CULTURE. Des expositions de haut calibre avec des artistes qui rayonnent à l’échelle québécoise et canadienne, des discussions enrichissantes pour en apprendre davantage sur l’art contemporain, des ateliers créatifs variés pour les différents publics : une nouvelle saison s’annonce chez DRAC – Art actuel Drummondville.
Une certaine fébrilité flottait dans les airs, vendredi, dans le hall de la Maison des arts. Une quinzaine de personnes étaient rassemblées afin d’assister au dévoilement de la programmation de DRAC, un centre d’art voué à la diffusion des pratiques artistiques actuelles.
Six expositions seront présentées durant l’année, mettant en lumière le travail d’artistes et de commissaires issus de différents horizons.
Pour la première fois depuis cinq ans, un jury a participé à la sélection des dossiers. «Le comité de sélection avait été suspendu quand on a changé de mission. On voulait prendre le temps de présenter nos propres expositions. On a été satisfait de la réception du milieu. On sentait que les artistes désiraient exposer chez nous. On a lancé un appel de dossiers et on en a reçu plus de 200», s’est réjouie la directrice de DRAC, Catherine Lafranchise, à l’occasion de la conférence de presse.
Ce sont les artistes Guillaume Adjutor Provost et Jean Lauzon qui brisent la glace avec l’exposition Rendez-vous des disparitions, présentée du 9 septembre au 22 octobre.
«Cette exposition a commencé d’une façon particulière. Guillaume faisait un travail de recherche. On l’a invité à venir fouiller dans nos archives en 2021. Il est venu passer une journée dans le sous-sol de la Maison des arts. Il a découvert la pratique de Jean Lauzon. C’est un photographe drummondvillois qui a exposé à maintes reprises chez nous. Il a eu un coup de cœur pour la série Prendre le temps qui a été présenté en 2001. Il présentait des jeunes dans des rassemblements marginaux Festipunks dans les Cantons de l’Est», a expliqué Catherine Lafranchise.
Guillaume Adjuto Provost s’est inspiré des photographies de Jean Lauzon pour créer ses œuvres. De là est née une série inédite de sculptures documentaires portant sur le traitement médiatique du Sommet des Amériques tenu à Québec en avril 2001. L’installation met les deux corpus en dialogue.
L’exposition Corps habité de l’artiste Geneviève Thibault, présentée du 4 novembre au 17 décembre, fait partie des coups de cœur de Catherine Lafranchise. «Geneviève présente une installation de trois vidéos. Il y a quelques années, elle a documenté le déménagement des Ursulines quand elles ont dû quitter le monastère de Québec pour aller vers les résidences de personnes âgées. Elle a fait une série de photographies. Au même moment, elle a fait une captation de 360 degrés de la chapelle», a-t-elle indiqué.
Quatre ans plus tard, l’artiste a repris contact avec les religieuses pour leur offrir un regard nouveau sur la chapelle par l’entremise de casques de réalité virtuelle.
Au plus grand bonheur de la directrice, DRAC accueille pour la première fois la biennale d’art contemporain autochtone. Il s’agit d’un événement majeur en arts visuels au Québec présentant le travail d’une soixantaine d’artistes issus de plusieurs nations de partout en Amérique du Nord. Sept lieux d’exposition ont été sélectionnés sur le territoire québécois, dans le cadre de la 7e édition.
«On propose un collectif de quatre commissaires qui ont chacun comme mandat de représenter des artistes de zones géographiques et culturelles reliés à un point cardinal. Cette année, la thématique est la suivante : les récits de la création du monde», a fait savoir Catherine Lafranchise.
La mission principale de DRAC est de démocratiser l’art actuel. Des visites commentées sont disponibles sur place avec une médiatrice culturelle afin d’en apprendre davantage sur l’exposition et le travail des artistes.
L’art sous toutes ses formes
Plusieurs événements figurent à la programmation, dont la performance Parties composantes de Mathieu Lacroix, le 6 juin à 18 h 30. «Je suis très honoré de présenter mon travail à Drummondville qui est la ville dans laquelle j’ai grandi. Elle a été témoin de mes premiers accomplissements en termes d’art et de création», a-t-il mentionné.
L’artiste multidisciplinaire proposera une série d’actions visuelles et sonores soulignant les spécificités acoustiques et architecturales du centre d’exposition.
En nouveauté, DRAC présente une série de discussions réalisée dans une formule intimiste avec des artistes, des commissaires et des collaborateurs du centre. Ces conversations de 60 minutes s’adressent aux amateurs d’art de tous les âges. L’accès est gratuit.
Les ateliers du samedi
DRAC propose aux familles et aux amateurs d’art des ateliers du samedi inspirés par la pratique ou la démarche des artistes présentés au centre. La période de création est précédée d’une visite commentée de l’exposition.
D’une durée de 90 minutes, ces ateliers créatifs sont répétés deux fois par jour pour les différents publics. Un coût est lié à ces activités. Il est nécessaire de réserver.
Une journée portes ouvertes
Dans le cadre du lancement de saison, DRAC organise une journée portes ouvertes le 16 septembre de 13 h à 16 h afin de faire découvrir les ateliers créatifs. C’est le moment idéal pour expérimenter gratuitement trois médiums artistiques à son rythme et visiter l’exposition en cours.
Mentionnons que DRAC a fermé ses portes au mois de janvier et février pour procéder à d’importants travaux d’aménagement de son espace, permettant au lieu de diffusion de compléter sa transformation vers un centre d’exposition entièrement dédié à l’art actuel.
À titre de rappel, le centre d’art a obtenu en décembre 2021 l’agrément muséal du ministère de la Culture et des Communications officialisant désormais l’espace avec un sceau de qualité muséale.
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