85 ans d’engagement, de don de soi et de transmission des savoirs

Claude-Hélène Desrosiers
85 ans d’engagement, de don de soi et de transmission des savoirs
Simonne Leblanc, Huguette Bertrand, France Houde, et Thérèse Dubé à la première rangée. Deuxième rangée : Johanne Aubert, Nicole Lambert, Huguette Tourigny, Hélène Laroche et Annette Faucher. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COMMUNAUTÉ Le 5 mai 1938 se tenait la première réunion du Cercle de fermières de Saint-Cyrille-de-Wendover. Cécile Généreux en devient la première présidente. 85 ans plus tard, les fermières sont toujours là, véritables gardiennes des traditions artisanales et culturelles.

Elles ont, à travers les années, contribué à améliorer les conditions de vie des femmes, tout en brisant l’isolement. Elles ont su se tenir les coudes à travers des préoccupations communes comme le besoin d’autosuffisance, la volonté d’indépendance envers l’influence religieuse et le désir d’entraide avec leurs concitoyens cyrillois.

Il faut être là durant une rencontre pour les voir s’animer. Il règne dans ce local du 2e étage de l’aréna une ambiance chaleureuse et joyeuse. Comme dans une ruche, les vaillantes abeilles s’activent tout en jasant. Une petite pièce attenante à la salle est une caverne d’Ali Baba. Elle contient toutes sortes de matériaux donnés : balles de laine, boutons, tissus, fournitures de toutes sortes.

Elles se servent de tout ce qui leur est donné pour redonner ensuite. Solidement enracinées au milieu communautaire de la municipalité, elles donnent sans relâche : enfants, nouveaux arrivants, familles vivant dans la précarité. Que l’église ait besoin de réparations ou que les Chevaliers de Colomb organisent une activité de financement, elles sont fidèles au poste.

Un petit hibou en construction. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Bien en vue sur l’un des murs, le logo du 85e anniversaire brodé au petit point par trois fermières, ouvrage qui a pris 6 mois à compléter. Toutes les femmes du groupe ne sont pas des artisanes aguerries, puisque ce n’est pas un prérequis pour être membre. Le Cercle de fermières, c’est aussi un lieu pour socialiser. Certaines se rendent aux réunions simplement pour cela. Celles qui réalisent des travaux ont l’occasion de montrer ce qu’elles ont fait pendant le mois, à la fin des rencontres. «Ça motive, on s’encourage entre nous. Ça donne des idées aux autres», explique Hélène Laroche, secrétaire du conseil d’administration. Parfois, il peut arriver qu’une femme se lance dans une forme d’artisanat après avoir passé plusieurs années à observer.

L’organisme a pour but, cette année, d’offrir ses services aux gens de la municipalité, par exemple, par des cours d’informatique. L’intergénérationnel est aussi à l’honneur. Des ateliers sont donnés à des enfants de l’école primaire. Ils viennent durant l’heure du dîner, une fois par semaine. Ils sont une vingtaine à apprendre les rudiments de la couture à la main avec la fabrication de coussins en forme de hiboux. L’été dernier, c’était au tour des jeunes du camp de jour. Les fermières pensent aussi aux adolescents qui fréquentent la Maison des jeunes. «On a fait venir des métiers sur table, ils vont pouvoir confectionner des linges à vaisselle», mentionne Nicole Lambert, présidente.

En plus des rencontres régulières, des ateliers sont offerts sur différents sujets touchant à la vie des femmes, que ce soit pour apprendre de nouvelles techniques artisanales ou encore pour de l’éducation populaire, comme un atelier sur le recyclage.

Le Cercle de fermières est ouvert aux femmes de tous âges ayant envie de s’y joindre. Selon Nicole Lambert, maintenant plus que jamais, il y a un véritable besoin de briser l’isolement et de continuer à transmettre les savoirs ancestraux.

Au lancement des activités du 85e anniversaire, les membres ont organisé une exposition d’objets. Hélène Laroche y avait apporté un ensemble de baptême fait par son arrière-grand-mère. Selon elle, les jeunes sont moins nombreux à conserver des items importants dans l’histoire familiale… et moins enclins à faire du bénévolat. Les fermières espèrent que les savoirs vont continuer à se transmettre longtemps encore.

Soulignons en terminant l’implication remarquable des doyennes du Cercle de fermières de Saint-Cyrille-de-Wendover. Cécile Vallée Langelier est membre depuis 1975. Son dévouement l’a fait couronner bénévole de l’année deux fois, soit en 1989 et en 2013. France Houde Leclair est quant à elle membre depuis 1979, s’impliquant au niveau local et régional à différents postes. Également membre depuis 1979, Jeanne Potvin Descôteaux a remporté le prix d’assiduité en 1991 et a été honorée comme fermière de l’année à quelques reprises.

 

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