CANNEBERGES. Après avoir connu des récoltes records en 2022, les producteurs de canneberges du Québec ont enregistré une baisse radicale des quantités produites.
«C’est une saison à oublier, a lancé d’entrée de jeu Monique Thomas, directrice générale de l’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ). C’est catastrophique, surtout pour la production biologique. C’est un désarroi pour ces producteurs; il y a beaucoup de pertes de superficie cultivée et des rendements sous les moyennes des dernières années.»
En 2022, les producteurs de canneberges, dont le Centre-du-Québec est le berceau provincial, avaient récolté un total de 337 millions de livres de fruits. Un an plus tard, ces récoltes ont fondu pour atteindre 205 millions de livres, soit un recul de 37 %. De plus, après avoir atteint un sommet en 2020 avec 39,9 % des champs en culture biologique, leur représentation a chuté à 21,5 % aujourd’hui. Les moyennes de production biologique étaient de 18 000 livres par acre (4046 mètres carrés) cultivé; le chiffre n’a atteint que les 11 000 livres par acre lors de la plus récente saison.
«Dans notre usine de transformation, on a constaté une baisse d’environ 45 %, a indiqué Louis-Michel Larocque, propriétaire drummondvillois de la ferme Les Atocas du Québec, situé à Lemieux. C’est énorme. J’avais déjà vu des baisses semblables dans quelques fermes à la fois, mais jamais dans une aussi grande proportion de producteurs.»
Néanmoins, Monique Thomas ne croit pas que d’énormes conséquences se feront ressentir prochainement. Malgré la baisse de production, l’année record de 2022 a permis aux transformateurs d’accumuler des réserves de fruits.
«Nous sommes aussi dans un environnement nord-américain global. L’an dernier, c’était très bon au Québec et moins réussi au Wisconsin, qui est l’état américain qui produit le plus de canneberges. Ça a été l’inverse cette année», a souligné la directrice générale.
Des causes
Plusieurs éléments peuvent expliquer les déboires de la production de canneberges. Le principal étant les forts épisodes de pluies survenus lors de la période de pollinisation en juin dernier. Chez Les Atocas du Québec, les quantités d’eau ont été tellement abondantes qu’il a manqué d’espace dans les bassins de rétention pour les emmagasiner durant la période de floraison. Des champs sont demeurés inondés durant cette période, occasionnant des pertes importantes.
«On a aussi eu une vingtaine de nuits de gel au printemps qui ont causé beaucoup de pertes. Ensuite, on a eu un déluge. La météo nous a réellement joué des tours cet été. En raison de la mauvaise température, ça a été très difficile de contrôler les insectes ravageurs. L’humidité de la terre a aussi favorisé la pousse des mauvaises herbes. Ça a été compliqué d’un bout à l’autre», a expliqué M. Larocque.
L’hiver précédent a également été difficile pour les producteurs. Afin de préserver leurs bourgeons, que les plants font à l’automne, les producteurs inondent leurs champs d’une couche d’eau afin de les protéger avec de la glace et de la neige des grands froids. Cependant, Louis-Michel Larocque rapporte que cette glace a fondu à deux reprises l’hiver dernier. «On souhaite maintenant avoir un vrai hiver», a-t-il annoncé.
Malgré une saison décevante, l’optimisme demeure en prévision de la prochaine saison. Selon M. Larocque, les plants ont tendance à bien réagir à la suite d’une mauvaise saison. «J’ai espoir qu’on aura une année exceptionnelle», a conclu le producteur drummondvillois.
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