POLITIQUE. Roger Pomerleau, un militant indépendantiste de longue date qui a été entre autres député fédéral de la circonscription de Drummond, s’est démarqué par sa gentillesse, son énergie contagieuse, son intelligence vive et sa passion. Plusieurs hommages émouvants lui ont été rendus cet après-midi, à la chapelle commémorative Lemire, en présence de plusieurs amis, membres de sa famille et anciens collègues.
Décédé le 20 décembre dernier à l’âge de 76 ans, M. Pomerleau a succédé à la députée sortante de Drummond, Pauline Picard, de 2008 à 2013.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet – lui-même autrefois député péquiste dans Drummond et dans Johnson -, a été charmé par la grande simplicité de Roger Pomerleau.
«J’ai le souvenir de quelqu’un qui se démarquait par sa bonhomie et ses mots colorés. Il souriait très souvent et ricanait beaucoup», mentionne-t-il.
M. Blanchet qualifie M. Pomerleau de très engagé, toujours prêt à épouser diverses causes.
«Autant comme député que comme militant sur le terrain, il était le même homme. Et je ne l’ai jamais vu se prendre pour quelqu’un d’autre», soutient-il.
Le chef du Bloc québécois ajoute que Roger Pomerleau était un homme de vérité.
«Il ne tournait pas autour du pot. Il affichait une belle clarté et de l’aplomb», allègue-t-il.
Une amie de M. Pomerleau depuis plus de 15 ans, Lyne Bélanger – qui a été présidente de l’exécutif du Parti québécois dans Drummond-Bois-Francs -, évoque sa grande volonté de se battre afin de faire avancer le projet d’indépendance du Québec.
«Encore récemment, lors de l’élection partielle dans Jean-Talon, Roger a travaillé comme bénévole. C’était pour lui très important», raconte-t-elle.
Jean Falaise, qui a connu M. Pomerleau par ses implications environnementales – notamment au Regroupement Vigilance Hydrocarbure Québec et au Collectif d’actions pour une rivière et un environnement sans site d’enfouissement (CAPRESSE), insiste sur l’engagement citoyen de l’ex-député de Drummond.
«C’était un avant-gardiste qui a fait de la sauvegarde de l’environnement une grande priorité. Et Roger aimait vraiment beaucoup les gens», opine-t-il.
Durant la cérémonie tenue à la chapelle commémorative Lemire, Émilie Surette, la nièce de Roger Pomerleau, a témoigné de la culture générale et de la grande mémoire de son oncle.
«Il était une encyclopédie ambulante. On a eu le Petit Robert et le Petit Roger », a-t-elle dit avec le sourire.
Lundi, lors de la rentrée parlementaire, le député de Drummond, Martin Champoux, a tenu à rendre hommage à Roger Pomerleau lors du moment réservé aux déclarations des députés dans la Chambre des Communes.
«Roger Pomerleau est mort. C’est comme si on venait d’arracher un petit bout d’âme au Québec. Ce Québec dont il aimait tant les gens autant qu’il chérissait sa langue et qu’il adorait sa culture (…) Roger était avant tout un militant d’exception. Au Bloc comme au PQ, Roger était de toutes les campagnes. Quiconque a déjà vu Roger Pomerleau, ancien député, faire du pointage par téléphone en est resté marqué c’est sûr. Il était un homme de convictions, d’une intégrité sans faille et, surtout, un homme d’action. Roger Pomerleau est parti rejoindre d’autres grands de la famille. Les Lévesque et Bourgeault, les Miron, Julien, Leclerc, Landry, Falardeau et tous les autres qui sont partis peinturer le ciel en bleu grâce à qui il nous resterait juste un peu de nuages à souffler pour qu’enfin on puisse tenir notre promesse de te donner Roger ce petit bout de pays qu’on te doit pour tout ce que tu auras fait pour y arriver. Salut Roger.»
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