ÉCONOMIE. La Société de développement économique de Drummondville (SDED) a mis le cap sur le Mexique, à l’occasion d’une mission de recrutement de travailleurs qualifiés. En l’espace de deux jours, plus de 500 Mexicains ont trouvé un emploi en sol québécois.
Le Mexique figure au premier rang des partenaires commerciaux du Québec en Amérique latine. Sa tradition migratoire, son caractère francotrope, sa jeune population, la qualité et les compétences de sa main-d’Å“uvre sont en adéquation avec les secteurs en pénurie à travers la province. De plus, la facilité de ses ressortissants à intégrer la société québécoise et l’intérêt des entreprises d’ici à leur égard sont les principales raisons qui en font un territoire de choix.
Dans le passé, la SDED a mené une première mission de recrutement de travailleurs temporaires en formule virtuelle. Cette fois, la délégation drummondvilloise s’est rendue à Mexico à la fin du mois de novembre.
Une dizaine d’entreprises de la région ont pris part au voyage, dans le cadre des Journées Québec Mexique qui sont organisées par le gouvernement du Québec et ses partenaires. «Samedi et dimanche, il y avait au-dessus de 1000 candidats qui étaient attendus pour remplir les 548 postes affichés. On était deux organismes non gouvernementaux, Québec international et la SDED», fait savoir la mairesse de Drummondville et présidente de la SDED, Stéphanie Lacoste.
«Au niveau des postes à combler, il y avait le secteur technique, de la restauration et du tourisme. Il y avait pour la première fois le monde de la santé qui était là -bas. Ils sont revenus également avec des candidatures intéressantes», ajoute-t-elle.
Les rencontres entre les employeurs et les futurs travailleurs se sont déroulées à merveille, affirme Stéphanie Lacoste. «Les entrepreneurs mentionnaient qu’il y avait plusieurs entrevues qui se sont tenues entièrement en français et d’autres ont été en français et en espagnol. C’est un plan de vie pour ces gens d’immigrer au Québec. Ils avaient déjà amorcé l’étape de la francisation. Ils étaient très sérieux dans leurs démarches.»
Les emplois ont tous trouvé preneur. «Chaque fois qu’on fait des missions, on arrive à remplir les objectifs qu’on s’était fixé au départ. Les entreprises ont l’embarras du choix. Souvent, il y a plus d’un candidat qui offre les compétences, la motivation et l’expertise recherchées. Pour nous, c’est presque tout le temps le modus operandi. On revient avec l’entièreté des postes comblés lorsqu’on fait des missions, notamment à cause de la richesse des candidatures qui sont proposées et de la rigueur du processus de sélection», explique le directeur général de la SDED, Gerry Gagnon.
Rencontres et échanges
La SDED a profité de l’occasion pour rencontrer la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec, Christine Fréchette. «Il faut comprendre que c’était la première fois depuis son entrée en mandat qu’elle faisait une présence dans une mission économique de recrutement de travailleurs. C’était une expérience pour elle qui était formatrice», indique Gerry Gagnon.
Stéphanie Lacoste a entre autres échangé avec la ministre concernant le rôle de la SDED. «On voulait voir quelle est sa vision des organismes non gouvernementaux comme nous. Puisqu’elle a déjà travaillé pour Montréal international, Mme Fréchette comprend bien ce qu’on fait concrètement pour la région. On est en renouvellement de partenariat avec le ministère. Ça va bien. On voulait avoir des éclaircissements sur des éléments. On a pu jaser de tout ça. Ça suit son cours pour le reste des choses.»
Le but de la mission était également d’explorer le potentiel de développement économique entre le Mexique et le Québec, dont Drummondville. La SDED a rencontré la déléguée du Québec à Mexico, Stéphanie Allard-Gomez, tout comme l’ancien ambassadeur du Canada au Mexique, Pierre Alarie. «On est sorti de là avec de plus grandes connaissances et surtout des contacts qui nous permettent de mieux connaître le territoire», soutient Gerry Gagnon.
Quelques mots ont été glissés concernant l’un des plus importants projets industriels au Québec, la filière batterie à Bécancour.
Dans tous les cas, la SDED tire un bilan positif de son passage au Mexique. «Ce que je retiens surtout, c’est le plein potentiel de la région pour nos entrepreneurs dans le secteur manufacturier. Il y a beaucoup de quarts de métier qui sont en soutien à ce que nos entrepreneurs ont besoin», dit Stéphanie Lacoste.
Pour sa part, Gerry Gagnon rappelle que plusieurs autres destinations figurent au calendrier de la SDED. «Il y a prochainement le Maroc et le Brésil qui s’en viennent. On incite les entreprises qui ont des besoins de travailleurs à profiter de ces missions qu’on organise. On parle de ralentissement économique. Malgré tout, on les encourage à ne pas hésiter et de faire des démarches en recrutement de travailleurs. Il y a un temps de décalage entre la date qu’on recrute et la date où l’employé arrive au pays. Normalement, le processus prend de huit à dix mois.»
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