SOCIÉTÉ. La Table de concertation des personnes aînées de la MRC de Drummond a récemment envoyé une lettre à la Société de développement économique de Drummondville (SDED) afin de sensibiliser les commerçants à conserver des postes de caissier.
Dans la vie rapide que les gens mènent aujourd’hui, peu de temps est accordé au contact humain. Les personnes qui en écopent le plus : les aînés plus vulnérables. Que ce soit à l’épicerie, à la pharmacie ou tout autre magasin, ce sont souvent des moments que certains doyens de la société ont pour discuter avec des commerçants, alors que la majorité du temps, ils sont cloîtrés à leur domicile ou dans des résidences. De plus, dans l’ère de la technologie, tout est adapté pour que le contact humain soit limité, voire pratiquement inexistant, explique-t-on dans la lettre.
Par exemple, les caisses automatisées existent dans le but que les clients soient autonomes. Jadis, cette manière de procéder n’était tout simplement pas présente pour les personnes âgées. Par conséquent, le fait de devoir s’y adapter peut être une source d’angoisse dans la vie de tous les jours pour ces citoyens retraités.
«À travers des conversations que j’ai eues avec des aînés, ils disent souvent que ça les stresse d’aller à des caisses libre-service. S’ils ont deux ou trois articles, c’est correct, mais s’ils ont des choses à peser, à scanner et à mettre dans des sacs, ils ne sont pas à l’aise avec ça. C’est pour cette raison qu’ils préfèrent aller voir de vraies caisses», soutient celle qui représente l’Association des retraités de l’enseignement du Québec, Mariette Pelletier.
C’est dans cette optique que la Table de concertation des personnes aînées de la MRC de Drummond a décidé de prendre les choses en main en envoyant une lettre de sensibilisation, le 14 septembre dernier, qui a été écrite par quatre organismes et approuvée par les 22 organisations représentant la Table de concertation.
«Ce sont des personnes aînées qui ont mis en lumière le fait que d’aller dans certains commerces était difficile pour eux lorsqu’il était temps d’utiliser la caisse libre-service parce qu’ils sont moins à l’aise avec la technologie. En voyant cette problématique, on a décidé de sensibiliser les commerçants pour qu’ils aient du personnel sur place pour leur expliquer comment ça fonctionne ou bien d’avoir l’opportunité d’avoir une caisse normale», explique Stéphanie Benoit, agente aux politiques et programmes communautaires pour la Ville de Drummondville.
Pour sa part, l’agent de développement, volet concertation, pour la Corporation de développement communautaire Drummond, Danny Lauzière, estime que les personnes âgées ont été mises à l’écart lors du processus d’aménagement de la technologie.
«Je comprends que les commerces veulent automatiser leur fonctionnement, mais ils oublient un groupe de la société qui apporte à l’économie. Donc, ces personnes sont malheureusement mises un peu plus à part dans ces nouveaux fonctionnements.»
Cependant, les membres de la Table de concertation sont d’accord sur le fait que ce ne sont pas uniquement les plus âgées qui ont besoin de ce service de caisses accompagnées.
«Il n’y a pas juste les personnes de 65 ans et plus qui ont de la difficulté avec ce genre de technologie, il y a aussi les personnes handicapées et les immigrants», indique Mme Benoît.
«Imaginez la famille qui arrive avec la poussette avec l’enfant à côté et il faut que le père ou la mère paient leurs achats en plus de devoir emballer. Ce ne sont pas juste les personnes aînées qui sont affectées par ce problème», ajoute Janick Tessier, directrice générale de la Table régionale de concertation des personnes ainées du Centre-du-Québec.
M. Lauzière pense également que si les commerçants sont réticents à vouloir s’adapter aux gens, ils se tirent tout simplement une balle dans le pied.
«Ils n’iront tout simplement plus au commerce concerné et vont restreindre leurs achats pour aller ailleurs. Ils vont forcer le contact humain et je les comprends.»
Mme Pelletier ajoute pour sa part qu’une simple discussion fait le travail pour «humaniser» le service et aider les aînés. «Le contact humain est important! Ça peut simplement être un bonjour avec un sourire et de demander si les clients ont trouvé ce qu’ils cherchaient. Pas besoin d’être une discussion de 10 minutes. Ça fait toute une différence comparée à une caisse automatisée où tout est rapide.»
La balle est dans le camp des commerçants
Une question en particulier est souvent revenue au sein des rencontres entre les organisations de la table de concertation.
«Au niveau régional, j’ai investigué à savoir si c’étaient des obligations des bannières. Après mes recherches, ce n’est pas une obligation des franchisés. C’est vraiment le propriétaire qui décide selon sa gestion s’il garde des caisses humaines ou pas. C’est une nuance qu’on est allé chercher parce que nous n’étions pas certains», assure Mme Tessier.
Au Canadian Tire de Drummondville, c’est une mesure qui semble déjà avoir été adoptée il y a quelque temps, alors que deux caisses adaptées pour les personnes âgées et handicapées sont disponibles dans la succursale.
«On va toujours avoir des caisses avec des humains. Pour nos caisses adaptées, on les a installées en agrandissant le magasin. Donc, la lettre de sensibilisation ne devrait pas vraiment nous concerner», informe Hugo Bergeron, directeur général de l’établissement.
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