Procès de Noah Corson : la victime livre un témoignage poignant

Procès de Noah Corson : la victime livre un témoignage poignant
Noah Corson est accusé d’agression sexuelle. Les faits se sont déroulés en 2016. (Photo : Ghyslain Bergeron)

JUSTICE. C’est aujourd’hui que s’est amorcé le procès de l’ex-joueur des Voltigeurs de Drummondville, Noah Corson, accusé d’agression sexuelle.

Le procès a débuté avec le poignant témoignage de la présumée victime, qui était âgée de 15 ans au moment des faits, en 2016. Elle a expliqué dans un calme absolu comment la soirée avec Noah Corson et deux autres hockeyeurs d’âge mineur a viré en cauchemar, en viol collectif.

Elle a raconté devant la cour qu’un des joueurs était une fréquentation, qu’elle a connu sur les réseaux sociaux, et qu’elle ne s’attendait clairement pas à recevoir la visite des deux autres personnes. Elle a d’ailleurs appris leur prénom qu’au cours de la soirée. Elle a reconnu Noah Corson, et l’un de ses agresseurs, plus tard lors d’un match de la ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) au cours duquel une affiche de grande taille montrait les différents joueurs de l’équipe.

La présumée victime, qui était seule durant la soirée de l’agression, a raconté que ces hockeyeurs se sont directement rendus à sa chambre à leur arrivée. Ils se seraient alors tous glissés sous les couvertures. Malgré ses nombreux souvenirs flous, elle a indiqué devant la cour qu’elle se souvient qu’un des hockeyeurs a tenté de retirer son chandail contre sa volonté. Selon sa mémoire, elle se serait également ramassée à quatre pattes, sur le lit et sans vêtement.

Deux des trois individus l’auraient alors agressé avec pénétration chacun leur tour, alors que l’autre n’aurait pas réussi. Ils auraient ensuite quitté les lieux quelque temps après. Celle qui était mineure au moment des faits a rapporté lors de son témoignage qu’elle avait affirmé qu’elle n’était pas consentante et «qu’elle était dans sa semaine».

Le lendemain de cette soirée cauchemardesque, elle aurait tenté de communiquer avec son ancienne fréquentation. «Je voulais connaître les raisons du pourquoi ils m’ont fait ça», a mentionné celle qui n’aurait finalement jamais eu de réponses de la part de ce dernier.

(Photo : Ghyslain Bergeron)

Durant les mois qui ont suivi, la victime a ensuite tenté à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours. En plus de vivre de l’anxiété, elle a également été hospitalisée en psychiatrie à deux reprises. Elle a finalement décidé de porter plainte qu’en 2018.

«Dans chaque processus de dénonciation individuelle, les gens composent avec des événements imposés et essaient de vivre avec ça. C’est de gérer les conséquences émotionnelles et psychologiques qui découlent de ça. Le moment où ils sont prêts à aller de l’avant leur appartient pleinement», a affirmé le procureur de la Couronne, Me Marc-André Roy.

Noah Lee Jetté Corson, de son vrai nom, est le seul qui était majeur lors de l’événement; les deux autres accusés ayant plaidé coupable devant le Tribunal de la jeunesse.

Version des faits différente

Au cours de l’après-midi, l’un des deux autres hockeyeurs, a été appelé à témoigner pour raconter sa version des faits.

Selon ses propos, la victime et une de ses amies auraient été appelées à rejoindre le trio au restaurant La Cage-brasserie sportive de Drummondville. Ils se seraient ensuite rendus à l’appartement où Noah Corson aurait été le premier à amener l’idée «d’un trip à trois». Le présumé complice a alors indiqué qu’il a ressenti un profond malaise face à cette idée.

Après l’événement, précisément après être sorti de la salle de bain, il aurait entendu plusieurs claques et gémissements provenant de la pièce, alors qu’il restait seulement la victime et M. Corson dans la chambre. Quelques instants plus tard, il a indiqué que l’adolescente en est ressortie en pleurs avec son mascara qui avait coulé.

«Je lui ai donné un câlin et je me suis excusé pour ce qui venait de se passer», a-t-il laissé savoir.

Fils de l’ancien joueur du Canadien de Montréal, Shayne Corson, Noah Corson a évolué pour les Voltigeurs durant une saison. Ce dernier a récemment pris une pause indéterminée du hockey lorsqu’il a su que des accusations ont été portées contre lui. Il évoluait alors pour le Thunder des Adirondacks dans la ECHL.

Le procès se poursuivra mercredi au palais de justice de Drummondville devant le juge Paul Dunnigan. L’accusé est représenté par Me Jasmin Laperle.

 

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