SANTÉ. Plus de dossiers concernant une situation de maltraitance ont atterri sur le bureau de la commissaire aux plaintes et à la qualité en 2022-2023. Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec enregistre une hausse de 29 % par rapport à l’année précédente. Â
Précisément, 184 dossiers ont été traités se déclinant en 16 plaintes exprimées par un usager ou les proches et 168 enquêtes entreprises par la commissaire à la suite de faits rapportés ou observés. En guise de comparaison, en 2021-2022, 143 cas ont été rapportés; 94 l’année précédente.
«On remarque une augmentation graduelle des dossiers concernant la maltraitance. C’est une bonne chose, car la Loi (NDLR : en vigueur depuis mai 2017) vise à faciliter la dénonciation. Depuis, il y a eu beaucoup de formations auprès du personnel afin qu’il soit apte à repérer et dépister des situations de maltraitance et à savoir aussi dans quelle situation le signalement obligatoire s’applique. Donc c’est de plus en plus signalé et les interventions nécessaires sont mises en œuvre pour faire cesser la maltraitance et ainsi assurer la protection des personnes vulnérables», a exposé Lucie Lafrenière, commissaire aux plaintes et à la qualité des services, lors de son bilan annuel.
Dans la majorité des situations traitées, la maltraitance provenait d’un dispensateur de services. Dans 36 % des cas, la maltraitance provenait d’une personne proche, et elle provenait d’un autre usager dans 16 % du temps. En ce qui a trait à l’instance visée, la majeure partie des signalements ou plaintes en maltraitance concernaient des milieux d’hébergement dans une proportion d’environ 40 % en CHSLD, 23 % en résidence privée pour aînés (RPA) et 20 % en ressource non institutionnelle (RNI).
La maltraitance physique (60 dossiers) constitue la forme la plus fréquente suivie de la maltraitance organisationnelle (38), financière (38), psychologique (29) et sexuelle (26).
Sur les 184 cas traités, 108 ont été conclus avec mesures, soit environ 59 % des dossiers. En voici quelques exemples : employé rencontré, retour sur la définition de maltraitance, sur les comportements attendus à l’égard des usagers et moyens personnels de prévenir l’impatience envers la clientèle; révision du processus de sélection de la clientèle à l’unité de soins d’assistance en lien avec les limites d’accueil de la résidence; accusations criminelles déposées contre la personne maltraitante; mesures disciplinaires imposées à l’employé visé et participation de celui-ci à la formation «Approche en milieu de vie»; intervention auprès des deux filles d’une résidente en CHSLD en leur apportant des pistes de solutions pour les aider à améliorer la qualité de leurs interactions avec leur mère et surveillance accrue lors des visites à la résidente; demande de produire un plan d’action à la suite de l’inspection de la RPA.
Soulignons que la maltraitance représente 12 % de tous les motifs de plaintes et interventions reçus par la commissaire en 2022-2023.
Encore de la méconnaissance
Si les plaintes sont en hausse et que la Loi porte ses fruits, la commissaire Lafrenière observe toutefois la persistance d’une certaine méconnaissance des modalités du signalement obligatoire en général. Aussi, elle a remarqué l’année dernière que la notion de maltraitance organisationnelle demeurait méconnue de la part des gestionnaires et des divers intervenants, entraînant une difficulté à la repérer pour la faire cesser.
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