mme Gagnon suggère que la clientèle éligible à ce régime de soins dentaires puisse bénéficier des services des denturologistes – pour par exemple recevoir leurs nouvelles prothèses dentaires – dès maintenant.
«On ne vivrait ainsi pas d’engorgement au niveau des horaires à partir de mai. Les clients pourraient se faire rembourser leurs factures lorsque ce sera possible», dit-elle.
L’Association des denturologistes du Québec fait remarquer que plusieurs jeunes propriétaires de cliniques, qui ont une marge de manœuvre plus mince, doivent mettre à pied des employés ou, encore pire, fermer leurs portes.
«J’espère vraiment que le gouvernement canadien révisera rapidement sa position. Ce délai touche vraiment beaucoup de gens et il est essentiel que le programme soit accessible le plus tôt possible, autant pour les denturologistes que pour leurs clientèles», conclut M. Somier.
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