MUNICIPALITÉ. Le projet du nouveau quartier De Grandpré, dans le village de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, a créé un conflit entre la Municipalité et un groupe de voisins. Celui-ci a dégénéré au point où un citoyen a été mis en demeure pour propos diffamatoires… à deux reprises.
Nicholas Prévost-Drouin, citoyen de la rue Rolland, a créé le 19 mars 2023 un groupe sur le réseau social Facebook, nommé «Quartier Bon-Conseil», avec comme objectif d’informer ses concitoyens des développements concernant le quartier. Il a fréquemment partagé des publications sur le groupe «Spotted Notre-Dame-du-Bon-Conseil». À travers ses publications, il a diffusé des opinions personnelles.
Le 21 mars, M. Prévost-Drouin a mis en ligne une publication dans laquelle il affirmait que le maire Sylvain Jutras entretenait une «relation privilégiée» avec le promoteur, Gestion Fauvel, le plaçant donc en «conflit d’intérêts».
Son commentaire n’est pas tombé inaperçu. Le 24 mars, il a reçu une première mise en demeure du Village de Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Coïncidence : le même jour, la MRC de Drummond tenait un point de presse dénonçant l’intimidation envers les élus à la suite de la démission du maire de Wickham, Ian Lacharité. Questionné à propos de la synchronicité des deux événements, le maire de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, Sylvain Jutras, a affirmé qu’il s’agit d’un «adon».
Dans le document de la mise en demeure, rédigé par DHC Avocats et dont L’Express a obtenu une copie, il est mentionné que M. Prévost-Drouin a effectué une seconde publication dans laquelle il affirme que la Municipalité a «vendu un terrain à rabais à Fauvel». Cependant, la valeur du terrain en question a été estimée par un évaluateur agréé et vendu selon les normes applicables, se défend la Municipalité dans le document.
Le même jour, M. Prévost-Drouin s’est rétracté et s’est excusé tel qu’il lui était exigé de le faire. Il lui a aussi été demandé de cesser «d’atteindre de quelque façon que ce soit à la réputation de la Municipalité, de son maire, de ses élus et de l’administration municipale, ou de tenir ou permettre de tenir tout autre propos diffamatoire ou injurieux à leur égard.»
Récidive
Cependant, le 10 juillet, il en a ajouté une couche en affirmant que le vote contre l’étude de circulation avait été «acheté». Cette nouvelle publication lui a valu une seconde mise en demeure pour laquelle il s’est de nouveau rétracté publiquement.
Et l’histoire n’arrête pas là puisque M. Prévost-Drouin a par la suite formulé une plainte, cette fois à l’égard du conseiller municipal Pierre Généreux.
Sous cette même publication problématique, M. Prévost-Drouin et M. Généreux, ont échangé quelques messages houleux, en s’insultant de part et d’autre.
À la suite de cette altercation écrite, M. Prévost-Drouin a formulé une plainte à l’endroit de M. Généreux, qu’il a déposé auprès de l’administration municipale le 17 juillet. Celle-ci a immédiatement été remise à un avocat. Ce dernier devra décider si des actions disciplinaires envers le conseiller seront prises, a indiqué le maire Sylvain Jutras.
Le citoyen a également transmis une plainte à la Commission municipale du Québec (CMQ), laquelle n’a pas été retenue.
«On m’a mis en demeure pour des propos que je ne considère pas injurieux, mais qui relate de mon opinion. Dans ce dossier, il est certain que je ne me laisserai plus intimider par la Ville et je prendrai aussi les recours judiciaires s’il le faut. Je ne vais pas continuer de recevoir un huissier chaque semaine parce mes propos sont interprétés d’une certaine façon par la Ville. Je suis en réflexion à ce sujet», a assuré Nicholas Prévost-Drouin, en terminant.
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