GRÈVE. Plusieurs centaines de drapeaux vert turquoise ont flotté sur le boulevard Saint-Joseph, mercredi, à l’occasion de la deuxième journée de débrayage des membres du Front commun.
Les travailleurs du secteur public représentés par les syndicats du Front commun ont pris d’assaut le boulevard sous le coup de 11 h. Plusieurs groupes se sont rassemblés à différents endroits sur la route, entre le viaduc de l’autoroute 20 et le secteur de Saint-Nicéphore. Les syndiqués, issus du réseau de l’éducation, de la santé et des services sociaux, agitaient leurs drapeaux sous la cacophonie des instruments de musique et des klaxons.
À l’école secondaire La Poudrière, l’atmosphère était conviviale. Une centaine de manifestants s’étaient réunis à l’intersection des boulevards Saint-Joseph et Jean-de Brébeuf. Des hot-dogs étaient distribués aux participants. L’enseignante du CFER des Chênes Dominique Provencher s’y trouvait, en compagnie de ses collègues et de sa fille Romy. «On participe à la manifestation pour que nos enfants aient une éducation qui a du bon sens, a-t-elle indiqué. Ma fille est venue de son plein gré. Elle a sept ans. Son rêve est de devenir enseignante. Elle se bat pour ses futures conditions de travail.»
Pour sa part, l’enseignant de l’école La Poudrière, Félix Côté, était sur la ligne de piquetage depuis déjà quelques heures. Sa motivation ne faiblissait pas. «On dirait que les négociations sont bloquées. Il y a un blocage au niveau du gouvernement et de son écoute. Ils veulent améliorer les choses, mais on ne voit pas d’efforts en ce sens. Ça prendra le temps que ça prendra. On va se serrer les coudes. On veut avoir de bonnes conditions pour enseigner aux élèves dans nos écoles.»
Au marché public de Drummondville, l’ambiance était survoltée. Sans contredit, les manifestants ne sont pas passés inaperçus avec leurs costumes et leurs pancartes. Pour sa part, l’orthopédagogue Olivier Patoine jouait bruyamment du tambour. «C’est important de se faire voir aujourd’hui. En éducation, ça fait plus de 40 ans qu’on n’a pas le niveau de service qu’on aimerait avoir. Chaque année, les élèves ont moins en moins de services dans les écoles. Il y a plusieurs d’entre elles qui ne sont pas desservies par les professionnels, comme les orthopédagogues, les psychologues et les psychoéducateurs. On a des problèmes d’attraction et de rétention. C’est le temps de changer ça et de montrer au gouvernement Legault qu’il faut financer l’éducation le plus possible», a indiqué le vice-président de l’unité des Chênes du Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ).
Plus loin, le viaduc de l’autoroute 20 était bondé de manifestants. Le personnel de l’éducation de huit écoles était rassemblé à cet endroit. «C’est une belle ambiance. Les gens sont au rendez-vous. Les voitures aussi. Les automobilistes nous encouragent. C’est beau de voir la collaboration de la population», a souligné Mélanie Camirand, enseignante à l’école Notre-Dame-du-Bon-Conseil.
«Ça nous donne un deuxième souffle. On est fatigué. On le dit depuis plusieurs années. Ça nous encourage de voir que la population est derrière nous», a mentionné sa collègue Sylvette Lefebvre.
Rappelons que la deuxième phase de la grève du Front commun s’est amorcée mardi matin, ce qui a entraîné la fermeture d’écoles et le ralentissement des activités dans les établissements de santé. Les salariés unissent leur voix pour lancer un message clair au gouvernement. Ils exigent de meilleures conditions de travail et salariales.
À Drummondville, un rassemblement est prévu à l’école Marie-Rivier, jeudi avant-midi. Une marche se tiendra aux alentours de l’établissement scolaire.
Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.
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